[Suite] Aurora et Panseplaie

Pendant ce temps, Aurora venait de repasser de l'autre coté du comptoir, observant attentivement les personnes présentes dans l'établissement.
Ne sachant pas ou commencer ses recherches, elle se tourna, faisant désormais face à Ribald.

"Ribald ? C'est bien ça... ?
Vous n'auriez pas aperçu un Sergent dans les environs ?"

Ribald tournait alors son regard en direction de l'elfe qui hocha positivement de la tête, avant de se diriger vers la porte d'entrée de la taverne.
Scrutant la jeune prêtresse de bas en haut, Ribald lâcha un long soupir et sans même prendre la peine de parler, fit un bref mouvement de la tête en direction d'une table du fond de la salle.

De sa position, Aurora pouvait apercevoir deux personnes assise à la table en question. D'un coté une femme assez jeune d'apparence, les cheveux d'une couleur ambrée et de l'autre coté, un homme aux cheveux grisonnants et à l'imposante carrure.

Elle détourna quelques instant son regard, remerciant Ribald, puis elle se mise à marcher en direction de la table que celui-ci lui avait indiqué.
Se frayant un chemins au travers des Loups présent dans l'établissement, Aurora était pratiquement à portée de son objectif lorsqu'elle aperçu aux pieds de la femme un superbe marteau dont les divers symboles présents, représentaient sa foi envers Ulric.

"C'est exactement ce qu'il me fallait..." - Se dit-elle.

A hauteur des deux mercenaires, la prêtresse guerrière se mise à examiner rapidement les deux grades avant de faire face a la femme.

"Sergent... ? Bonjour.
Le Capitaine Malheur m'a demandé de passer voir un Sergent pour recevoir mes instructions."

Toujours son fameux sourire aux lèvres, Aurora restait immobile, à observer le Sergent dans l'attente d'une réponse.

Ermina Panseplaie releva la tête, découvrant ainsi un visage jovial, bien que marqué par ses années de mercenariat. Elle avait un sourire réconfortant et quelque chose de bon dans le regard, une sorte de douceur ; probablement exacerbé aux yeux des autres en comparaison du reste de la meute. Ceci étant c'était une femme plutôt jolie. Bonne vivante elle n'avait pas la peau sur les os mais ne se trouvait pas ronde pour autant. Au contraire, elle aurait été, dans une auberge, une femme relativement convoitée par les hommes. Cependant, sa carrière de mercenaire en faisant une femme avisée et le symbole d'Ulric qui flottait à son cou et descendant jusqu'à la naissance de sa poitrine, indiquait en plus d'une musculature apparente, qu'il était préférable de ne pas l'énerver.

Elle détailla la Nonnette quelques secondes et, avant que cela ne devienne gênant, elle se leva pour lui répondre.

- "Alors comme ça c'est toi la petite nouvelle ?" Lui adressant un large sourire. "Ce n'est pas évident je sais, on ne sait pas où se mettre et le capitaine n'est pas tendre avec vous. Mais c'est pour votre bien ! Il le faut, sinon vous ne survivrez pas plus d'une semaine en campagne. Les marches sont longues et rudes, surtout de nuit et pour peur que ce soit dans un endroit aussi mal fréquenté que la Drakwald alors cela se réduit à peau de chagrin..." Aurora pu dès lors juger que si Malheur était avare de compliment, Panseplaie était quant à elle, une moulin à parole. Heureusement elle était d'une réelle gentillesse, ce qui n'était pas pour être désagréable dans l'environnement présent.

- "Bien... j'ai du travail pour toi. Tu n'as pas encore de voie et ne compte pas en avoir tout de suite. Les louveteaux on ne leur fait rien faire de pointu ou de sensible, on éprouve d'abord leur résistance à bien des choses... pour toi ce sera peut-être plus intéressant que les autres. Sais-tu préparer des baumes de cicatrisation et des anti-douleurs ?"

Panseplaie prit la boule de pâte thérapeutique et en observa la consistance, l'homogénéité ainsi que l'odeur avant d'approuver d'un signe de tête.

- "Ce n'est pas trop mal... mais rajoute un peu d'eau elle est un peu trop sèche. Prends note de ce que je vais te dire..." adressant un regard à Aurora. "Je veux que tu me fasses deux cents unités de baume cicatrisant, autant de baumes anti-douleur et cent cinquante baumes contre les brûlures. Tu sais en faire ? Il te faut de l'Hypericum perforatum... et faire macérer pendant trois jours au soleil la quantité nécessaire de sommités fleuries fraîches dans un litre d'huile d'olive et un demi litre de vin blanc pour six cents grammes de sommités. Ça te fait une portion par tranche de deux cents grammes. Et après tu les mets dans des flacons opaque et tu les ranges dans le coffre correspondant à l'abri de la lumière. Ensuite tu feras des lotions pour les douleurs aux gencives... certains ont l'infection des marais dans la bouche. Tu cherches des Althaea officinalis. Tu fais une décoction avec une cuillère à soupe de racines séchées dans un demi litre d'eau et tu fais bouillir cinq minutes. Il m'en faut une centaine."

Elle releva la tête pour vérifier si Aurora semblait avoir bien tout compris, puis poursuivit.

- "Mais avant ça, le Boiteux a besoin des louveteaux pour les palissades. Alors après le diner quand tu auras fini tu commenceras à t'y atteler et ensuite demain matin aux aurores avant de retourner aux palissades. Voilà... et si tu as des questions pour les baumes tu viens me chercher."

Panseplaie la regarda étonnée, comme si la réponse semblait évidente.

- "Et bien tu trouveras cela dans la tente attenante à celle de d'infirmerie voyons ! Tu verras, à l'intérieur, c'est sur ta droite en rentrant, près de la table de travail. Maintenant, dépêches-toi de te présenter au Boiteux, sinon il va me dire que je t'ai retardé et que tu n'auras servi à rien aujourd'hui. C'est un ronchonneur de service, mais il a bon fond. Mais tiens toi tranquille avec lui si tu ne veux pas te retrouver à couper des arbres la nuit aussi. La forêts est pire encore la nuit..."

"Le Boiteux", cet homme ne pouvait être autre que l'homme au moignon, qui était venu la questionner lorsqu'elle était à la table du Sergent recruteur.

"Bien Sergent, merci Sergent."

Aurora tourna les talons et réalisa que l'attention des loups présent dans la taverne était focalisé en direction de l'entrée.
Elle se faufila de nouveau entre les mercenaires sur quelques mètres lorsqu'elle fit halte à mis hauteur de l'homme qu'elle recherchait, "Le Boiteux".

"Décidément, c'est vraiment mon jour de chance..." - Murmura Aurora tout en continuant son avancée.

Elle se trouvait désormais devant "Le Boiteux", une table faisant office de séparation. L'homme au moignon était en pleine conversation avec un jeune elfe qui restait rigide face à la porte d'entrée de l'établissement.
Etant de réputation un homme irritable, elle préféra attendre la fin des hostilités avant d'essayer de placer ne serais-ce qu'un mot.

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