[Enfants de l'Apocalypse] Introduction

Après avoir tapé sur l'épaule de son confrère un grand coup, Dwimbar écoutait son récit avec avidité. Les yeux de l'ingénieur pétillaient et il ponctuait chaque fin de phrase du Guignard par "hmm hmm" comme pour marquer sa surprise et son intérêt pour toute cette histoire...

- "En effet, une sacrée histoire, par Valaya...! "

Il eut à peine le temps de le questionner davantage et de lui demander des détails qu'une furie, modèle réduit, se jeta sur Gordo ! Dwimbar essaya de tirer le bras droit d'Edana tout en lui en parlant d'une voix paternaliste

- "Ohla, ohla, on se calme la mome, tout doux, ma fille !".

Après avoir examiné minutieusement la substance, Erasar s'approcha du Sergent :

"Je connais cela. Forte odeur et substance collante. La plaie contaminée est d'une couleur particulière, et elle est boursouflée.
J'ai déjà vu cela, il y a longtemps, sur Ulthuan..."

Il sembla hésiter un instant, ou perdu dans une pensée... puis reprit :

"C'est un poison qui donne la fièvre, affaiblissant la victime, provoquant une extrême fatigue. On le nomme "Poussière de Ruine" ; il est fabriqué à partir d'une plante que l'on trouve, anciennement, à Nagarythe, et qui ne pousse que sur les ruines d'anciennes cités..."

Son regard se perdit dans le vide un instant à nouveau.

"Car les terres, sont imbibées de puissantes magies... et de sang."

Il se retourna vers le blessé.

"C'est un poison de contact, qui met le feu au corps et à l'âme. Une forte dose peut parfois entrainer la mort, mais c'est assez rare ; si il passe le pique de fièvre : il survivra."

Le nain a connu des furies plus dociles. Tentant résolument de lui arracher un oeil ou une oreille, mais n'arrivant qu'a lui tirer sa barbe grise, la gamine semblait acharnée. Visiblement amusé, le nain ne se débattait pas, au moment opportun il attrapa la gamine, la mit sur son épaule et la fit rouler dans le trou que creusait "Trois carrés", la gamine fit un roulé-boulé et se retrouva les quatre fers en l'air, ce qui provoqua un rire gras chez les deux nains, et sembla amuser Kirsten.


Rapidement, "Le Guignard" se congédia de Dwimbar après s'être assuré qu'au fond de son trou la gamine n'avait rien.

N'ayant reçu aucun ordre de la part de ses supérieurs. Le sentiment du devoir accompli, et des ordre executés, au final, "Le guignard" avait quelque chose a raconter mais ou ? il tourna la tête et vit la tavernequi semblait l'appeler, le charmer ... l'envouter. Il prit donc le chemin pour vider une chopie en dégustant ce tabac de Reikwald qu'il avait acheté lors du ravitaillement quand les autres avaient le dos tourné.

Il passa devant le dispensaire et entendit des gens qui s'affairaient. Il s'adressa a un vétéran qui se trouvait là.

Des nouvelles de l'esquinté qu'on a ramené ? j'veut pas qu'il contamine tout camp avec son truc ... si on y passe tous je sens que l'adoubé et le boiteux me laisseront jamais reposer en paix.

Le nain et le vétéran rièrent c ses paroles, puis le guignard attendit une réponse du vétéran.

Aelwyd n'aurait jamais imaginé faire un jour des progrès en couture. Les travaux d'aiguille et elle n'avaient jamais vraiment fait bon ménage, ce que les supérieurs n'avaient pas manqué de remarquer, eux qui cherchaient à appliquer consciencieusement la règle : à chacun le travail qui lui convient le mieux. Rapiécer des toiles de tente, c'était aussi passionnant que d'écosser des fèves : entraînant, instructif, glorifiant... L'elfe faisait filer son aiguille avec régularité, jetant de temps à autre des coups d'oeil autour d'elle pour trouver un peu de divertissement. Elle vit donc le retour du convoi et l'éternelle insatisfaction du Boiteux et, plus intéressant encore, les convoyeurs convoqués dans la tente du capitaine. Ses gestes ralentirent, son regard attentif restait fixé sur l'entrée de la demeure de Malheur. On en sortit sans une égratignure, même pas un traumatisme mental à voir leur tête.

