Taverne des Loups
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 [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux.

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Soledad
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MessageSujet: [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux.   [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux. Icon_minitimeSam 21 Mar - 22:34

[Le premier texte a déjà été publié sur le forum. Il est rappelé ici pour conserver la cohérence du récit]

1- L'engagée involontaire

Gwenn a un visage rond, une de ses oreilles est percée de plusieurs anneaux, ses bras sont tatoués, son corps aussi sans doute, à en juger par sa nuque. Ses cheveux sont ras.
Dans notre château, je l’aurais bien vue comme servante aux écuries…
Gwenn appartient à une bande de soudards qui campent ici en face des ruines de Wolfenburg et s’apprêtent à partir vers le Reikland. Je la connais
depuis deux heures à peine ; tout à l’heure, j’ai feint de m’intéresser
à ses armes pour engager la conversation. Depuis, j’essaie de la
persuader que je veux les rejoindre.
Gwenn m’a amenée dans ce bouge où trainent d’autres hommes d’armes de la même Compagnie.

La regardant droit dans les yeux, j’assène mon meilleur argument :
« J’ai servi dans la troupe de Götz von Berlichingen, Götz main de fer, pendant le siège de Worms ».
Et pour couronner le tout, je lui fais une description fort exacte de Götz et de quelques uns de ses sbires.
Je ne mens qu’à demi. Je connais un peu Götz puisqu’il a séjourné dans
notre château et mangé avec ses lieutenants à notre table il y a deux
ans. Il nous a narré sa campagne contre les paysans révoltés
d’Ostermark.
« Et puis au pistolet je touche ma cible à cent pas ! »
Il est exact que je sais tirer au pistolet et que je me débrouille à
cheval. En revanche, je n’ai jamais tiré que sur des cibles ou à la
chasse…
Pour le reste, j’improvise. Mes précepteurs m’ont appris un
peu de rhétorique, un peu de casuistique aussi : je mens comme il faut,
c’est à dire effrontément.

Les yeux de la fille ne me lâchent pas.
« Et pourquoi veux tu rejoindre les Loups d’Ostland ? »
Je brode. Je raconte que même les gars de Götz disaient que les «Loups» étaient les meilleurs.
En vérité, hier, j’ai vu mon frère Arpad et ses hommes d’armes parcourir
le camp de Valmir von Raukov. Ils me cherchent. Je crains qu’il ne
regrette à présent de m’avoir laissée en vie. Je pensais me cacher à
Wolfenburg mais la ville est en ruines ; ce qui reste de sa population
a trouvé refuge dans les faubourgs. Ils ne tarderont pas à me mettre la
main au collet. Il faut que je quitte cet endroit et je n’ai plus un
sous vaillant. Jusqu’à ce qu’ils quittent la région, je me cacherai
dans les rangs de ces mercenaires. Après…nous verrons.

Elle se lève, elle me dépasse d’une tête. Je regarde avec regret le contenu de mon assiette, le repas qu’elle m’a offert était le premier depuis deux
jours. Sa main enserre mon bras comme un étau, elle m’entraine vers le
fonds de la taverne.
« Allez, viens ma biche, tu vas raconter ton histoire à Till. »

Le reitre devant lequel elle me traine a une trogne rougeâtre toute en bosses et en creux qui semble être l’œuvre de Nurgle.
Si les Dieux sont bons, peut être lui aussi croira t’il mes mensonges…

«Qu’est ce que tu me ramènes Gwenn ? Une fille ? J’aime les femmes moi, pas les planches à pain. Garde là, elle est plutôt ton genre. Quoi ? Elle veut s’engager ? »
Il rugit de rire, manque de s’étrangler, postillonne. Il pue le vin et l’ail.

Je le hais déjà.

Comment ai je pu tomber si bas ?


Dernière édition par Soledad le Dim 22 Mar - 0:32, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux.   [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux. Icon_minitimeDim 22 Mar - 0:19

2 - La confusion des sentiments.

Oui comment ?
Tout est arrivé en si peu de temps...


