Kirsten [Validé]

Kirsten entra dans la taverne précipitamment, se prit les pieds dans sa cape et s'affala sur le sol crasseux. Chancelante, elle se releva péniblement et essaya de reprendre son souffle. Son entrée fracassante avait attirée l'attention amusée des badauds.


Un client lança : « Elle tombe à pic ! »


Des rires fusèrent.


D'abord décontenancée, Kirsten essaya de se ressaisir, sourit à l'attention de l'assemblée et esquissa une courbette. L'amusement collectif s'atténua un peu.


Une fois un semblant de dignité récupérée, elle rabattit se capuche d'un geste rapide, épousseta sa tenue et essaya de reprendre contenance.


Elle embrassa du regard la salle obscure et, une fois aperçu l'homme qui correspondait à la description qu'on lui avait faite, se dirigea d'un pas hésitant vers une grande table où siégeait un solide gaillard couturé de cicatrices.


L'homme semblait somnoler tranquillement, adossé au mûr, les jambes étendues sur un banc. Kirsten se racla poliment la gorge, espérant une réaction. Sans ouvrir les yeux le sergent recruteur des Loups d'Ostland parla :


-« Qu'est ce que tu veux grognasse ? Tu tiens déjà pas sur tes guiboles alors qu'est ce que tu viens m'casser les noix ? » la rudoya t-il.


-« On m'a dit que les Loups d'Ostland recrutaient en ce moment, chef ! Et je voudrais vous rejoindre, chef ! » répondit-elle rapidement.

Le sergent se releva brusquement et frappa du poing sur la table.


-« Bin merde alors ! Tu t'imagines que Malheur recrute la première chochotte venue pour ses beaux yeux ? Dégage tu me fais perdre mon temps ! » hurla t-il.


-« Mais ... je pourrais vous être utile ! Je sais faire des trucs ... chef ! » bredouilla t-elle, surprise par la violente réaction du mercenaire.


-« DES TRUCS ??! Dégage sac à merde avant que je m'énerve ! » postillonna t-il à la figure de Kirsten.


-« Attendez ! Laissez moi une chance, j'ai déjà servi dans l'armée régulière ! Je sais me battre et j'ai pas peur d'être en première ligne ! Je sais lire, écrire et compter ! Prenez moi ! Je vous décevrai pas ! » brailla t-elle paniquée.


-« M'en fou de ta vie, merdeuse ! », enchaîna le sergent.


Il marqua une pause puis repris :


-« Tu dis que t'as servi dans l'armée ? Qu'est ce que tu fous là alors ? T'as pas une tronche de soldat ! Tu sais faire quoi à part pleurer dans les jupes de ta mère et pisser dans ton froc ? La compagnie c'est pas un club littéraire ! Pourquoi on te prendrait ? » renchérit-il, hilare de voir un candidat impressionné par ses manières viriles.


-« Bin ... c'est toujours pratique d'avoir un érudit sous la main ... chef ! Puis j'ai des petits talents cachés ... j'aime bien faire brûler des trucs, genre ... voyez, mais discret hin ... » bafouilla t-elle, ne sachant quoi dire


-« Quoi je comprend rien ! Ta gueule et lis moi ça pour voir ! »


Le sergent tendit une lettre froissée à Kirsten qui s'installa à la table, rassérénée, et commença à lire.


-« Vous avez une copine sergent ? » dit-elle amusée.


Il ignora la remarque et, oubliant la lettre annonça, surprit :


-« Bordel, ça pue le cramé ! »


-« Moi je sens rien ! » répondit Kirsten d'un air innocent.


Reniflant l'air, le sergent continua, expert :


-« ça sent la viande grillée ... du cochon ! »


Kirsten, l'air de rien, regarda ses chaussures avec attention.


-« L'aubergiste doit nous préparer un bon petit plat ? », avança t-elle timidement.


-« Du porc au menu ? Tu te crois chez l'comte ? On bouffe du chou ici, pas d' la barbaque ! », rétorqua le sergent.


C'est à ce moment qu'entra en trombe un villageois du coin.



