Les lueurs de l’âtre dessinaient d’étranges arabesques sur le visage du nain, parfois le rougeoiement de sa pipe laissait entrevoir un visage furieux, indécis. Son regard fixait dans sa couleur acier les flammes d’une manière haineuse, comme si elles étaient un ennemi mortel.
« La fin n’est qu’un eternel recommencement… »
Les mots semblaient être sortit d’une autre époque, avec une voix différente, d’un nain différent… Il se leva et cracha dans le feu un bon glaviot de mépris
« On s’retrouv’ra bande de fils de suceuses de verges »
Ayant régler ces comptes pour un moment, Svarn se retourna et chercha du regard celui qu’on lui avait désigné comme étant le sergent recruteur de la fameuse Compagnie des Loups d’Ostland. Regardant sa choppe d’un air absent en se curant négligemment ses ongles à l’aide de sa dague effilée, il ressemblait plus a un veau perdu sans sa chienne de mère, qu’a un mercenaire…
De temps à autre l’humain crachait par terre la chique qu’il mâchait bruyamment, laissant parfois un fil de bave se perdre dans sa barbe hirsute comme un insecte dans un buisson de chardon. Alors que pour la troisième fois une potentielle recrue tentait un raclement de gorge pour signaler à nouveau sa présence que le sergent semblait ignorer proprement, ce dernier consentit enfin à sortir de ses penser en la détaillant des pieds à la tête. Dans un silence qu’il espérait gênant pour elle, il poursuivit sont inspection méticuleuse comme pour juger si son apparence pouvait lui sembler assez acceptable pour lui répondre. Quant enfin il y consentit c’est d’une voix rauque et avec un accent à couper au couteau qu’il s’adressa au tueur nain qui était devant lui…
Le sergent leva les yeux sur Svarn qui attendait la fin du premier entretien, visiblement, rien ne dérangeait ce sergent, pas même la présence de deux tueurs dans la même pièce, ni dans la même volonté de s’engager
« Si t’attends qu’j’te tire la chaise tu peux dégager du plancher bouseux… tu m’déranges ! »
Voyant dans le regard du second tueur qu’était Svarn et probablement un peu à son accoutrement qu’il n’était ni le saltimbanque qui vient de pousser la chansonnette, pas plus que le pilier de comptoir qui cherchait quelque part ou s’affaler, il le relança alors.
« T’es là pour quoi ? Cause vite, ta gueule me fout la gerbe, ça va m’couper l’envie d’boire. »
« M’engager. J’m’appel Svarn»
Svarn laissa les mots tomber sans même sembler amusé ou agacé par les manières du trou du cul, visiblement le discours était le même pour toutes les nouvelles recrues
- « J’en ai rien à astiquer d’ton patronyme cornard. Et qu’est-ce qui t’fait croire que tu peux d’venir mercenaire péquenaud ? T’as vu des feignasses chez nous ? On r’crute pas chez les buveurs de lait »
- « Ouai, ouai, j’me suis laissé dire ça, vous r’cruter les meilleurs et c’est pour ça qu’suis là. »
En écoutant d’un air distrait, le sergent recruteur tapotait contre la table, la lame de sa dague qui commençait à accumuler la saleté raclée sous ses ongles noirs. Il releva la tête vers le nain d’un air blasé et l’interrogea à nouveau.
- « Et tu as appris quoi quand tu chialais dans les jupes de ta mère ? A faire la boustifaille ? Et donne pas dans les sentiments, le larmoyant ça m’donnera surtout envie de t’foutre la gueule dans la boue et d’y marcher d’ssus.»
- « Elle m’a appris à n’pas m’faire d’mourrons quand une grande gueule m’aboie d’ssus, dis moi ton numéro est bientôt terminé parce qu’il est gonflant là »
D’un air dubitatif, le sergent griffonna quelques notes à la suite de ce qu’il avait déjà pris depuis le début de votre semblant d’entretien.