Nous avons quitté le château à l’aube.
Arpad m'a tirée de ma chambre pour m'annoncer que j'allais entrer au Couvent des Soeurs de la Miséricorde à Mindenheim et que j'y serai enfermée pour le restant de mes jours.
Le visage encore marqué par les coups qu'il m'a administrés avant-hier au bal, tête basse, je me suis contentée de le suivre en silence.
Arpad a pourtant toujours été patient avec moi. Si l’on revient en arrière et accepte d’y penser un instant c’est moi qui ne le mérite pas.

Quand notre père est mort, nous l’avons raisonnablement pleuré. Puis nous nous sommes consolés en réalisant que nous étions les nouveaux maîtres du domaine. Arpad avait 19 ans et moi 13.
Arpad fut alors un grand frère que beaucoup de sœurs auraient envié.
Les préceptrices chargées de m’apprendre ceci et cela se désolèrent et désespérèrent de faire de moi une Dame.
Je voulais monter à cheval, il m’apprit à monter à cheval. Je voulais chasser, il m’emmena chasser.
Pour lui ressembler à lui et à ses amis, je me coupais les cheveux et m’habillais en garçon : il ne s’en offusqua point.
Il avait des amis de son rang et de son âge, je voulus en être.
Tout autre se serait lassé et m'aurait renvoyée à mes préceptrices, à la couture, aux cours de chants et aux entrechats. Il me garda avec lui. Je fus de toutes les fêtes.
Le tourbillon dura trois ans.
Insensiblement les choses ne furent plus les mêmes.
D'abord, parmi les amis d'Arpad, il y en eu quelques uns pour me trouver à leur gout et me demander en mariage. Je les éconduisis tous. Arpad me rabroua gentiment et convint que j'avais le temps.
Puis, je lui annonçais que je n'envisageais point de prendre époux, afin de toujours demeurer auprès de lui. Arpad me dit que j'étais étrange.
Enfin, Arpad se fiança. Elle était belle. Je fus aussitôt jalouse de leur bonheur.
Tout d’abord je La détestais de toute mon âme. Puis son amour pour Elle me la rendit désirable. Secrètement je devins la rivale de mon propre frère. Pour La séduire, je fus tantôt fille, tantôt garçon, déployant des trésors d’ingéniosité pour passer du temps avec Elle.

Mes intrigues trouvèrent leur dénouement lors du bal qu'Arpad donna avant hier en Son honneur.
Tout a éclaté quand Arpad, accompagné de ses amis et de quelques vassaux, m’a surprise moi sa propre sœur en pleine entreprise de conquête de sa future épouse.
Affreux scandale : fureur d'Arpad, gêne de ses amis, quelques rires aussi….
Arpad m’a rouée de coups devant tous, enfermée dans ma chambre et a aussitôt provoqué en duel un petit vassal qui riait trop fort de son infortune.
A n’en pas douter, tous les torts sont de mon côté.


Nous chevauchons longtemps en silence. Je n’ose le regarder.
« Arrête toi et descend nous sommes arrivés »
Surprise, je me tourne vers lui, nous n’avons quittés le domaine que depuis deux heures, Mindenheim est encore loin.
Les mots meurent sur mes lèvres : il tient un de ses pistolets d’arçon braqué sur moi.
« Attache ton cheval Soledad et entre dans le bois ».
Paralysée par la peur, la tête vide, mes doigts me trahissent et il me faut plusieurs essais pour attacher la jument à un tronc.
Nous entrons dans le bois, les arbres sont nus déjà, les feuilles qui tapissent le sol étouffent nos pas.

« Arpad, écoute moi, c'est toi que... »
« Tais toi. Tu nous a deshonoré. »
Arpad me fait signe d’avancer, plus loin, plus loin de la route, plus loin dans le bois, plus loin…
Je cherche quelque chose à dire, un mot, une phrase, quelque chose qui le
fasse changer d’avis, qui l’empêche de me tuer. Rien. Ma tête est vide, mes jambes sont de coton.
La peur me tord le ventre et me noue la gorge.

Tout semble si lumineux, si douloureusement lumineux. Ce silence m’oppresse.
Je regarde les cimes des arbres qui griffent le ciel vide ; tout tourne devant mes yeux.
Je vais mourir ici.
Je ne veux pas mourir ici! Je ne veux pas mourir comme un animal!
Je marche comme si le fait de continuer à marcher me protégeait du canon
du pistolet braqué dans mon dos. Je marche pour ne pas mourir tout de suite. Encore un instant…
Les larmes m’aveuglent et coulent sans discontinuer.

