Nizdrann - [Validé]

L’homme qu’on vous a désigné comme étant le sergent recruteur de la fameuse Compagnie des Loups d’Ostland, regarde sa choppe d’un air absent en se curant négligemment ses ongles à l’aide de sa dague effilée. De temps à autre il crache par terre la chique qu’il mâche bruyamment, laissant parfois un fil de bave se perdre dans sa barbe hirsute comme un insecte dans un buisson de chardon. Alors que pour la troisième fois vous tentiez un raclement de gorge pour signaler à nouveau votre présence que le sergent semblait ignorer proprement, ce dernier consent enfin à sortir de ses penser en vous détaillant des pieds à la tête. Dans un silence gênant il poursuit sont inspection méticuleuse comme pour juger si votre apparence pourrait lui sembler assez acceptable pour vous répondre. Quant enfin il y consent c’est d’une voix rauque et avec un accent à couper au couteau qu’il s’adresse à vous.

- « Si t’attends qu’j’te tire la chaise tu peux dégager du plancher bouseux… tu m’déranges ! »

Voyant dans votre regard et probablement un peu à votre accoutrement que vous n’êtes ni le saltimbanque qui vient de pousser la chansonnette, pas plus que le pilier de comptoir qui cherchait quelque part ou s’affaler, il vous relance alors.

- « T’es là pour quoi ? Cause vite, ta gueule me fout la gerbe, ça va m’couper l’envie d’boire. »

C'est avec un regard hagard que Nizdrann regarda le bar. Boire enfin... Une petite étincelle de convoitise brilla dans ses yeux lorsqu'il vit le tôlier servir une bière à un client. Recentrant son intérêt sur le sergent, il réfléchit une demi seconde à sa réponse.

-ben, chai pas trop votr'honneur, je m'apelle Nizdrann et j'ai besoin d'un boulot, on m'a dit que vous recrutiez en ce moment.

Une étincelle de malice pétilla dans son oeil par ailleurs assez torve.

-Et cherchez pas à savoir qui qu'c'est qui m'a donner ce renseignement, il a eu la sagesse de pas s'nommer.

- « Et qu’est-ce qui t’fait croire que tu peux d’venir mercenaire péquenaud ? T’as vu des feignasses chez nous ? On r’crute pas chez les buveurs de lait »

Dessâoulant en une seconde, le nain se redressa de toute sa hauteur et mit une main sur son marteau.
c'est avec un ton rude qu'il répondit.

- Je sais me battre, et si vous le désirez je ferais mes preuves ici et maintenant

En vous écoutant d’un air distrait, le sergent recruteur tapote contre la table, la lame de sa dague qui commençait à accumuler la saleté raclée sous ses ongles noirs. Il relève la tête vers vous d’un air blasé et vous interroge à nouveau.

- « Et tu as appris quoi quand tu chialais dans les jupes de ta mère ? A faire la boustifaille ? Et donne pas dans les sentiments, le larmoyant ça m’donnera surtout envie de t’foutre la gueule dans la boue et d’y marcher d’ssus.»

Le nain resta raide comme un piquet une seconde ou deux, puis il s'affaissa.

-bah, mes parents sont morts bien avant qu'ils puissent m'apprendre quelques chose. et les autres qui ont essayés m'ont juste apprit à encaisser les torgnoles... ha si il y a un tavernier qui m'a dit que je pouvais utiliser des pouvoirs ou un truc comme ça.

D’un air dubitatif, le sergent griffonne quelques notes à la suite de ce qu’il avait déjà pris depuis le début de votre semblant d’entretien.

- « Mouais… crois pas qu’tu vas m’convaincre avec ça… y’a des pisseuses dans l’coin qu’j’ai plus de raison d’engager qu’toi. Quand on s’engage chez nous c’est pour la vie… C’est pas une maison d’accueil pour les paumés dans l’genre. Si t’es là pour trouver ton papa perdu et t’barrer quand tu l’as r’trouvé tu peux retourner vers la sortie et d’casser d’là en priant que j’te refasse pas la tronche d’m’avoir pourri mon temps. T’en es conscient ? Alors comment tu vois ton futur chez nous si jamais on estime que ta carcasse peut y v’nir y prendre des coups ? »

-Futur, bah ... du moment que je peux manger à ma faim, et boire... *coup d'oeil avide vers le comptoir* je suis votre nain.

Sans changer d’attitude, bien au contraire, le sergent vous écoute d’un air féroce, comme s’il allait vous sauter sur le râble d’un instant à l’autre pour se passer les nerfs sur vous.