-« Bon d'là ! Y'a le village de Friche qui flambe à quelques lieues à peine ! On voit les flammes d'ici ! »


Des clients sortirent précipitamment pour assister au spectacle. L'un d'entre eux se rua vers la sortie, paniqué et criant :


-« Maman ! »


Kirsten se fît toute petite.


Cela ne passa pas inaperçu au yeux du sergent. Il inspecta Kirsten comme s'il la remarquait pour la première fois.


-« Mais ... Bons dieux ... Pourquoi t'as pas de sourcils ? Et ta tenue ? Pourquoi elle est cramée ? » interrogea t-il, suspicieux.


-« Un accident ... » marmonna la recrue, tendue.


Sentant de la fumée, le sergent baissa les yeux sur la table et vit la lettre entrain de se consumer lentement dans les mains de Kirsten. Une lueur de compréhension apparue dans ses yeux bovins.


-« Merde qu'est ce que t'as fait ??! Dégage de là ! Va dans un coin et fais surtout pas de conneries en attendant que le capitaine t'appelles ! » dit-il, paniqué à son tour et essayant de récupérer des lambeaux de papier encore intact.


/HRP Je suis désolé pour la mise en page pourrie, ça rend la lecture difficile. J'ai pourtant passé plus de 20 mn à faire et refaire : ceci est le moins pire que j'ai pu obtenir ... merci à tous ceux qui auront le courage de lire jusqu'au bout

Alors que quelques clients sortaient à toute jambes observer le village en flamme, un jeune homme au crane chauve, se leva tranquillement et se dirigea vers la demoiselle pyromane. Son bras droit en écharpe contre son torse, il se tint juste derrière elle, dardant ses yeux violets, tour à tour sur la nuque, les mains et le papier en train de cramer.

"Tombeuse doit apprendre à contrôler ses crocs et à les diriger contre les ennemis seulement.", déclara-t-il, un léger sourire aux lèvres.

Kirsten eu à peine le temps de se retourner pour regarder l'homme qui lui parlait que Ranulf lui asséna un coup de boule, son front ceint d'un bandeau où apparraissait l'emblème d'Ulric.

Sonnée, Kirsten se sentit soulevée du sol et emmenée en entendant la prêche du prètre-guerrier, d'une voix toujours aussi calme et posée

"Le Loup est désolé mais il faut montrer son cou pour entrer dans la Meute, devenir inoffenssive devant le mâle dominant. L'eau contre le feu."

Sur quoi, il lacha Kirsten dans l'abreuvoir à chevaux, juste en face de l'auberge, devant les yeux du sergent recruteur, et de plusieurs loups qui éclatèrent de rire.

"Tombeuse ne risque plus de cramer grand chose ici. Celle-ci doit attendre que les crocs du chef de Meute se referme sur sa gorge. Les louveteaux peuvent vaquer au milieu de la meute...si les crocs sont rangés et maîtrisés...et peuvent se faire panser les plaies. L'homme qui sert le Loup Blanc pourra soigner ce qu'il a abimé", conclut-il, en se touchant légèrement le front, un fin sourire marquant toujours son visage

Trempée et chancelante, Kirsten s'extirpa tant bien que mal de l'abreuvoir. L'action avait été trop rapide pour qu'elle ait le temps de placer un mot ou même se défendre.


-« Et bin ... c'est ma journée on dirait » marmonna t-elle.


Dégoulinante, elle regarda le chauve dans les yeux.


-« Merci, j'avais chaud ... »


Elle tâta son nez avec précaution.


-« Enfoiré, t'aurais pu me péter le nez ! »


-« Si c'est comme ça que t'abordes les femmes, tu dois pas avoir beaucoup de copines ... »


Inspectant son front, elle sentie une marque et essuya un peu de sang.


-« Merde ! Je vais avoir l'air fin avec un loup tatoué sur le front maintenant ! »


Elle pressa sa main sur son front, marmonna quelque chose puis la retira. La plaie ne saignait plus et la cicatrisation était totale, ne laissant qu'une légère marque. Un observateur attentif pouvait distinguer les contours floues de la cicatrice, formant une tête de loup.