Trois Carrés s'en aperçut lui aussi et dut mettre au courant tous ceux qui pouvaient le voir de son intention de savoir ce qu'il s'était passé. Quelle curiosité ! La discussion avait des airs de confidence qui laissèrent entre à l'Orgueilleuse que le sujet devait être bien plus intéressant que son ouvrage. Elle acheva de coudre une longueur en bâclant plus ou moins sur la fin avant de rejoindre le groupe. Le Guignard s'était retiré mais il restait les autres, et toujours la gamine qui portait un air de squig affamé.

"Dites, moi aussi je peux être au courant de ce qui se passe ?"

Il est des jours ou son amour propre est tellement meurtri que l'on a envie de se cacher dans un trou.. il est des jours ou c'est le trou dans lequel on finit qui nous meurtri. C'était plutôt l'un de ces derniers que connaissait aujourd'hui Edhana.

Rouge de colère elle ouvrit la main pour ressentir le pouvoir des flammes la consumer aussi violemment que la fureur qui l'habitait... avant de la refermer.

Non.. cela n'en valait pas la peine, et celle qui aurait alors des ennuis cela serait elle.

Le long regard qu'elle lanca a Gordo qui venait de l'humilier expliquait bien plus de choses sur le futur qu'elle lui reservait qu'un long discours.

Dwimbar se rapprocha de la môme et lui tendit la main pour qu'elle se relève. Il ne comprenait pas vraiment la rage de la petite. Peut-être qu'au final, l'entrevue avec le capitaine ne s'était pas si bien passé que cela.

Il vit Aelwyd arriver. Il voyait bien dans les sourires et les allusions de ses compagnons qu'il moquaient sa curiosité, mais au final, ils avaient tous envie d'en savoir plus.

-" Alors la vannerie, ça avance ? t'en es a combien de paniers ?" dit-il à l'elfe avec un sourire narquois.

La jeune fille saisit la main du nain pour se relever puis elle s'essuya le visage lentement, maculant un peu plus de saleté sa tenue déjà tachée par son passage dans le trou.

Elle tremblait de colère et son visage était dur et sombre.

Plusieurs minutes… Ou plusieurs heures après les premiers soins donnés par « L’Illuminé », l’elfe ouvrit enfin les yeux, l’esprit clair, s’ancrant dans la réalité pour échapper peu à peu aux lames de fond délirique pouvant faire sombrer la barque de la conscience.


Ses yeux se posèrent en premier sur le toit d’une bâtisse….A moins que ce ne soit celui d’une tente. Oui c’est cela, il en distinguait maintenant le remous de la toile grise ondulant au rythme du vent extérieur, vague de tissu roulant d’un point à l’autre.


Il tourna la tête, serrant les dents face à la douleur partant de l’épaule, s’étendant jusqu’au bout des doigts, lâchant un grognement.


Des voix l’interpellaient autour de lui….Amis ou Ennemis ?...Il se souvenait sans peine de sa fuite, de leur approche, de leur traque, de sa cavalcade…Oui, il se rappelait aussi de l’urgence de sa mission…Mais cet endroit ?....Ces voix ?....


Il grimaça sous l’effort, levant la tête et tentant d’identifier les personnes présentes.


Des humains ?...Serait il tombé entre leurs mains ?....Mais en ce cas, pourquoi l’avoir soigné de la sorte. Il voyait bien, en effet, son bras droit en écharpe, dans une bande de tissu propre. En se contorsionnant malgré la douleur, il pouvait voir aussi le soin apporté à cette blessure à la hanche, comme si poser les doigts dessus ravivaient en lui les souvenirs du combat.


Il se devait d’en apprendre plus sur leur présence et leur intention mais les seuls mots qui sortirent de sa gorge irritée furent : « « De l’eau !! »

une voix elfique lui répondit :

"Tu vas en avoir mon Frère."

Sariour prit le broc a l'endroit habituel de même qu'un gobelet et s'approcha de l'elfe en lui tendant celui ci.

"Bois.. tu as eu de la chance... " Elle posa sur lui son regard argenté et un fin sourire s'échappa de ses lèvres.

Il but l’eau ainsi offerte, dévisageant celle qui lui parlait d’un œil surpris.


Une Haut Elfe, bon présage que de voir une personne de sa race mais il devait se méfier. « ILS » avaient dans leur rang quelques uns de ses frères et sœurs, asurs égarés s’étant sans nul doute trompé de chemin. Il devait s’assurer qu’il n’était pas entre leurs mains ; il devait s’assurer que sa mission n’était pas vaine, il devait simplement se rassurer…Simplement….