Et puis c’est trop.
Mes jambes ne me portent plus.
Je tombe. Mon ventre tordu par la peur se révolte et je vomis de la bile. Les spasmes se succèdent et me déchirent.
A genoux, souillée, glacée, je voudrais dire à Arpad d'écouter son cœur, que je suis sa sœur, que je l'aime lui, que j'ai seize ans, que je ne veux pas mourir ainsi.
C’est un hurlement de bête qui sort de ma gorge, un cri. Et puis je m’effondre dans les feuilles mortes, anéantie, déjà morte avant même que le coup de feu ne parte.

Combien de temps suis je restée ainsi ? Quelques minutes, une heure ?
Quand je trouve la force de regarder derrière moi, le bois est vide. Arpad n’est nulle part.
Je suis seule.
Transie, sale, souillée, mais vivante, alors je me lève bien que la tête me
tourne, je fais un pas, un autre, je cours. Je cours, loin d'Arpad
qui pourrait changer d’avis, loin de la vie qui fut la mienne.


C’était il y a quelques semaines, une éternité.
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MessageSujet: Re: [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux.   [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux. Icon_minitimeSam 28 Mar - 22:06

3- La corvée de bois

Pour aimer couper du bois il faut être né serf ou nain.

Il y a une heure tout au plus, je suis entrée dans le bois presque joyeuse, la hache sur l'épaule. L'idée d'être seule un moment, était un ravissement. Un moment à moi, sans les "autres"...Un moment sans les aboiements des officiers.
Il y a longtemps que mes coups se sont espacés, le bruit de ma hache ne résonne plus qu'entre deux longs silences pendant lesquels je reprends mon souffle.
Mes bûches sont irrégulières, mal coupées, et il n'y en a pas assez. Mes mains me font mal, mes épaules sont douloureuses, mon dos n'en peut plus. Je laisse choir la hache et retire mes gants.

"Déjà fatiguée ?"
Gwenn est assise à dix pas derrière moi. Ce qu'elle voit l'amuse. Sans doute me regarde t'elle depuis un moment.
Elle se lève, vient à moi, prend mes mains douloureuses et rougies dans les siennes, les regarde.
"Jamais touchée de hache quand tu servais dans les rangs de Götz ? Bah, tu t'habitueras. Enfin, c'est tout de même dommage, tu as de jolies mains."

Ses mains s'attardent sur les miennes. Gwenn a des mains d'homme, larges avec des doigts courts.
A quoi songe t'elle cette paysanne ? Qui a t'il de commun entre nous?
A Wolfenburg déjà, elle me dévorait des yeux.

Je ferme les yeux et je revois le visage de mon frère Arpad.
Arpad qui n'a rien compris, ou rien voulu comprendre. A moins que...
Une main sur ma joue. La main de Gwenn.
Nos regards se croisent.
Elle hésite, puis rit pour chasser le malaise.
"Je vais finir de couper ce bois. Mais que cela ne devienne pas une habitude."


Cela ne deviendra pas une habitude. J'aurais déserté avant !
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MessageSujet: Re: [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux.   [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux. Icon_minitimeJeu 9 Avr - 20:03

4-La désertion


Je n’avais jamais vu pendre des hommes. Non que chez nous il n’y eut point de gibet, mais je n’avais jamais assisté à cela.
Je ne suis pas curieuse. Si je pouvais échapper à ce spectacle je ne serais pas ici. Mais la Compagnie toute entière a été rassemblée pour assister à ce spectacle destiné à marquer les esprits et à prévenir toute tentation future.
Je devrais en être d’ailleurs. En principe je devrais être là au pied du chêne, les mains liées, un mauvais sac sur la tête, à attendre avec les deux autres. L’un deux se débat encore entre ses gardes, l’autre attend résigné.
Nous n’avons vraiment pas eu de chance…