Le grand chauve attendait toujours.


Sans crier gare, elle lui asséna un violent coup de pied dans l'entrejambe. Le grand gaillard se recroquevilla, le visage tordu de douleur. Kirsten l'attrapa par l'oreille et le fixa si prêt qu'il pouvait voir ses yeux de braise et sentir son haleine de cendre.


-« Maintenant écoute moi attentivement tête de brique ! Je suis une louve, pas un loup, aussi jeune que tu veux peu importe ! Dans une meute y'a que le chef qui touche aux louves ! Tu t'avises encore de lever la main sur moi, je te castre à vif ! »


Elle le relâcha et recula de quelques pas, toujours face à lui.


-« Sans blagues ! Tu t'imagines que tu m'impressionnes avec tes manières de rustauds ? J'ai pas vécu deux ans dans l'armée régulière sans apprendre deux trois trucs alors fais gaffe ! Tu m'as pris pour une vierge esseulée ou quoi ? »


Alors que Kirsten s'emportait, le bas de sa robe commença à s'enflammer.


-« Et merde regarde ! Tu me fais faire n'importe quoi ! »


Elle replongea dans l'abreuvoir.


-« Je vais rester là encore un peu ... »

Blaze quand à lui, calmait les chevaux, perturbés et effrayés par le feu non loin. Tous sauf un, le cheval noir de Malheur, qui lorsque Blaze lui avait changé les fers avait décoché un bon coup de sabot pour lui déboîter l'épaule. Passant outre, et se remettant l'épaule en place à l'aide d'une pierre et d'un bout de bois, il continuait de vaquer à son occupation. Plaçant le crottin d'un côté afin de l'utiliser comme engrais ou projectile plus tard, changeait le foin, brossait les chevaux. Il s'appliquait à la tache et la pratiquait presque avec enthousiasme. Lorsqu'une femme tomba dans l'abreuvoir, sa première réaction ne fut pas celle à laquelle on pouvait s'attendre...Au lieu d'agir en gentleman et de l'aider à en sortir, il plaça le canon de son arme sur la tempe de la femme, et prononça de sa voix grave:

-"Hey, je sais pas qui tu es, mais si tu veux prendre un bain c'est pas l'endroit. Tu risques de refiler des saloperies aux chevaux qui vont boire ensuite. Alors je suis peut-être personne ici, mais tu te bouges le gras du cul ou je te dégage à coup de plomb dans le postérieur, t'as pigé?"

Il vit ensuite Ranufle, et rangea son arme, tout en le saluant respectueusement.

Confortablement installée dans l'abreuvoir, Kirsten se rappela l'excité avec son pistolet, et, le cherchant des yeux, le vit entrain de la fixer.

-"Tu profites du spectacle ? Tu m'as l'air aussi malin que ton copain dis donc ... Tu veux une leçon toi aussi ? Allez dégage, on regarde pas les dames dans leur bain ! Elle t'a rien appris ta mère ?"

Ranulf finit par se relever, en grimaçant. Il plissa les yeux en se frottant légèrement le menton, et tourna légèrement la tête vers le manche de son lourd marteau, attaché dans son dos. Puis après quelques secondes, il reprit

"He bien celle-ci peut manier plusieurs type de crocs... Mais la encore, la jeune femme est bien trop prompte à les montrer. Elle ne fait pas encore partie de la Meute...elle pourrait être dévorée en un clin d'oeil. La confiance en soit n'est utile que si la sagesse la tempère. ", déclara Ranulf, en jetant un bref regard du coté du sergent recruteur, de Blaze et de 2 autres loups.



"Celui-ci n'est pas un rustaud...celle-là ne l'a pas encore vu en colère. Le Serviteur va passer pour cette fois parce qu'il a commencé...et que le Chef de Meute sera peut être contrariée s'il arrivait quelque chose a Tombeuse avant qu'il ai pu lui parler.