- « T’as que’qchose à rajouter avant de t’barrer d’ma table ? Après ça sera trop tard, laisse nous au moins un endroit où t’faire appeler si l’Capitaine il est intéressé par toi. »

-heu je devrais pas être bien loin si la bière est pas trop mauvaise. Sinon ben je repasserais.

Une elfe assise sur une table, les pieds sur un banc écoutait avec attention celui qui venait de s'approcher du sergent recruteur.

Alors qu'il s'approchait du comptoir de Ribald elle l'apostropha

"Et tu crois vraiment que c'est ça qui va faire que Malheur va te rencontrer? Savoir que tes parents sont morts et que tu aimes la bière?

Ta descente est peut être bonne, mais c'est clairement pas ça qui l'intéresse " *désignant de la tête le sergent recruteur*

"Enfin bon.. si ta seule motivation c'est de boire comme un flanc et de ronfler après, demande à Ribald, il a peut être un rôle pour toi en tant que pilier de comptoir...."

Elle se releva tel un chat et fit fonctionner les articulations de ses doigts pour qu'ils ne soient jamais engourdis.

"Mais si t'as une autre ambition que de te rouler sous la table au jour levé, tu devrais peut être étayer un peu... pourquoi tu veux qu'on te prenne? Qu'est ce qui t'a fait venir ici à part de savoir qu'on recrute? Pourquoi tu veux être mercenaire?"

"Ambitions ? Non je n'ai plus d'ambitions. L'honneur, l'ambition, ça tue des innocents".

Tout en prononçant ces paroles, il se retourna pour voir qui lui adressait la parole de la sorte. Ces mots ne semblait pas sortir de la bouche du même nain.
Celui qui quelques secondes plus tôt ressemblait à n'importe quelle épave des bas fond de la ville n'était plus.

"Je vais vous dire ce que je veux, je veux me battre. J'ai toujours voulu me battre et ça m'a toujours été refusé. Je ne veux pas me battre pour mourir, je veux me battre pour me venger".

Au fur et à mesure qu'il parlait son gros visage burriné devenait de plus en plus maussade. Seul ses yeux exprimait encore un signe de vie.

"Je serais toujours là pour vous assister. Je me plierais à vos ordres quels qu'ils soient, mais je veux me battre. Et je veux pouvoir oublier le reste du temps".

Empoignant la garde de son marteau, il conclut :

"Et je ne serais pas dangereux pour vous, je veux me battre mais je ne veux tuer plus personne. Je veux juste soulager vos maux et vous aider de mon mieux".

L'elfe le regarda avec circonspection... il n'y avait aucune ironie dans son regard, aucune attitude hautaine, juste un regard franc se demandant quel type de compagnon il pourrait faire.

"Approche toi le nain. Va chercher ta biere et viens à la table.

Tu dis qu'on t'a refusé le droit de te battre? Pourquoi? pas assez bon? Depuis quand les nains ne se battent pas?"

Nizdrann regarda fixement l'elfe pendant quelques secondes.

"Je ne savais pas que l'on devait dévoiler notre passé en public pour intégrer votre compagnie. Je ... Je ne peux faire confiance. Draghin avait tord, je ne peux rien attendre de la société".

Son regard s'égara distraitement dans la salle alors qu'il recommença à marmonner dans sa barbe.

"Tu vois Draghin on sera encore seul, on devra marcher encore et encore. Il n'y à rien pour nous ici".

Relevant la tête il s'ébroua rapidement avant de plonger son regard dans celui de l'elfe.

"je suis désolé, je ne peux faire confiance, je n'ai plus le droit, la confiance, l'ambition, c'est bien pour ceux qui réussisse. Moi j'échoue alors je me tais et je pars".

Il s'en retourna vers le bar, et ajouta pour lui même

"Mais pas avant d'avoir fini cette bière. A ta santé Draghin".

L'elfe le regarda s'éloigner vers le bar glissant son index sur ses lèvres de manière répétée.

"Au lieu de partir va plutot t'installer dans un coin ou prendre une chambre ici. Le capitaine n'a pas dit non que je sache.


A moins que cela ne t'intéresse plus évidemment..."

Puis elle se glissa vers l'escalier et monta rapidement les étages.

*une gamine qui ne devait pas avoir bien plus d'une dizaine d'années se glissa entre les tables, esquivant les tapes sur la tete que certains lui donnaient pour les avoir déranger, ou bien tout simplement pour s'amuser.

