Aurora - [Validé]

Edana revint avec les bieres demandées, la langue coincée entre les dents faisant attention de n'en faire tomber aucune goutte.

S'approchant du boiteux et de la nouvelle elle fut surprise de ne plus y trouver le sergent recruteur mais se reprit bien vite et posa les bières sur la table

"Voila!!"

"Les plantes?"

La jeune fille la regarda avec surprise. Un loup avec des plantes...?

"Tu veux dire que tu sais faire des poisons?"

Aurora étouffa alors un léger rire aux paroles de la gamine puis repris...

"Non, je ne sais pas faire du poison.
Mes aptitudes s'oriente plus dans le domaine de la guérison, et puis à quoi me servirait du poison..."

La Prêtresse-guerrière recula alors de quelques pas tandis que sa main se posa de nouveau sur le pommeau de son marteau étant désormais sous les yeux de la gamine.

"Si je veux faire taire quelqu'un, j'ai pas besoin de poison, tu vois !" - Se venta Aurora, affichant constamment son petit sourire.

Relâchant son emprise sur le marteau, elle se mise à fouiller dans son sac qui semblait bien mal organisé et en sortie une petite boule faite d'une matière verte et irrégulière avant de tendre sa main à Edana, la petite boule dans le creux de celle-ci.

"Tu vois ceci, c'est une association de 3 plantes différentes et d'une huile essentiel.
Grace à ces plantes, il suffit simplement de l'ouvrir et de l'appliquer sur n'importe quelle plaie pour que celle-ci se referme en seulement quelques minutes !"

Edana regarda le baume avec curiosité et intérêt. Un baume capable de soigner n'importe quelle blessure..

"Il sent meilleur que celui du lieutenant du sang... Ça c'est sur... il pue pas le bouc à 100 pieds...
D'ailleurs on m'a même dit qu'il fallait en mettre dans la mixture pour qu'il soit plus efficace, c'est vrai??"

Elle releva les yeux vers la guerrière

"Et tu peux m'apprendre à faire ca, c'est vrai? T'es comme les camelots de la ville? Euh aussi vendent .... vendaient des elixirs magiques qui soignent TOUT, même le mal d'amour et les durillons".

Aurora prit la main droite de la gamine et y déposa la petite boule verte.

"Garde la précieusement, peut être bien que un jour elle te sauvera la vie après tout !
Concernant le Lieutenant, je ne pense pas avoir autant expérience que lui dans le domaine des plantes médicinales, en revanche, je pourrais effectivement t'apprendre quelques petites choses, même si c'est un talent qui nécessite beaucoup de patience pour réussir à le maitriser correctement." - Renchérit elle, faisant un petit clin d'oeil à la gamine.

Elle détourna ensuite son regard en direction de l'estropié gisant le long du comptoir, l'homme semblait perdu dans ses pensés, comme si il devait désormais prendre une décision importante.

Edana regarda avec surprise le cadeau qu'on venait de lui faire. Un large sourire éclairant son visage

"Merci Merci Aurora !!!
T'es trop gentille!"

Elle fila voir un des loups pour montrer son cadeau qu'il inspecta avec minutie.

Le boiteux s'était approché de Ribald, lui chuchottant quelques mots auquels le tavernier répondit par la négative d'un signe de tête.

Le sergent se dirigea alors vers une table adjacente: "O la bleusaille, d'prendre l'air t'fera cuver, va donc me chercher le capitaine. Et de suite ou je t'assure que le dernier pommeau que tu tiendras sera celui pour récurer les chiottes!!!"

Puis, toujours de cette démarche si caractèristique, il revint devant l'humaine.

- " Mouais, rien de convaincant la dedans. J'sais pas qui t'a raconté qu'on se frottait souvent au chaos mais on t'a mal renseigné. On est des mercenaires, on nous paye, on execute. Point barre. Rien à foutre d'la politique ou des trucs impies. T'as intérêt à être plus convaincante quand l'capitaine s'ra là."

Alors que le Sergent se rapprochait d’Aurora avec la démarche d’un squig faisant une indigestion, il stoppa sa course aux cotés de celle-ci.
Un œil dans la besace de la Prêtresse-guerrière, il ne pût s’empêcher d’en rajouter une couche :
" Mouais, rien de convaincant la dedans. J'sais pas qui t'a raconté qu'on se frottait souvent au chaos mais on t'a mal renseigné. On est des mercenaires, on nous paye, on execute. Point barre. Rien à foutre d'la politique ou des trucs impies. T'as intérêt à être plus convaincante quand l'capitaine s'ra là."

Imbibée d’alcool par les nombreuses bières qui défilaient dans une attente qui lui semblait s’éterniser de trop, Aurora pris de la main droite sa besace posée sur la table, puis la laissa tomber à hauteur de son marteau.
Elle tourna alors son regard en direction du Sergent. Ses yeux légèrement brillant sous la lumière des torches environnantes sentaient la bière tandis qu’elle glissait une main délicate dans ses cheveux de manière à dégager son visage.