Permettez un simple conseil... le loup se doit de garder son individualité, mais son énergie se doit d'être canalisée si elle veut être acceptée dans la Meute...c'est bien ce que celle-ci souhaite n'est-ce-pas? Montrez que vous êtes capables de vous intégrer et vous le serez peut-être. Sinon, il n'y aura pas de place pour vous ici...

Si vous y parvenez, Ranulf se fera un plaisir de vous attendre sur les terrains d'entraînements pour vérifier les deux ou trois trucs" que la jeune femme a appris et semble décidée à en faire usage. Sinon...il se fera tout autant un plaisir de vous donner en patûre aux loups, ou a tout autre sort qui vous sera réservé. Il y a des Loups beaucoup moins conciliant que Ranulf.

Le Serviteur du Loup Blanc vous souhaite tout de même bon courage...plus la Meute est grande, plus elle est forte.
"

Les cendres cachaient le ciel, les maisons étaient en flammes ... Cette petite salope avait mis un beau bordel. Elle n'aurait pas pu cramer comme toutes ces saloperies de magicien ... Ces saloperies qui puent le chaos à cent bornes !

Enroulé dans sa grande cape de cuir, Vlad était agenouillé au pied du bûcher encore fumant, inspectant chaque bûche, chaque pierre.
La puanteur de la magie était partout sur cette place.

Après plusieurs longues minutes d'inspection, Kramter se releva et se retourna vers les villageois qui s'étaient rassemblés autour de l'inconnu.
Vlad faisait une tête de plus que le commun des mortels, il faisait presque deux mètres et son corps était fort de plusieurs longues années de combat. Sa cuirasse, ses jambières, ses gants cuir noir étaient marqués par le temps. A sa ceinture du coté droit, une arbalète de poing à répétition était accrochée. Une arme de belle facture et très bien entretenu. Du coté gauche était attaché son épée, placée dans un fourreau ouvragé. Autour de son coue pendait une bague frappée de la comète à deux queues. Les traits de son visage était dur, il arborait un bouc et une moustache bien taillé et portait un chapeau de cuir.

Vlad avança à travers la foule qui s'écartait sur sa route. L'homme s'arrêta quelques mètres plus loin et pointa son doigt vers un homme au hasard.

" Toi ! " L'exclamation avait claquée, l'homme sembla se recroqueviller sur lui même alors que Kramter avançait vers lui le doigt toujours pointé sur lui.

" Ou ... Oui ? Qu ... Que puis je fa ... faire pour vous ? "

" Par ou est partit l'hérétique ? Réfléchit bien avant de parler. "

L'homme balbutia, hésitant.

" Vers ... *L'homme pointa son doigt vers Wolfenburg* Le ... Le ... Camp "

Vlad baissa son doigt et s'approcha encore de l'homme, il prit sa main et lui glissa une pistole.

" Tu es un honnete citoyen, continu de servir l'empereur et montre toi impitoyable avec les hérétiques. "

Vlad Kramter s'en alla dans la direction indiquée par l'homme après avoir récupéré son cheval. Le cheval traverça sans broncher le village en flamme et s'élança sur la route de terre ...

Aucun hérétique ne peut fuir la sainte justice de l'empereur.

Blaze observa la femme, puis soupira.
-"Tu sais, j'aurais déjà tiré, mais le coup de feu aurait pu réveiller le capitaine si il dort, et de plus effrayer les chevaux. Et ça je ne le tolèrerais pas."

Il attrape la femme par le col et la jette hors de l'abreuvoir.
-"Alors que tu ais le feu au cul ou je ne sais quoi d'autre, j'en ai rien à faire. Mais comme l'a dit le vétéran, tu ferais mieux de te calmer, parce que sinon tu vas finir au pilori. Et ce serait dommage qu'une si jolie peau se retrouve marquée par le fouet, n'est-ce pas? Enfin...comme tu n'as pas encore rencontré le capitaine, tu te prends pas pour de la merde, et en d'autre circonstance, t'aurais ptête raison. Mais ici t'es arrivée après moi, et donc par conséquent, t'es à un niveau plus bas que le type qui ramasse la merde des chevaux."