La mioche s'approcha ainsi en louvoyant du nain.*

"Tu peux m'faire gouter de ta biere...? hein???"

*ses yeux etaient deux petites perles qui auraient visiblement pleurés si cela pouvait l'attendrir de lui faire gouter ce breuvage*

Tout en buvant une gorgée, il entendit l'elfe lui parler dans son dos.
Il marqua un temps d'arrêt.

Puis, d'un pas pesant mais assuré, qui était sans doute le plus bel atout de ceux de sa race. il se dirigea vers une table située au fond de la salle.
Après une profonde inspiration il s'assit lourdement et recommença à marmonner.

"On devrait s'en aller Draghin, avant qu'ils ne cherchent à comprendre qui je suis ... Oui je sais ... Mais toi tu fais confiance à tout le monde, même à moi ... bien j'attendrais ... "

Puis il sortit une pipe frappée d'une rune de Karak-Varr et la bourra lentement.

Véxée de n'avoir pas été remarquée, la gamine s'assis d'autorité devant lui et croisa les bras, boudant un peu avant de se remettre à mendier son butin.

"Tu me fais gouter, hein...?"

*montrant du doigt ce qu'elle espérait : ce breuvage ambré*

Le regard de la gamine devenait insistant, si petite , si frêle, mais elle devait tout de même atteindre presque sa taille.
Il alluma sa pipe sans répondre et laissa son esprit divaguer.
Entre deux bouffés, de loin il donnait l'impression de grogner, mais si on se rapprochait assez près, on pouvait distinguer quelques mots.

"Arrête de me regarder comme ça ... vas t'en ... s'il te plait ... je fais du mal à tout ceux qui m'approchent ... vas t'en ..."

La gamine le regarda avec curiosité et surprise puis pencha sa tête sur le coté pour l'apercevoir sans l'appendice qui lui sortait de la bouche.

"T'as pas l'air bien méchant.. et puis t'es un nain.. les nains sont pas méchants.. enfin pas tous.

Et puis pourquoi tu serais méchant en plus? Et généralement ceux qui disent l'etre le sont pas vraiment.. le pire ce sont ceux qui disent etre gentil... et qui sont pire que la peste!

Et puis je risque rien, y'a les Loups!"


Regardant en se mordant les levres le liquide devant elle , elle se permit une fois son inspection faite de relever les yeux

"Mais... tu me fais gouter sinon...?"

"Je ... je ... Draghin dis lui toi, dis lui"

il se redressa rapidement sur sa chaise et regarda la fillette.

"Désolé petite, comme tu le dit les loups sont là et je ne prendrais pas le risque de décevoir le capitaine Malheur avant même de l'avoir rencontré.
Et puis ... une fille qui à l'air aussi maligne que toi doit pouvoir trouver son bonheur d'une autre manière non ?"

Le sergent qui avait reçu le nain quelques minutes auparavant, engouffra dans sa bouche grande ouverte, la fin de sa choppe sans plus de manière, laissant la bière s'écouler aux commissures de ses lèvres pour aller se perdre sur sa chemise sale. Il tourna ensuite son regard vers le nain qui avait changé de place et, aperçu alors Edana.

"Cesse d'emmerde ce nain, Edana ! Va plutôt aider Ribald ! Et plus vite que ça où je te colle mon pied au cul !" beugla t-il d'un air menaçant.

La moue de la mioche se fut plus prononcée en entendant les paroles du sergent, mais les menaces des coups de pied au cul semblait avoir quelques effets lorsqu'elle se leva afin de laisser le nain tranquille.

Elle se leva donc et disparut derrière le comptoir de Ribald où elle choppa une serviette afin de l'aider à sécher les verres. Elle savait bien que si elle se rendait utile, celui ci serait plus sensible pour la gater ce soir.. .et il y avait dans l'air comme une odeur de tarte aux myrtilles...

Nizdrann poussa un soupir en voyant la gamine s'éloigner.
Il se cala plus profondément dans son siège et étendit ses jambes sous la table.

Assis à une autre table en face de Nizdrann, un singulier personnage dévisageait le nouveau-venu.

D' une taille et d' une carrure si imposantes que la table en face de lui paraissait presque sortir d' une maison de halflings, l' homme au crâne chauve et aux petites lunettes fixait avec insistance le nain attablé un peu plus loin.

Sans bouger, sans parler, le mercenaire au regard figé dans une tristesse infinie resta à observer les faits et gestes du nain pendant un long moment, tel une statue de marbre sortie tout droit de La Vie de Sigmar.