Tandis qu’il buvait, il jeta un œil sur les mains, douces et fragiles, de Sariour, cherchant un signe, un tatouage…Il était commun de placer leur signe à cet endroit, commun mais pas systématique.


Ne voyant rien, il ajouta d’une voix irritée, brisée par une fièvre qui avait été violence : « Où suis-je ? Qui êtes vous ? »

Et voilà qu'en ayant fait à peine deux pas, Aelwyd se trouvait déjà confronté à un obstacle, le mépris centenaire des nains. Et surtout celui de Dwimbar qui ne manquait pas de lui faire des remarques sur à peu près tout ce qu'elle faisait, même si c'était avec un humour assez cynique et plutôt léger par rapport à ce qu'on voyait d'habitude chez ceux de sa race.

"Ah ah, ah ah, ah ah... Toujours aussi drôle à ce que je vois... Méfie-toi que je ne fasse pas un panier à ta taille pour t'y enfermer dedans et te jeter au feu, ça risque de me tenter si ça continue. "

Et l'idée germa dans son esprit, certaine qu'elle arriverait à ses fins si elle pouvait excéder Trois Carrés. Souriant avec impertinence, elle se rendit dans la tente où l'on entreposait les outils et saisit une pelle, l'instrument qui allait lui permettre de mettre son plan à exécution. De retour sur le lieu de travail des trois bleus, elle se mit à creuser à son tour à côté du nain.

"J'ai décidé de rester là jusqu'à ce qu'on me dise ce qui se passe, ça ne te dérange pas j'espère ? Non parce que je ne vois pas pourquoi on se ferait des cachoteries entre louveteaux. A moins que tu veuilles me le dire, la Mioche ?"

La mioche en question osa les épaules, ne voyant pas le problème de dire ce qui est su de tout le monde.. mais pas forcément ce qui ne concernait que le capitaine

"On est rentré du ravitaillement avec un elfe...Il est a l'infirmerie et ne va pas très bien. On l'a trouvé sur la route."

Elle rajouta, sa colère disparaissant aussi vite qu'elle était apparue

"D'ailleurs si tu veux j'ai du temps pour t'apprendre à écrire."

Sariour lui sourit avec sa douceur et sa patience si caractéristique puis lui répondit en elfique.

"vous pouvez poser votre tasse sur le guéridon à coté.

Je m'appelle Sariour, suivante de Lileath.

Vous êtes en ce moment dans le campement des Loups d'Ostland, dans l'Ostland, non loin de Wolfenburg. Un campement de mercenaires humains et nains principalement qui vous ont trouvé sur le chemin presque sans vie.

Maintenant vous devriez vous reposer, ne vous inquiétez pas pour les affaires qui vous appartenaient, elles ne sont pas loin. J'imagine que le capitaine désirera bientôt vous rencontrer. Prenez du repos en attendant ce moment. "

[HRP]Edit pour cause de conflits avec le post précédent (ecrit au meme moment)[/HRP]

Des le réveil de l'Elfe, Ranulf avait demandé à un assistant d'aller prévenir le capitaine du réveil du blessé qui semblait avoir des pensées cohérentes.

Les questions du blessé trouvèrent réponse auprès de la Rêveuse qui semblait plus à même de rassurer le non-loup.

Attendant la fin de son intervention, il murmura alors à Sariour de traduire leur échange. Hochant la tête, il retourna près de l'encrier pour tenir le capitaine informer des différentes informations échangées.

Dwimbar regardait Aelwyd sans broncher et même avec un léger sourire. Il sortait une petite feuille de parchemin chiffonnée et dessina rapidement un panier en osier avec un nain à l'intérieur et le tendit à l'elfe.

-" En fait, il faut allumer l'osier juste avant de placer le nain dans la fronde d'un trébuchet bretonnien ! Là au moins, ça sert à quelque chose, mais je préfère lancer des elfes, y a plus de surface et ça brule mieux !" dit-il dans un éclat de rire contenu.

Il réfléchissait dans le même temps à la phrase d'Edana concernant l'elfe découvert dans la forêt et le regard mystérieux de Gordo.

- "Bien, au boulot ! assez discuté. Vous ne voudriez tout de même pas qu'on nous appelle "les cantonniers du Reikland" ? Les travaux d'écriture et de dessin, c'est le soir après la soupe ! Vous voyez le nuage noir là-bas, vous voyez la tranchée, et bien c'est loin d'être terminé. ".

Il planta une pelle aux pieds d'Aelwyd et donna un seau à la môme et se mit à piocher la terre en chantonnant.