Il range son fusil en bandoullière.
-"Et maintenant dégage et trouve un truc à faire pour aider au lieu de jouer les princesses, en attendant qu'on vienne te chercher...putain d'incapable..."

Affalée au pied de l'abreuvoir, Kirsten se cramponnait à la terre meuble, laissant de profond sillon dans le sol pourtant dur comme la pierre. L'eau de l'abreuvoir commençait à bouillir et la terre se calcinait autour d'elle.

-"Bordel ! Vous m'aidez pas ! Aaaaaah ça brûle ! Asomme moi idiot au lieu de me regarder comme ça ! T'es là depuis plus longtemps que moi ? Très bien t'es trop fort je m'incline ! T'es content ? Maintenant assomme moi ! Pitié ! J'arrive plus à le contrôler ..."

Les pieds de l'homme au fusil commençait à chauffer dangereusement.

Un grand fracas vint clore le débat. Le bruit sembla se répercuter dans les arbres et le silence se fit. Les regards se braquèrent vers le baquet des chevaux. Plus un geste, seulement le corps de la jeune femme qui s'écroula au sol comme une feuille morte dans sa dernière chute. Le sang avait giclé et le visage du Crache-Lait était maculé de pourpre.

- "Vous attendiez quoi bande de crétins dégénérés ? Qu'elle crame l'auberge avec ? Vous avez quoi dans le crâne bordel ? Ca vous est descendu dans les baloches pour avoir des réactions de pisseuse tremblante !? Bordel qui m'a fichu des incompétents pareils !?"

L'homme à la forte stature regarda le corps gisant en remettant son pistolet à la ceinture. Quelques goutes s'échappèrent de la crosse pour aller s'écraser au sol. Son regard était aussi dur que son visage était froid et buriné. Il releva la tête et dévisagea les mercenaires présents.

- "Vous en avez pas assez de chier comme des donzelles qui débute dans le tapin !? Parfait... moi je vais vous mettre au pas et vous danserez bientôt comme des puterelles de luxe !"

Il s'approcha de Blaze.

- "Alors tu veux jouer les dur Crache-Lait ? Je vais t'aider..." puis, il lui hurla en pleine figure. "JE VEUX VOIR LA TROUPE DE BLEU AU GARDE A VOUS DEVANT CETTE AUBERGE SUR LE CHAMPS !!! MAGNE TOI LE CUL GRINGALET !!!"

Malheur se retourna et donna un coup de pied dans la femme pour la retourner sur le dos. Elle respirait encore, du moins, c'est ce que laissa supposer les palpitations et le hoquet que cela lui arracha. Sans plus de manière, il la laissa, gisante au sol, et attendit que Blaze réunisse les nouvelles recrues avant de subir davantage encore ses foudres.

Ranulf, le marteau dégainé, regarda tour à tour son arme et celle de Malheur.

"Les crocs du Chef de Meute se sont plantés...", marmonna-t-il, entre ses dents alors qu'il s'accroupissait près de la jeune femme, après que Malheur l'eut retournée.

Après une brève inspection de la blessure à la tête, Ranulf commença à sortir une compresse, en regardant Malheur, guettant un signe d'assentiment. La blessure était profonde, mais avec les soins appropriés, la jeune femme devrait s'en sortir...après de longues heures d'inconscience.

Le capitaine fit craquer ses doigts d'impatience, il jetait des regards alentours, impatient de voir arriver les bleus. Il croisa, alors qu'il tournait en rond comme un loup en cage, le regard de Ranulf. Malheur le regarda d'un air songeur puis repris.

- "Dégage la bidoche du sol... ça fait pas propre et les chevaux méritent mieux. Fais lui un toit avec une bâche à l'abri de toutes les autres tentes, histoire qu'elle n'y foute pas le feu en se réveillant. Tâche d'éviter qu'elle crève, je compte bien à ce qu'elle m'explique à quoi elle est venue jouer chez nous cette catastrophe. Et tant que t'y est, demande à ce qu'on lui prépare un truc pour la rendre innoffensive, trouve les sorciers, démerdez-vous, mais je ne veux plus voir une étincelle dans mon campement, sauf celle de mon pistolet."