« ‘Coute Sergent, moi, j’men fou que c’soit du chaos ou pas, tout c’que j’veux, s’tuer.
T’va pas me dire que vous faite du tricot ch’les loups !?
Pour s’qu’ est du chaos, s’tune simple question d’préférence, et même si j’dois passer un bout d’temps sans m’battre contre eux, le fait d’cultiver mes plantes m’a appris à être patiente, j’attendrais.
Quant à la politique, sa file la migraine… »

Prise d'une moue dubitative, Aurora parcourait l’ensemble de la taverne d’un regard bancal puis réajusta tant bien que mal son regard sur celui du Sergent.

« L'est ou l’Capitaine ? »

Se rasseyant dans un long soupire, Aurora fixait désormais le nombre considérable de choppes vides posés sur la table.
"Je comprend mieux ce que voulait dire ma mère... J'espère que le Capitaine ne va pas tarder." - Pensait elle, observant de nouveau les environs à la recherche d'un homme aux couleurs sombres, la carrure d'un athlète et un heaume arborant un crâne humain.

Edana revint avec les deux dernieres pintes des 6 commandes de la nouvelle. Quelle descente se dit elle !
Elle en posa une devant la jeune femme et donna l'autre au boiteux avant d'inspecter sa jambe de bois

"Tiens ! C'pour toi surement comme l'aut' n'est plus là " faisant allusion au sergent recruteur.

"J'peux sortir tu crois? 'Besoin d'moi?"

Elle lui fit un sourire innocent, espérant qu'il soit plus clément que les autres sergents.

L'ombre encapuchonné était resté immobile tout le temps que dura la discussion et n'avait cillé du regard a aucun moment. Il observait la scène depuis le rebord de la fenêtre, comme le rapace du haut d'une falaise, surveillant ses hypothétiques proies qui se chamaillent innocemment. L'observateur assidu l'aura simplement vu jeté un coup d'oeil furtif en direction de la porte de l'arrière salle qui venait à l'instant de s'ouvrir. Et dès lors, sa présence fut évincée naturellement.

La porte de l'arrière salle, placée non loin du comptoir, s'ouvrit brusquement, accompagnée d'un courant d'air qui claqua un volet mal attaché. L'homme qui apparu à la porte était à l'image des contes populaires sur les affreux mercenaires. Sa carrure vint remplir entièrement l'ouverture de la porte alors que la lumière vint découvrir son visage comme les contours de l'horizon, dans la brume épaisse d'une froide matinée d'hiver. Des cheveux rouges virant vers le sang descendaient sur ses oreilles pour encadrer un visage buriné et peu aimable. Son poitrail puissant se gonflait et se vidait sous sa respiration, faisant saillir ses muscles puissants. Les veines de ses avants bras chevauchaient adroitement les courbes brutes de ses muscles tendus. Le regard de l'illustration vivante balayait rapidement la salle avec une réelle intensité. Il donna l'impression de s'arrêter sur l'étrangère avant de se diriger vers le tavernier, l'instant suivant. Habillé d'un pourpoint armant et de chausses à fond plein et de grandes heuses retournées aux genoux, l'homme s'avança, cadencé par les cliquetis familiers du pommeau de son épée qui frottait la ceinture ceinte à sa taille. Il s'arrêta à hauteur du Boiteux et lui jeta un regard qui suffisait pour lui demander s'il avait quelque chose de notable à lui transmettre avant qu'il ne sorte.

La gamine laissa là les deux choppes pour se tourner avec un grand sourire vers Malheur et le serrer le plus fort possible avec ses petits bras de poulet

"MALHEUR !!"

Puis avec un grand sourire

"J'ai fini mes corvées, j'peux sortir hein? hein??"

L'homme percuté de plein fouet par la petite chose sur pattes agiles, ne bougea pas d'un pouce. Il baissa son regard sans incliner la tête et observa la gamine, d'un visage impassible. Il lui donna son assentiment d'un hochement léger de la tête. Puis regarda à nouveau le sergent.

A l'entrée du Capitaine, les plaisanteries et les rires qui en découlaient diminuèrent en intensité, même le raclement des couverts sur les écuelles en terre semblaient vouloir se faire oublier.
Faut dire que le bonhomme en imposait, et il valait mieux pour commander une bande aussi disparate.

Le boiteux avait repéré le regard de Malheur, un ordre silencieux mais irrévocable.

Il s'approcha et marmonna à l'attention du chef de meute: « Bah, une gamine, quoi... Elle a étudié dans l'ordre sigmarien et veut s'venger du Chaos à ce que j'ai compris. Limite fanatique, la gosse...Espérons qu'elle tienne mieux son marteau qu'l'alcool. »