"Le chauve" était devant la tente depuis un bon petit moment. "Le guignard" pour en savoir plus, s'approcha de lui d'un pas décidé. Une fois à côté du guerrier, Il sortit sa pipe, la bourra de tabac, craqua une allumette et en recrachant la fumée, il la tendit au vétéran qui était là. Ce dernier s'en saisit, ouvrit la petite bourse en cuir et se mit à renifler le tabac.

Ca fait longtemps qu't'est la comme un piquet ? lui lança le nain.

M'ouais depuis qu'ils ont foutu le blessé dedans, j'dois laisser rentrer personne on m'a dit.


Le nain fit comprendre au vétéran qu'il pouvait se servir dans la poche de tabac d'un signe de la main. Il bourra à son tour sa pipe et l'alluma.
La nuit commençait à tomber dans l'Ostland. Les loups s'affairaient aux dernières tâches de la journée, la fatigue commençait à se lire sur les traits tirés des hommes. La fraîcheur de la nuit envahit le camp avec un petit vent frais qui firent frissonner l'homme qui fumait tranquillement son tabac avec le nain.

Ce dernier lui lança J'te jure, j'ai bien l'impression qu'on allait y passe quand on recueilli cet elfe la, yavait un truc vraiment pas net. Le nain raconta en détail ce qu'il avait vu, en exagérant un peu son rôle, histoire de se mettre en valeur face au vétéran, il commença à lui expliquer que son aide leur aurait été bien utile quand il était entouré d'une dizaine de Sang-froids et Il finit par un Tu crois que cet étranger à un truc qu'on pourrai choper ?

Le vétéran expliqua Ben y sont trois la dedans ya la rêveuse, l'illuminé et le ruminant qui s'affairent dans s'te tente, mais j'sais pas ce qu'ils y font avec cet elfe, s'il sont à trois la dedans, ça risque pas d'être contagieux, sinon à trois penses-plaies ils l'auraient brûlé depuis longtemps.

J'ai jamais vu un elfe dans cet état. Il est sacrément abîmé l'machin, d'habitude ils sont pas aussi mal non ? Le guignard tira une grosse bouffée.

Mouais, en plus celuila il avait des protection magique j'sais pas quoi, des alumettes autour du coup ou un truc du nom j'sais plus ou. Il faut toujours que les elfes ils tripotent des truc magiques et quand ça leur tombe sur le coin de la gueule ils viennent pleurer chez les humains. dit le vétéran avec un air narquois.

"Le guignard" et "Le chauve" commençaient à parler de tout et de rien. La nuit était là, et la seule lumière était émise par de rares torches dont le vent faisait danser la flamme. Quelques loups s'étaient réunis autour d'un feu. Ils avaient alors fini leur tabac, quand le nain entendit des conversations dans la tente. "Le Chauve" reprit alors la conversation et empêcha le nain de percevoir ce qui s'y disait.

Faudra qu'on l'interroge celui la, mais vu son état faudra mieux le laisser à "La rêveuse" d'ailleurs tu pourra leur dire que j'ai quelques herbes dans ma sacoche dont certaines qui sont sensées faire parler les gens, tu t'y connais en herbes ?

Le vétéran semblait amusé à ses paroles et le reprit Bof tout ce que j'en sais je l'ai entendu en montant la garde ici … ça te dis quelque chose toi une plante appelée "poussière d'urine" ou un nom du genre ?
Le nain fit un signe négatif de la tête mais lui lança un regard lui signifiant de continuer, mais le vétéran venait de s'apercevoir qu'il avait peut être trop parlé. Avant d'ouvrir la bouche, un autre vétéran arriva aux côtés des deux loups, et fit comprendre au "Chauve" qu'il avait finit son tour de garde. "Le guignard" salua les deux vétérans marcha vers le feu de camp, l'air satisfait. Il avait faim. Il s'assied à côté d'un feu ou bouillait une marmite et méditait sur ce qu'il avait pu retirer du Vétéran afin de monter une histoire alléchante, et cherchait visiblement quelqu'un pour lui raconter ce qu'il avait découvert.

La compagnie ne se fit pas tarder et "Le guignard" raconta son récit à qui voulait bien l'entendre, sous serment que ça ne remonte pas aux oreilles des sergents.