Il reprit ses cent pas d'impatience colérique.

Ranulf hocha la tête, et pris quelques instants pour bander le crane de Kristen, après avoir appliqué une sombre pâte verdâtre, à l'odeur prononcée sur la plaie.

Le coup de crosse avait amoché une partie du cuir chevelu dans la zone d'impact, ca saignait beaucoup mais bien que la blessure semble spectaculaire, elle restait plutôt superficielle....du moins la vie de la jeune femme n'était pas en danger. Malheur avait bien dosé son coup.

Puis, en passant son bras valide autour de la taille de la sorcière, il la déposa sur son épaule gauche, et se dirigea vers le campement.

S'arrêtant à une centaine de mètre des barricades, Ranulf héla un loup et lui demanda d'aller chercher une tente à la réserve et un grand tonneau d'eau. Il le chargea également de prévenir l'archimage Sariour, afin d'inhiber les pouvoir de la sorcière

Pendant ce temps, il arracha les quelques touffes d'herbes susceptibles de prendre feu et ausculta de nouveau la patiente. Elle était quitte pour une bonne sieste jusqu'au soir assurément.

Le loup ne tardit pas à revenir, apportant le nécéssaire, et expliquant que Sariour arriverait après son passage au chevet de Falordelle.

Après avoir monté la tente, le prêtre-guerrier humidifia les tissus, changea l'emplatre et plaça la barrique d'eau à coté de la jeune femme. Puis il ligota les pieds et les mains de Kristen, et attendit l'arrivée de Sariour, en s'appuyant sur son marteau

Blaze était sur le point de sortir son épée pour la frapper au visage avant d'être devancé par le Capitaine. Blaze hocha la tête, se soumettant aux ordres et à la réprimande. Le Capitaine avait raison, il n'avait pas été assez vif d'esprit. Cette femme n'était pas une Louve, pourtant son comportement avait été aggressif, voir belliqueux. Il n'aurait du avoir aucune hésitation quand à la maîtriser. Il parcoura le camps à la recherche des Louveteaux, facilement repérable au fait qu'ils étaient déjà réunis en un groupe et suivait une femme. Les rassemblant et les menant vers Malheur, il leur vociféra.

-"Tout le monde se mettra en rang et au garde à vous, montrez plus grand respect au Capitaine, fouille-merde que nous sommes! Ce sont ses ordres, et le premier qui s'oppose aux ordres du Capitaine se fera péter les doigts un par un, au mieux. L'insubordination, la mutinerie, c'est votre mort, compris? Et j'espère que vous m'avez bien entendu, et le fait que vous soyez sourd parce que vous vous touchez la nuit n'est pas une excuse!"

Une fois devant l'auberge, il leur ordonna, ou plutôt fit passer l'ordre de Malheur, de se mettre au garde à vous devant l'auberge. Il ne se mis pas dans le rang, car lors de son entretien, le capitaine lui avait dit qu'il n'était même pas encore digne d'être un louveteau.

Malheur, sans un mot, fit signe au Boiteux de faire suivre les louveteaux jusqu'au campement des loups. Sans attendre, il prit les devant et marcha droit, le pas sec et lourd, jusqu'au semblant de "place d'honneur" entre les tentes des officiers et celles de la troupe, au fond du campement.

[HRP : C'est par ici que ça se passe Veuillez cliquer.]

Une elfe de haute taille, aux yeux gris et aux cheveux argentés avec quelques mèches neigeuses entra dans la pièce, un loup ayant ouvert devant elle le rabat de la tente.

Son regard était comme toujours emprunt de paix et de sérénité, mais également rêveur, comme absent. Baissant le regard vers la sorcière, elle s'adressa à Ranulf :

"Une servante d'Aqshy.. le vent est fort et tournoyant autour d'elle. "

Elle regarda vers Ranulf

"En quoi puis je servir Loup?"

