[Vhangraad von Himmel] Le Carnet Noir

Le carnet est de petite taille, assez pour rentrer dans la poche intérieure d'une veste, et plutôt épais. La couverture est noire, sans aucune inscription.
Lorsqu'on l'ouvre, une longue liste de noms suivie de ce qui semble être un détail des possessions matérielles et pécuniaires de chacun de ceux-ci couvre la moitié des pages du carnet. La page qui suit toutes celles-ci est déchirée puis une autre écriture prend alors le relai.

Citation :: Marktag 28 Ulrizeit de l'an 2521

J'ai découvert ce carnet hier dans les livres que Manndred allait brûlé dans sa frénésie d'éradiquer les Hérétiques de ce village. Je suis persuadé qu'il s'agit de quelque chose d'important, aussi, je l'ai substitué sans le prévenir. Qui sait s'il n'aurait pas cherché à me "purifier" également s'il le savait. Il est devenu étrange ces temps-ci.

Je compte enquêter sur tout ces noms avant de remettre ce carnet à la Sainte Inquisition, afin qu'il soit classé dans les archives. Moi, Vhrangraad von Himmel, Répurgateur affecté à la région du Nordland suspecte que cette liste nous mènera à un réseau d'Hérétique bien plus important que ce à quoi nous avions pensé à l'origine, Manndred von Heckel et moi-même.

Afin qu'il reste une trace de nos enquêtes si jamais il m'arrivait quelque chose, je consignerais ici toutes les informations que je trouverais à l'avenir, à la suite de cette liste de noms.

V.

Angestag 21 Vorhexen de l'an 2521

Après presque un mois d'enquête, j'ai découvert l'origine de la plupart des noms de la dernière page. Il s'agit de nombreux roturiers morts ou disparus de la cité de Salzenmund. Sur toute la liste, un seul d'entre eux et encore vivant. Un modeste marchand du nom d'Ernst Vorhamm. Apparemment, il aurait été jeté en prison pour une escroquerie. J'attends l'accord du Magistrat local afin de l'interroger.

V.

Aubentag 23 Vorhexen de l'an 2521

Je suis arrivé trop tard.
Ayant eu l'accord du Magistrat hier au soir pour interroger le prisonnier aujourd'hui, je suis allé à la prison et n'ai trouvé que le cadavre du pauvre homme. Apparemment, il s'était pendu pendant la nuit. Chose étrange, l'expression de son visage et la position des mains sur la corde me font penser qu'il ne s'est pas suicidé, mais qu'on l'y a aidé. Quelqu'un aurait-il voulu le faire taire avant que je ne lui parle ? Le garde en faction hier soir a disparu.

Il va falloir que j'approfondisse cela.

V.

Backertag 25 Vorhexen de l'an 2521

Après interrogatoire du Magistrat, deux personnes auraient eu accès à la cellule du marchand au moment des faits. Le garde et Manndred. J'ai donc d'abord enquêter sur le garde et ai retrouvé son cadavre, bâillonné, une balle tirée entre les deux yeux à bout portant, caché dans un tas d'immondices. La moitié du crâne a été emportée par l'impact. Après vérification auprès du Magistrat et du Capitaine de la garde, il s'agissait bien de notre homme.

J'ai étudié la balle, j'en ai déduit qu'il s'agissait probablement d'une de celles utilisées par Manndred, mais quelqu'un doit surement vouloir lui tendre un piège. J'ai fouillé sa chambre mais n'y ai rien trouvé. A son retour, je l'ai vu terminé une discussion avec un homme correspondant à la description qu'un habitant avait fait, trouvant que cet individu paraissait louche après l'avoir vu quitter la ruelle où était mort le garde. J'ai alors discrètement suivi l'homme en question et suit arrivé prêt d'une boutique. L'homme a prit la parole en murmurant quelques mots au marchand. Les seuls que j'ai entendu furent : "L'œil du Changement veille."

Il ne faisait aucun doute pour moi alors qu'il s'agissait d'un culte d'hérétiques. J'ai alors entendu un bruit de pierre déplacée puis quelques bruits de pas dans des escaliers et à nouveau le grondement sourd de la pierre. Risquant un regard à l'intérieur, le magasin était totalement vide.

Je suis alors rentré et n'en ai pas parlé à mon ami. Il doit être sur la piste de ces Hérétiques et ils cherchent à le faire accuser pour l'évincer. Je ne lui en parlerais pas. S'il y a un changement dans son comportement, ils risqueraient de suspecter quelque chose et de le tuer directement. j'enquêterais donc de mon côté.

V.

Bezahltag 26 Vorhexen de l'an 2521

Aujourd'hui, Manndred a livré un hérétique venant de Kislev a la vindicte populaire. Il a été brûlé sans rien avoir avoué malgré la torture. Mon ami ne m'a pas consulté pour vérifier les preuves cette fois-ci, mais je lui fait confiance. C'est lui qui m'a tout appris après tout.
Dans la foule, l'hérétique était présent. Son regard était inexpressif. Je suis persuadé qu'il va accélérer ce qu'il mijote contre Manndred. Il va me falloir agir vite, dès cette nuit.