Ne vous est il jamais arrivé de perdre pied, de vous sentir happé par le bas, aspiré dans un maelstrom infernal, un tourbillon incessant, intestin éthéré d’une bête invisible destiné à être ingurgité dans l’estomac de l’oubli…


Opollan avait cette sensation. Il tombait, tombait encore et toujours sans aucun point tangible pour freiner sa chute. Rien… Les parois n’étaient pas de terre et de pierres, non, elles étaient des images, des peintures brumeuses, des brides de souvenirs étalés sur un canevas vaporeux.


Elles étaient …Elles étaient horizons de pays visités, bâtisses habitées, visages familiers…
Elles étaient rires partagés, secrets murmurés, cacophonie de combat,…
Souvenirs, sentiments, haine, amour, elles étaient cela et bien plus encore, elles tournaient autour de lui, encore et encore…


Plusieurs fois, l’elfe tenta de s’accrocher à l’une d’elles mais à chaque fois, à chaque tentative, le voile translucide lui glissait entre les mains, s’écoulant entre ses phalanges tels les grains de sables du temps lui échappant irrémédiablement.


Sa chute s’accéléra encore et avec de nouvelles images défilèrent, des plus récentes, scènes de vie passées il y a peu…


Il se revoyait, là, dans cette tente. Il revoyait Malheur, ce capitaine de la compagnie franche prénommée Loups d’Ostland, le questionner, encore et encore, cherchant à en apprendre plus sur les Guetteurs et sa mission, il le revoyait exhiber les chevalières d’argent, les mettre en avant pour mieux percer à jour les secrets de l’elfe affaibli.


Et alors que des doutes commençaient à lui assaillir l’esprit quant à l’honnêteté du Capitaine et à son affiliation ou non avec ses poursuivants, alors qu’il se demandait s’il n’était pas tombé dans un piège, lâchant des informations essentielles à un ennemi, la réalité reprit ses droits….Il ouvrit les yeux.


L’obscurité envahissait la tente, un brasero à l’extérieur faisait osciller ses doigts de feu dans les airs et lâchait des ombres dansantes sur le tissu.


Il réalisa alors seulement que sa fièvre était tombée.

Entrant dans la tente, faisant signe au ruminant de la laisser passer, elle qui devait aider à soigner cet elfe mais aussi l'aider à se reposer, comme toute suivante de Lileath qu'elle était, Sariour repensait à ce que Opollan leur avait dit.

Opollan, un nom originaire d'Ellyrion, elle sourit en repensant à ce que ce nom faisait naitre en elle de souvenirs, ces couleurs changeantes, ces vents incessants comme toujours chez les elfes ou la magie avait une prise particulière.

Elle entra en souriant.

Ainsi donc cet homme faisait parti des Guetteurs, elle n'en avait jamais entendu parler.. mais il avait une mission qu'elle pouvait comprendre. Les elfes sont toujours avides de connaissances, de discussions, quoi de plus logique de s'y intéresser, mais le fait que cela soit dans le vieux monde expliquait pourquoi ils étaient aussi peu nombreux.

La rêveuse se dit que c'était un chemin, si Lileath avait décidé ainsi, qu'elle aurait aimé parcourir. Mais Lileath lui avait signifié un autre, et comment refuser le chemin dessiné dans les étoiles par une déesse? Elle avait deja la chance de pouvoir le lire, alors l'ignorer etait tout simplement impossible.

Ils en sauraient plus à Altdorf... mais le fait que les elfes noirs étaient derrière ne manquait pas de l'inquiéter.. comment Elthai résisterait à la tentation de les pourchasser pour les tuer?

Erasar était chargé de garder la tente du blessé désormais.
Seul les soigneurs, Sergents et Officiers, pouvaient entrer.

La tâche pouvait sembler ingrate, mais pour la première fois depuis longtemps, Erasar se sentait vivant.

Le Capitaine avait précisé qu'il en aurait à répondre de sa vie si il manquait à sa tâche...

Erasar sourit

C'était sans nul doute pour cela qu'il se sentait si vivant en cet instant...

Ses forces revenaient peu à peu, et avec une impatience, goutte à goutte, montaient.


« Dites moi, ma Sœur… » Commença t’il à l’attention de Sariour. « …les jours passent et avec mes forces me reviennent. Je vous serai éternellement reconnaissant pour vos soins. Mais je me dois d’aller à Altdorf rapidement maintenant, avec ou sans votre aide. Allez donc dire à Malheur, Capitaine de la Compagnie franche des Loups d’Ostland, que son prix sera le mien mais qu’il m’accorde une escorte au plus vite. Ou, du moins, qu’il me restitue mon dû, qu’il me redonne les chevalières de mes compagnons tombés et qu’il me laisse partir, je suis las d’attendre !!! »


Dans ses yeux, fini le voile de la fatigue, il y avait bien une étincelle qui brillait dans son regard mais elle était celle de la détermination et non pas de la fièvre, depuis quelques temps maintenant disparue.