Nous sommes trois qui avançons sans bruit dans la nuit protectrice.
Trois qui n’en pouvons plus de ce labeur abrutissant, des ordres et des menaces.
Que les autres aillent aux quatre cents diables, qu’ils se fassent tuer par les hommes du nord s’ils le veulent, qu’ils crèvent, moi je tire ma révérence. Je file loin de cette folie, loin du despote, le bien dénommé Malheur. Je laisse à d’autres la « gloire » du métier des armes.
Il y a deux jours, cet elfe, Earimyel, a filé. Ce soir c’est notre tour. Il est sûr que nous ne serons pas les derniers.
ALERTE ! ALERTE ! AUX ARMES ! AUX ARMES !
Par Tzeench ! Une sentinelle !
Nous nous regardons effrayés, que faire ? On se sépare, chacun tente sa chance de son coté.
Je cours. Je me perds. Tous ces arbres se ressemblent.
Où est le camp ? Je ne sais pas si je m’en éloigne où si je m’en rapproche. Que Morr me prenne en pitié…
Un choc dans mon dos m’envoie par terre. La seconde suivante mon agresseur me plaque au sol et étouffe mes cris de sa main.
« Bouge pas ! Ferme là ! C’est la voix de Gwenn.
Je reste ainsi le nez planté dans la mousse. Et puis après ce qui semble être une éternité, plus loin nous entendons un bruit de cor, des cris, les deux autres ont été pris.
Gwenn se met debout, me relève par le col et me gifle.
« Pauvre conne ! Tu pensais aller loin comme ça ? Heureusement pour toi que j’ai t’ai vu partir ! Essaie de rentrer sans te faire voir à présent. Maintenant que ces deux là ont été pris, les sentinelles ne seront plus sur le qui vive. »
Je suis rentrée au camp. Personne ne m’a vue.



Devant la Compagnie rassemblée, la sentence est lue : pendaison jusqu’à ce que mort s’ensuive !
Des mains tirent sur les cordes, les deux pendus s’élèvent dans les airs, battent des jambes…je détourne la tête.
Une main me prend alors par les cheveux, me tire la tête en arrière.
Et Gwenn murmure à mon oreille : « Regarde ma biche ! Regarde bien ! Tu aurais dû en être ! »
Je regarde. Qui sait si ces deux là n’ont pas plus de chance que moi. Pour eux le calvaire est fini.
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MessageSujet: Re: [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux.   [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux. Icon_minitimeJeu 16 Avr - 5:33

5-Tir


« Tiens-toi bien de profil. Voilà. En plus comme ça, on présente une cible réduite à l’adversaire. »
Bras tendu, je regarde vers la cible. Le pistolet à rouet est lourd dans ma main.
Gwenn est dans mon dos. Collée contre mon dos. Une de ses mains soutient mon poignet, l’autre est appuyée sur mon ventre.
« Voilà, c’est la bonne position. »
Ce n’est sans doute pas encore la bonne position car la main de Gwenn remonte un peu, juste sous mes seins.


Depuis mon départ avorté, Gwenn me rappelle quotidiennement que je suis sa débitrice et qu’elle n’entend pas que j’oublie que je lui dois d’être encore en vie.
Ah, qui sait, peut être que non. Si elle ne m’avait pas arrêtée peut être aurais-je réellement réussi à m’enfuir. Les vrais héros de cette triste nuit sont mes deux comparses qui ne m’ont pas dénoncée.
Quoiqu’il en soit, depuis ce jour, tout est prétexte à des frôlements, des caresses discrètes, des compliments appuyés…
Que va t’elle imaginer cette rustre ? Me prend-elle pour une des servantes ou fille d’auberge dont elle fait son ordinaire ?


Là bas au bout du champ, un cavalier perché sur un gros destrier caracole et fait volter sa monture. A force de le brosser je sais reconnaître ce cheval entre mille, c’est la vilaine bête de Malheur. Tel maître, tel cheval. Et en selle c’est Lui. Evidemment.
Gwenn ne me parle plus de la position idéale. Ses mains sont sur mes hanches, ses lèvres courent sur ma nuque, ma joue…
Je lève le pistolet. Je vise soigneusement. Il est loin mais tant pis. Que les dieux du Chaos guident mon bras et portent ma balle. Les mains de Gwenn remontent encore, ses dents mordillent le lobe de mon oreille. Dans un instant la pierre à feu actionnée par le chien va frapper le rouet, les étincelles vont allumer la poudre d’amorçage, qui à son tour allumera la cartouche et…adieu vilain capitaine.
Une main s’abat sur mon bras, le coup part dans le sol.
Je me sens pivoter comme un mannequin de son. Je suis face à Gwenn, elle me tient par le col, ses poings s’enfoncent dans mon cou.
« Chienne ! Tu allais tirer pendant que je te…Salope ! Tiens ! »
La gifle m’envoie au sol.
« Recommence une fois et c’est moi qui te crève. »