- « Mouais bientôt… Mais crois pas qu’tu vas m’convaincre avec tes réponses merdiques… y’a des pisseuses dans l’coin qu’j’ai plus de raison d’engager qu’toi. Quand on s’engage chez nous c’est pour la vie… C’est pas une maison d’accueil pour les paumés dans l’genre. Si t’es là pour trouver ton papa perdu et t’barrer quand tu l’as r’trouvé tu peux retourner vers la sortie et t’casser d’là en priant que j’te refasse pas la tronche d’m’avoir pourri mon temps. T’en es conscient ? Alors comment tu vois ton futur chez nous si jamais on estime que ta carcasse peut y v’nir y prendre des coups ? »
Svarn eu un premier sourire en se penchant sur le sergent, du doigt il tapota le galon de l’humain, malgré son regard noir
« J’ai pas d’passé, pas d’maman en péril a sauver, j’travail pas pour l’pognon, j’fais pas dans les bonnes œuvres non plus. Mais moi, j’ai pas b’soin d’tonton l’capitaine pour m’bouger l’derche et m’sortir les doigts du fion quand faut prendre l’initiative. Bref j’suis net et à louer avec expérience, pas du genre tartufe qui découvre l’métier, donc c’est quinze pour cent d’mon butin pour ma gueule. Les frais d’enterrement sont a votre charge, et pour bien m’reposer, un fossé suffira, donc pas la peine d’me la faire avec les 10 jaunets d’mandés aux blaireaux pour la sépulture, l’tout non négociable clair ? Les ordres j’obéis, même a ceux d’un troll si il a l’insigne d’mes employeurs collé sur l’calbute et les barrettes qui vont bien, pour l’reste j’loge ici on s’reverra… C’est bon ? T’a tout bien finit d’écrire ou tu veux que j’t’épelle les mots qu’tu ne comprends pas ? »
Sans changer d’attitude, bien au contraire, le sergent l’écouta d’un air féroce, comme s’il allait lui sauter sur le râble d’un instant à l’autre pour se passer les nerfs sur lui. Svarn laissa un instant au sergent pour tout digérer, le regard haineux que l’humain lui lança en se levant lourdement, lui prouva que oui il avait digéré ces dires, mais pas vraiment bien, se reprenant aussitôt le sergent se rassit et lâcha d’une voie blanche
« T’as qu’qu’chose à rajouter avant de t’barrer d’ma table ? Après ça sera trop tard, laisse nous au moins un endroit où t’faire appeler si l’Capitaine il est intéressé par toi. »
« T’as bien pigé j’crois, j’suis pas là pour être ta copine mais pour crever, c’est pas tes jolies phrases qui vont m’coller l’barreau ou m’carré la verge dans l’cul… Des p’tits malins dans ton genre j’en ai connu a la pelle, moi j’comprends qu’un langage, ou tu m’mets la gueule dans l’caniveau et j’me relève pas, au lieu d’passer ton temps à m’promettre du vent ou tu fermes ton claque merde et tu m’jactes correct dans les esgourdes et p’t’être qu’tu arrêt’ras d’passer pour un trou du cul.»
Dans un raclement de chaise, le sergent fini par sortir de ces gonds, le mastodonte et le nain ne se quittèrent pas du regard, restant là, bras écartés, jambes fléchies prêt à se jeter dessus. Dans la tête du sergent des envies contradictoires se bousculaient, était-ce de la simple provocation ou le tueur allait vraiment profiter de l’instant pour rencontrer son destin ? Dans celle de Bjarn, une seule s’imposait, tuer avant de mourir et recouvrer son honneur, car un combat inégal contre les loups lui ouvrirait les portes de l’honneur. Mourir enfin ou tout au moins, avoir le temps de tuer le trou du cul qui avait osé l’insulter dès que la meute lui sauterait dessus
/hrp/
Bon je tente un petit retour, je me permet de mettre une demande sans aucune assurance de rester sur le jeu, pour l’instant j’accroche le tueur et dans le pire Bjarni vous rejoindra, un prêtre est toujours bienvenu non ?
Sinon sans tomber dans le grosbillisme je ne vois pas trop un tueur se laisser insulter par un sergent recruteur sans réagir (sont pas net ces gens là j’vous dis !) donc je vous laisse la suite a votre guise. Si vous refusiez je referais une demande avec Bjarni qui sera nettement plus soft, notre Bjarni étant un peut plus pacifiste
Pour le bg, je pense que Svarn ne sera autre Qu'urvan devenu tueur, donc je donnerais le bg d'Urvan mais personne d'autre que malheur n'y aura accès étant donné qu'un tueur n'en a pas