V.

Aubentag 30 Vorhexen de l'an 2521

Les mots sont difficiles à venir alors que j'écris ces quelques lignes. Manndred est mort. C'est moi qui l'ai tué. Il était à la solde de ces hérétiques, j'en ai eu la preuve après l'avoir vu entré dans le magasin la nuit du 26 au 27. J'ai tué l'hérétique de l'entrée, puis j'ai trouvé un mécanisme dans le mur, digne d'un artisan de Nuln, cachant une entrée secrète. Après avoir descendu les escaliers le plus silencieusement possible, j'ai trouvé, creusé dans ce qui semble être une cave, un tunnel menant à des souterrains, apparemment les égouts de la ville.

Au détour d'un des couloirs, j'ai entendu Manndred parler avec l'hérétique. Ils trouvaient que je m'approchais un peu trop de la vérité. Mon ... "ami" reçu alors l'ordre de m'assassiner dès que possible, et celui-ci leur indiqua que ce serait facile tant j'avais confiance en lui.
Il n'avait pas tord, je n'aurais jamais pu croire en sa trahison si je ne l'avais pas entendu de mes propres oreilles. Les pas d'un des hommes s'éloignèrent alors que je restais stupéfait un bon moment.

Reprenant mes esprits un peu tard, je fis face à celui qui était resté et appuyait sur la gâchette sans savoir de qui il s'agissait. Je me suis alors approché lentement et c'est là que je l'ai vu. Manndred avait eu la poitrine perforée par la balle, au niveau du poumon gauche. J'avais loupé le cœur de peu, mais l'obscurité m'empêchait de viser correctement.

J'ai alors donné un coup de pied dans la main du traître qui cherchait à se saisir de son arme pour m'emporter avec lui dans la mort. Je lui ai demandé alors pourquoi il avait trahit. Il s'est contenté de sourire et de me cracher son sang à la figure en prononçant ces mots : "Que Tzeentch te prenne !".

Ce blasphème me laissa à nouveau sous le choc quelques secondes, durant lesquelles il essaya de récupérer son arme. Je l'ai alors achevé d'une balle dans la tête. J'ai ensuite continué les recherches, éliminant un à un tous les hérétiques que je croisais dans les égouts. Par chance, ils n'étaient jamais plus de deux et la surprise de voir un de ses camarades tomber me laissait assez de temps pour jugé le suivant. J'ai compté pas loin de douze corps sans prendre le traître en compte. J'ai mis le feu aux effigies impies qu'ils priaient et ai également purifié tous les corps.

Il semble que deux d'entre eux m'ai échappés. L'homme avec qui le traître avait discuté plusieurs fois, et le cerveau de cette opération. Peut-être sont ils une seule et même personne mais je reste persuadé du contraire. J'ai le pressentiment que ces quelques hérétiques trouvés ici n'étaient qu'une des branche d'une plus vaste organisation. Ce carnet en est la preuve. Les noms qui y sont inscrits doivent correspondre à ceux d'autres villes, mais avant toute chose il faut que je trouve qui en est l'auteur et à quoi servait le fait que les possessions de chacun y étaient inscrites.

J'ai envoyé mon rapport à la Sainte Inquisition, à Altdorf. J'espère que le remplaçant de Sa Sainteté Volkmar aura les épaules pour gérer une telle affaire.

Quant à moi, je vais continuer mes investigations.

V.

Citation :: Konistag 27 Jahrdrung de l'an 2522

J'ai commis une erreur impardonnable.
J'ai repris une à une toutes les dernières affaires d'hérésie menées par le traître durant l'année qui a précédé son jugement. Apparemment, toutes celles qu'il ne m'a pas fait vérifier étaient de fausses accusations d'hérésie, y compris le Kislevite. Je suis coupable de négligence. J'aurais dû vérifier. A cause de cela, de nombreux innocents sont morts. Cinq en tout. Quatre d'entre eux étaient sur la liste des noms contenus dans ce manuel, et sont morts "jugés" peu de temps avant que Von Heckel ne cherche à brûler ce livre.

On aurait pu en déduire que ce carnet lui appartenait mais il ne s'agit pas de son écriture. D'ailleurs il savait à peine écrire. Non, je pense qu'il lui a été donné par l'homme qui a disparu ce jour là afin qu'il s'occupe d'eux. Il n'était qu'un simple exécutant.

Le dernier mort, le Kislevite était d'après mes sources un homme plutôt important. Apparemment, il était de l'entourage de la Tzarine. Je suis donc en route pour Kislev, la capitale, afin d'apporter ses affaires sur place à qui de droit, dont une note scellée portant un sceau qui m'est inconnu.

V.

Konistag 17 Pflugzeit de l'an 2522

Mon oeil manquant me fait souffrir.
J'ai passé deux semaines dans une prison de Kislev après avoir expliqué les raisons de ma présence. Ils ont été assez rudes avec moi, mais je les comprends. J'ai ensuite été amené pieds et poings liés devant la Tzarine. Je ne pensais pas que cela irai si loin.
Celui que le traître a fait brûlé était apparemment un agent envoyé pour découvrir d'où un réseau d'hérétique local qui avait été démantelé tiraient leurs ressources en argent et en pierres précieuses. Cela m'a au moins permis de comprendre pourquoi les biens de chaque personne de la liste de ce carnet étaient notés.