Ranulf inclina légèrement la tête vers Sariour.

"Louve aux oreilles pointues, nous avons ici une-qui-veut-rentrer-dans-la-meute, pas encore louveteau. Celle-ci est très instable, le feu consume sa fourrure...Et tout ce qui l'environne. Le feu risque de se nourrir de tout lorsque celle-là se réveillera.

Un bon coup de patte peut l'empêcher de faire cela, mais elle ne peut alors pas répondre aux questions du Chef de Meute. Les pouvoirs du Serviteur du Loup Blanc ne peuvent pas maîtriser ces sortilèges, aussi demande-t-il conseil auprès de la Louve Sage. Celle-ci ne doit plus faire usage du feu pour l'interrogatoire du moins. Est-ce possible?
"

Son léger sourire toujours aux lèvres, il se tourna sur le côté en tendant sa main valide, vers Kristen, laissant Sariour s'approcher de plus près

"Si la Louve a besoin de quoique ce soit, l'Illuminé se fera un plaisir de l'assister. Celui-ci restera dans tous les cas près de la Tombeuse...elle peut être dangereuse"

Sariour écouta avec attention le prêtre d'Ulric parler avant de reposer son regard sur l'humaine.

"Il n'est pas bon qu'un tel pouvoir soit si peu maitrisé... Heureusement que seul Aqshy lui répond. Si son pouvoir s'était étendu aux autres vents, seul le chaos et la magie noire naitrait d'entre ses mains...

Mais je peux ordonner aux vents de partir si tel est ton besoin, néanmoins, je ne peux les commander pendant longtemps. Va avertir Malheur que la jeune fille sera disponible à son souhait et que lorsqu'elle se réveillera, le feu ne le gênera plus, du moins le temps de la conversation".

Sariour s'agenouilla près de la jeune femme et les yeux dans le vague calma les vents agités pour la magie en ce lieu s'apaise... s'apprêtant à chasser Aqshy au réveil de l'humaine.

-« J'ai un de ces mal de crâne ... » gémit Kirsten.


Ouvrant lentement les yeux, elle essaya de se redresser.


-« Et merde ... » grogna t-elle, découvrant qu'elle était solidement attachée.


-« Bon sang, j'ai si froid ... » enchaîna t-elle, grelotante.


Elle comprit alors. Paniquée, elle regarda autour d'elle.


C'est alors qu'elle aperçut l'elfe et le grand chauve qui l'observait attentivement.


Elle se recroquevilla, craintive.


-« Vous m'avez enlevé Feu ! » les accusa t-elle.


-« Qu'est ce que vous me voulez ? » demanda t-elle, au bord des larmes.

Sariour était à genoux, à quelque distance de Kristen, aussi immobile qu'une statue, ne semblant rien entendre ni voir.

Ranulf, appuyé sur son marteau, se releva en posant l'arme contre son épaule.

"Tombeuse reouvre les yeux. Comme le Serviteur l'a expliqué auparavant, les crocs de celle-ci sont maintenus fermés par précaution. Mesure provisioire et indispensable pour que le Chef de Meute puisse voir celle-là. Inconfortable mais sans danger, Tombeuse doit rester calme et sage et tout ira bien."

Ranulf sortit un morceau de parchemin, de l'encre et une plume de sa besace immaculée, et rédigea quelques lignes, en jetant de fréquent coup d'oeil à Kristen. L'écriture était plutôt lente et semblait assez maladroite, écrire avec la main gauche ne semblait pas la plus aisée des tâches.

Une fois terminé, il sortit juste à l'entrée de la tente pour avoir toujours un oeil sur la sorcière et fit un signe à l'un des quelques Loups postés près de la barricade, qui vint le rejoindre. Il lui murmura quelques mots à l'oreille et tendit le morceau de parchemin. Le loup hocha la tête et s'élança vers le camp. Sur quoi Ranulf vint se replacer près de Kristen.

"Le Chef de Meute est prévenu, il ne devrait pas tarder."