Puis rajoutant un petit mot, voyant que les nains p referaient comme toujours rester entre eux, elle lança a Aelwyd

"D'ailleurs viens.. nous aussi on peut faire des cachotteries.. et j'en profiterais pour t'apprendre à écrire les mots que j'te donne.

Ca te dit?"

et elle s'éloigna dans un coin du camp où il y avait assez de terre meuble et 2 batons pour lui enseigner l'écriture du Reispiel.

"Tu as raison, c'est l'occasion tant qu'un sergent ne nous est pas tombé dessus pour nous coller un autre travail. Et ce sera certainement plus amusant que si j'avais payé la Plume pour ça... Bon courage pour la suite les hommes, j'espère qu'on vous aura déjà bien aidé !"

Aelwyd planta sa pelle auprès de Dwimbar en le remerciant bien gracieusement de la lui avoir prêtée et suivit son professeur jusqu'au carré de terre quelque peu boueux. S'asseoir à même le sol n'était pas très ragoutant, encore qu'elle était moins réticente qu'à ses débuts quant au fait de salir sa tunique auparavant bleutée. Bâton en main, elle était prête à commencer sa leçon.

"Si tu veux je pourrai t'apprendre à jouer de la flûte en échange, et même à la fabriquer. Ou d'autre chose si tu préfères."

"Alors, à la différence des elfes et des nains nous n'utilisons pas des runes pour ecrire... mais des lettres.

Nous en avons uniquement 26 et en les agenceant ensemble on créé des sons.

Ainsi... cette lettre L... et celle ci A... vont faire LA, ecrivant les lettres en meme temps qu'elle les prononce.

Le tout début de l'apprentissage de l'ecriture c'est d'apprendre ces 26 lettres de l'ABC.

Tu dois absolument les retenir car tu les verras partout, et tu devras les combiner pour apprendre.

Alors les voici.... , dit elle en dessinant dans la terre les 26 lettres.

Sinon au sujet de ce qui s'est passé, en fait on a trouvé un elfe blessé qui est tombé devant nous. On l'a ramené et Silence est resté en arriere car il etait surement pourchassé et il fallait quelqu'un pour retarder les poursuivants.

Je ne sais pas ce qu'il a pu dire au capitaine.. mais je crois qu'un depart se prepare... on va peut etre le ramener... On raconte qu'on va partir en avance en Altdorf, peut etre veut il etre ramené la bas...

Tu vois, ca fait plus de peut etre que de certitude, mais pour le moment c'est tout ce que je sais..."

L'élève resta un instant perplexe à la vue des signes étranges que dessinait Edana. Ils ressemblaient bien à tout ce qu'Aelwyd avait pu voir jusque là en matière d'écrits humains mais étrangement, une fois qu'on comprenait un peu mieux comment tout cela fonctionnait, on n'avait pas l'impression de se retrouver devant un tas de graffiti brouillons.

"C'est bizarre j'ai l'impression que souvent vous écrivez aussi avec plus de courbes et de lignes qui prolongent les lettres, j'imagine que c'est comme de la calligraphie pour nous."

Elle recopia à son tour les lettres en essayant de retenir leurs noms et le sens de leur tracé, ce qui n'était pas forcément évident pour cette première rencontre avec un alphabet totalement différent de ce qu'elle connaissait. La jeune fille dut la reprendre plusieurs fois, et une fois l'exercice terminé, elle lui raconta l'histoire de l'elfe tombé du ciel. Comme s'il pouvait pleuvoir des elfes en Ostland !

"Un elfe blessé, tout seul, comme ça, en Ostland... J'aimerais bien savoir ce qu'il a raconté au capitaine, et ce qu'il faisait sur la route. Généralement les Asurs ne viennent pas chez les humains faire une cure de jouvence ou pour se promener et prendre du bon temps. Je crois que si tu demandes à chaque elfe de ce campement ce qu'il fait ici, il y aura toujours une raison, bonne ou mauvaise, ça dépend des points de vue, pour qu'il ne soit pas resté en Ulthuan. J'espère qu'il nous le dira pendant qu'on l'escorte, si ça se fait."