En punition pour mon "crime par négligence", la Tzarine a jugé que je devrais perdre un œil "comme elle a perdu un des siens" en la personne du défunt. Je n'ai pas protesté, je pensais qu'elle m'aurait fait exécuté. Mais le fait que je n'ai pas ouvert le parchemin scellé a apparemment jouer en ma faveur. Par "chance", c'est l'œil droit qui a été crevé, cela ne me gênera pas pour tirer au pistolet, mais risque d'être très perturbant pour voir mes ennemis sur ma droite. Je devrais faire avec, il vaut mieux cela que la mort.

On m'a soigné ensuite afin que la blessure ne s'aggrave pas puis on m'a raccompagné aux portes de la cité. Selon eux, les hérétiques de Kislev sont leurs affaires et je ne dois pas m'en mêler. Mais on m'a fournit un nom. Un Kislevite. Un suppôt du Duc du Changement. La dernière fois qu'il avait été vu, c'était à Salzenmund en compagnie du traître. C'est ce qui était écrit dans la note scellée. J'avais enfin un nom sur le visage de cet homme qui m'avait échappé : Grigory Iemovitch Rasvatri.

Je ne sais pas où cet hérétique se cache, mais je le trouverais. il regrettera le jour où il a juré allégeance aux entités démoniaques du Chaos, j'en fais le serment, par Sigmar.

V.

Citation :: Backertag 10 Sigmarzeit de l'an 2525

Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit où j'en étais de mes recherches, mais beaucoup d'évènements se sont déroulés.
Je suis parti "en retraite" de la Sainte Inquisition, avec l'accord d'Esmer III qui craignait que les doutes ne fassent trembler les fondations de l'organisation, après la découverte de la trahison de Von Heckel, à condition que je garde sous silence cette affaire devant les membres de l'Inquisition.

Je ne compte pas le dévoiler à mes ex-camarades de toutes manières. Certains estiment déjà que je n'ai jamais eu ma place parmi eux.

Durant les trois dernières années, j'ai continué l'enquête.
Même si je n'ai pas réussi à mettre la main sur Rasvatri, j'ai au moins réussi à trouver qui étaient tous les noms dans le carnet et ai réussi à prévenir ceux-ci du danger qui les attendaient. Grâce à leur témoignage, j'ai pu, avec l'aide inestimable des autorités du Reikland et du Nordland, démanteler le réseau principal où étaient stockés les biens de tous les défunts. Les hérétiques se servaient de plusieurs huissiers et banquiers membres de leur culte afin de dresser une liste de riches ou modestes citoyens de l'Empire qu'ils dépossédaient de tous leurs biens après les avoir tuer. Cet argent servait à acheter provisions, armes et points de repaires, ainsi que les services ou le silence d'autres personnes sur leurs opérations.

Pas loin de cent personnes ont été arrêtées et exécutées, mais je suspecte que nous n'avons fait que jeter un pavé dans la marre. Les têtes pensantes courent toujours, et ce carnet n'est apparemment pas le seul puisque nous en avons retrouvés plusieurs autres avec des noms différents. J'ai laissé cette partie de l'enquête aux autorités et on me tiendra informé en cas d'avancement majeure dans l'enquête pour tout ce qui concerne Rasvatri.

Pour le reste, ils ont décidés que puisque je n'étais plus membres de la Sainte Inquisition, je n'avais plus à m'en mêler. Je n'ai pas apprécié que l'on me mette ainsi à l'écart de l'enquête, mais je n'ai guère le choix.

Depuis j'ai effectué quelques boulots de mercenaires ici et là, avant de me faire intégrer à la Compagnie des Loups d'Ostland. C'est un travail comme un autre, pour un homme comme un autre, mais c'est la seule compagnie viable que j'ai trouvé en dehors de ces pompeux aristocrates Tiléens.

Pour le moment, en dehors d'une mission d'assainissement des égouts d'Altdorf envahis par quelques Skavens aujourd'hui, on ne m'a pas fait faire grand chose d'autres que de débiter du bois encore et encore, ou m'ordonner de m'occuper des excréments des chevaux, mais je ne me sens pas si mal ici.

La discipline y est plus stricte encore que dans l'armée de Nuln, à quelques choses prêt, mais après avoir discuter ici et là je comprends bien pourquoi. Je ne porterais aucun jugement moral sur les gens qui sont là. J'ai pris ma décision, et leur passé comme le mien ne vaut plus rien. La seule chose que je me permets de garder sur mon passé est ce journal et l'envie de mettre la main sur l'hérétique que je pourchasse depuis tant de temps. Le moment voulu, lorsque j'aurais trouvé où il se cache et que j'aurais été définitivement intégré à la Compagnie, j'informerais le Capitaine et les Sergents de mes investigations, afin d'offrir ma proie a cette meute à laquelle j'essaye d'appartenir.

V.

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