Installé confortablement avec sa bière et sa pipe, le nain sombrait petit à petit dans ses pensées. Une curieuse impression lui fit lever la tête. Un homme de large carrure se tenait non loin de lui. Ils se dévisagèrent pendant un petit moment, puis le nain détourna les yeux.
Un tremblement convulsif lui secoua les épaules.

"Tu avais tord Draghin, ils ne sont pas tous mauvais ... lui ne ferait pas de mal à une mouche ... je ne veux pas les entrainer ... il faut que je m'éloigne ... tu es dur Draghin ... bien ..."
se chuchota t il pour lui même.

Le sergent s'était levé en maugréant après qu'un homme, sorti de l'arrière salle, lui avait glissé quelques mots à l'oreille. Le vétéran avait trainé la patte pour un aller retour qu'il aura qualifié d'à peine suffisant pour tirer une lampée de bière. A peine avait-il eu le temps de revenir et de s'asseoir à nouveau sur la chaise du haut de laquelle il se balançait au gré des vagues éthyliques de son corps enivré, qu'il chuta en arrière en pestant sous les rires goguenards de ses congénères, lorsqu'une voix puissante et sèche traversa la salle.

"Toi le nain ! Viens par ici ! Et grouille toi, je n'ai pas qu'ça à foutre !"

L'homme qui resta un court instant dans l'embrasure de la porte de l'arrière salle, apparu aussi féroce qu'un lion des montagnes, la crinière rousse comme des braises ardentes, surplombant un visage dur et éprouvé par la rudesse de la vie de mercenaire. Il ne reste que le temps d'invectiver le nain puis s'engouffra à nouveau dans l'arrière salle sans plus de manière.

Un vent frais parcouru brièvement la salle alors que le nain marmonnait dans sa barbe et semblait parler a quelqu'un qui vraisemblablement n'existait pas. Au moment ou cette fine silhouette s'asseyait en face de Walther Wolman, Malheur le convoqua.

La jeune fille qui venait d'arriver secoua la tête tout en enlevant son fichu, s'adressa à Walther assez fort pour que le nain l'entende, tout en prenant ce ton hautain qu'elle sait si bien faire.


Oh l'autre hé ! Malheur recrute dans les asiles ? Voila un nain qui semble avoir trop pris de coups sur la caboche ...

Elle se pencha vers Walther

... ou peut être que sa petite maman a barbe l'a bercé trop près du mur.

elle se balança sur sa chaise si bien qu'en pivotant sa tête vers le haut elle avait une vue parfaite sur ce nain ... certes à l'envers...

En entendant l'annonce du capitaine, Nizdrann se redressa d'un coup. Son regard erra quelques secondes puis se figea, et c'est avec une démarche assurée qu'il se dirigea vers la pièce du fond.
En passant devant la table ou se trouvait le géant et la jeune fille, il hocha respectueusement la tête.

"M'zelle ..."

puis il sortit de la pièce.

Après s' être contenté de détourner lentement son regard suppliant de l' objet de son attention, Walther Wolman posa ses yeux sur l' étrange recrue qui se contorsionait devant lui.

Il ne répondit rien aux provocations de Falordelle, et attendit que le nain disparaisse pour enfin lacher entre ses lèvres :

"Pas suffisament pour le rendre sourd. "

Walther posa à nouveau son regard de chien battu sur Nizdrann lorsque celui-ci salua Falordelle, mais il ne prit pas la peine de le suivre des yeux et se contenta d' attendre qu' il ai disparu pour dire à nouveau d' une voix morte :

"Pensez-vous que Malheur l' engage à nos côtés ?"

Prrt, j'en sais rien, Malheur nous a tous fait rentrer dans cette petite pièce je ne connais pas ses critères de recrutement et

Elle se pencha vers Walther pour dire a voix basse

à part l'elfe la ... Malheur est le seul à savoir pourquoi il nous a embauchés ... je ne connais pas les critères de recrutement de cette compagnie et bien que je sois pas raciste, ce nain la a l'air bizzare ... pis son tabac sent le fumier.

Après plusieurs heures, le nain poussa la porte et retourna dans la pièce principale. En suivant une lancée que l'on sentait instinctive, il se dirigea vers le bar.

"une bière" commanda t il. Après un moment d'hésitation, il sortit quelques pièces de sa poche et les posa sur le comptoir.

prenant sa chope relativement adroitement, il se rapprocha d'une table occupée par un loup.

"et vous pouvez me dire qui c'est Vladimir le Chanceux ? je dois lui demander ma chambre"