Deux cavaliers arrivent à bride abattue sur nous : il y a celui que l’on nomme Parole d’Or et Elthai, cette elfe arrogante qui me brime. Malheur reste à distance et observe la scène.
« Qui a tiré pendant que nous traversions le champ ? Toi ? Elle ? »
« Cette imbécile ne sait pas tenir son arme, le coup est parti tout seul. »
Gwenn est toute pâle.
Elthai se penche vers nous.
« Tu en es sûre Gwenn ? »
« Par la Vierge noire de Praag, ce n’est qu’un accident. »
Le regard d’Elthai inquisiteur passe sur Gwenn avant de s'arrêter sur moi.
« La Gousse ne sera pas toujours à ta botte. Je n'attendrais pas que le prochain coup parte pour te tuer. »
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MessageSujet: Re: [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux.   [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux. Icon_minitimeMer 6 Mai - 19:51

6-Outrages


Il est tôt. Des rubans de brume s’accrochent aux branches des arbres. J’aime venir seule dans ce bouquet d’arbres qui surplombe la rivière.
Seule pour penser à Arpad.
Seule pour ne pas supporter les autres.
Hier la brute m’a frappée et insultée devant tous. J’ai eu peur un instant qu’il ne batte à mort pour un prétexte véniel en paiement de « l’accident de tir ». Peut être n’est ce que partie remise.

« Moi aussi j’aime bien venir là. »
Je sursaute. Je me croyais seule. L’homme s’est assis à côté de moi sans que je l’entende approcher.
« Ca va ? Tu te plais avec nous ? Tu aimes monter à cheval j’ai vu. »
L’homme ne cesse de sourire. Il est blond cendré, mal rasé. Tout en parlant il se rapproche, pose une main sur ma cuisse.
« T’es un joli p’tit lot. Ça te dirait un peu de compagnie ? Le Pitaine a l’air de dire que t’es pas une farouche. C’est vrai qu’la « Gousse» te tourne autour ? Ce qu’il te faudrait c’est un bon ami qui la tienne à l’écart. N’est c’pas ? »
La main remonte. Je me lève d’un bond, me retourne prête à détaler et…me cogne contre un second larron qui était derrière moi.
« Chope la « Suiveur ». »
L’homme debout m’attrape dans ses grands bras.
« J’me doutais que tu ferais des histoires.» ajoute l’homme assis d’une voix triste. « Tu vas être raisonnable ? »
« AU SEC…… »
D’un bond l’homme assis se redresse et d’un coup au ventre me plie en deux. On me jette à terre. De nouveaux coups me coupent le souffle. Des mains arrachent mes bottes, mes braies, mes chausses, défont mon pourpoint, déchirent ma chemise, une lame tranche le fichu qui soutient mes seins.
« L’est un peu plate, mais tant pis. Moi d’abord, toi ensuite ! ».
Je me débats, on me gifle. Une main qui pue le tabac étouffe mes cris, une autre me broie un poignet. Un corps m’écrase, étouffe ma respiration, cherche à se forcer entre mes cuisses. Je ne veux pas ! Pas ça !! Je n'entends plus que leurs souffles rauques. Je me sens tomber dans un puits sans fond.

« Gigote pas tant, tu nous r’mercieras après ! ».
« Tu me ferais la même proposition « l’Aimable » ? »
Celui qui était sur moi se relève à demi surpris, se rajuste comme il peut, puis se met debout. L’autre tient encore mes poignets.
« Qu’est ce que tu veux « la Gousse » ? »
Haletante, je me dégage et me traine aux pieds de Gwenn. Elle a un pistolet et les tient en joue.
« Barrez vous ou je tire. Le coup sera pour toi « l’Aimable » ».
Mon bourreau fixe Gwenn et le canon du pistolet, du regard il interroge son complice.
« Ca va on t’la laisse ta catin. D’toutes les façons ce s’ra ta parole contre la notre. Et puis y a plein d’gars qui sont d’avis qu’elle mérite une bonne leçon cette allumeuse. Tout le temps à s’pomponner, et à tortiller le croupion. Elle se donne de ben grands airs pour une puterelle. C’est le Chef qui l’a dit, pas vrai « Suiveur » ?»

Gwenn les regarde partir puis se baisse vers moi, demi-nue, agrippée à ses jambes comme une naufragée. Elle pose l’arme, me prend dans ses bras.
« Ma pauvre biche, je ne peux vraiment pas te laisser seule. »
Elle prend mon visage entre ses mains, m’embrasse le front.
Mon cœur bat la chamade, je pleure sans retenue.
« Tous les hommes sont des porcs. Ne le savais tu pas ? Ils diront que tu les as aguichés. Tu te souviens de ce que Malheur t’a dit sur ton maquillage pendant la revue ? Et puis, après ce que tu as fait avec le pistolet...»
Je ramasse mes vêtements éparpillés, me rhabille devant elle, lentement, hagarde, j’ai du mal à réaliser. Je regarde ma chemise réduite à l’état de loque. Les larmes reviennent.
« Rhabille-toi, je recoudrai ce qui est déchiré. Tu sais, ce qu’il te faudrait c’est une amie qui…Enfin, on en reparlera plus tard ».
Gwenn me sourit, tranquille, sereine. Comme me disait Arpad : à la chasse il suffit parfois de savoir attendre. Gwenn sait attendre.
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MessageSujet: Re: [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux.   [Soledad Esterhazy] Les Loups entre eux. Icon_minitimeDim 26 Juil - 19:08

7-Capitulation

Du plat de la main elle me pousse doucement dos contre l’arbre. Plus grande, elle a posé ses mains sur le tronc au dessus de ma tête.
« Tu as réfléchi ? »
« A ? » Je feins l’indifférence, mon cœur bat, je cherche une échappatoire et n’en voit aucune.
« A nous pardi ! Nous deux ! Toi et moi, quoi ! » Elle s’agace, une main me relève le menton et me force à croiser son regard. Elle fronce ses sourcils épais, son nez en bec d’aigle et ses cheveux courts lui font un visage dur.
« Fais pas l’ingénue. Depuis qu’t’es parmi nous, tu te tiens à dix lieues des gars de peur qu’ils posent leurs paluches sur toi. Quand il t’manque ceci ou cela, tu viens minauder devant moi. Tu sais pourtant comment les autres m’appellent hein ? Alors qu’est ce tu viens chercher ? »
« C’est parce que c’est toi que j’ai rencontrée en premier. »
« J’m’en souviens. Tu m’as fait les yeux de biche et bonimenté avec tes histoires dans l’armée de Goetz. »
« C’était vrai, je… »
De l’index, elle coupe court à mon prochain mensonge.
« Suffit ! Si t’avais vraiment trainé tes basques chez Goetz, tu s’rais plus une vierge effarouchée et tu s’rais ben plus dégourdie. Deux fois déjà je t’ai sauvé la mise. Plus question que j’continue à veiller sur toi pour des nèfles.
Même si tu t’barres de la Compagnie, je donne pas cher de tes chances. Même si tu atteins Altdorf, dans deux semaines tu s’ras sans un sous vaillant. Tu f’ras quoi boniche ? Putain ? »

La gifle ne l’atteint pas. Plus vive, elle me saisit le poignet et affiche un sourire insolent.
« Pauvre biche…Ecoute…Vois les choses en face…Si tu me dis oui, je m’occuperai de toi. Tu seras pas perdante. »

Gwenn a lâché ma main. Elle continue à parler, à chercher à me convaincre. Elle prend mon visage entre ses mains. Elle parle mais je ne l’écoute plus. Je pense à mon frère Arpad qui me semble plus loin que jamais.
Gwenn est tout contre moi, elle parle toujours, ses mains sont sur mes hanches, son genou écarte mes cuisses. Je ferme les yeux pour mieux fixer le visage d’Arpad dans ma mémoire.
« Tu le regretteras pas.» murmure une nouvelle fois Gwenn, puis sa bouche touche et couvre la mienne. Ses doigts attaquent les lacets de ma chemise avant de se livrer à de nouvelles audaces.
Ai-je dit oui ? Je ne sais plus. Peu importe. Tous ici pensent que je m’offre à Gwenn, au moins à présent, ce sera vrai.
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