Taverne des Loups
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 [Adric dit "le Bègue"] Journal d'un Mercenaire

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Le Boiteux
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Le Boiteux


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MessageSujet: [Adric dit "le Bègue"] Journal d'un Mercenaire   [Adric dit "le Bègue"] Journal d'un Mercenaire Icon_minitimeVen 20 Mar - 17:02

Cher journal,


Chose étrange de dire cela,… « Cher journal »…Amalgame entre ce morceau d’écrin accueillant mes pensées défilant au bout de ma plume et l’oreille attentive et attentionnée d’un ami.


Comment ferai-je, de toute façon, pour avoir un confident avec cet handicap, cette tare qui m’empêche de communiquer autrement qu’en saccadant les syllabes, qu’en écorchant chaque mot et m’obligeant à me contenter souvent d’un simple hochement de tête. « Le Boiteux » me dit constamment de respirer et de réfléchir entre chaque lettre avant de la prononcer. Je l’entends encore d’ici : « Bon dieu, respires gamin !! T’as qu’à t’dire qu’t’es avec une donzelle…Tiens la petite coureuse d’rempart d’Altdorf qui t’fait d’l’œil…Bah, dis toi qu’si t’y va d’un coup en pétaradant du bec comme « L’Gras » du calefouette un lendemain d’graille épicée, t’étonnes pas t’user l’chibre sur l’drap avant d’avoir pu émoustiller un brin la grognasse !! Prends l’temps,…T’as pas les morbacs en feu ?? »


Je sais bien que derrière ses tournures de phrases se cachent une sincère envie de m’aider, de surpasser mon infirmité mais, j’ai beau tenter de suivre ses conseils, rien y fait. Les mots restent figés dans ma gorge, ne s’y extirpant que par brides incompréhensibles.


Un blocage selon « Murmure »…Peut être…N’ayant que peu de souvenir de mon enfance, comment serai-je s’il en a toujours été ainsi ?


Un blocage…Peut être comme ce bourgeois, Herr Baumstein, qu’on tient en cage depuis plus de 15 jours, dans l’attente d’une éventuelle mutation ou corruption, je crois.


Oui, peut être un blocage dû à d’atroces souffrances qui font que cet homme n’est plus qu’une coquille vide, un corps sans âme subissant les affres de la vie avec l’indifférence d’un mur de briques. Est-ce le chemin normal, la suite logique d’une mutation que cet état ? Et si blocage il y a pour nous deux, mon bégaiement est il une forme de corruption, le chaos altérant ma faculté à m’exprimer ?


Du coup, cet homme et sa condition m’intrigue. Je me suis surpris à vouloir tenter une approche une nuit, esquivant au mieux les rondes des gardes que le sergent a mis en place afin de protéger la meute d’une contamination. Je me suis surpris à croire en une quelconque aptitude de discrétion, à espérer avoir le même don que « Silence ». Je me suis surpris à croire pendant quelques minutes que c’était le cas, que les ombres étaient mon terrain de jeu, que la pénombre m’accueillait les bras ouvert pour m’enlacer dans une étreinte passionnée faisant de la nuit mienne…Quelques minutes à croire que j’étais quelqu’un d’autre que « le Bègue ».


Mais la réalité m’a rattrapé en même temps que la puissante poigne de « La Montagne » qui me renvoya à coup de pieds au cul dans ma tente avec cette honte qui s’attache à mes pas depuis toujours.


Ne serai je donc jamais doué à quelque chose ??


Le temps passe, cher journal, et je vais te laisser sur ces lignes. La compagnie reprend la route d’ici peu, direction Wolfenburg.
Je n’aurai guère le loisir d’ouvrir tes pages pendant le trajet. Et….Et…Je dois t’avouer que je ne souhaite pas qu’un de mes « compagnons » tombent sur toi. J’imagine déjà « La Barbaque » et ses acolytes se foutrent de moi pour tenir un journal telle une pucelle… Mais seraient ils au moins capables de comprendre ton contenu ? Savent-ils lire au moins ? Et moi….Comment se fait il que je sache m’exprimer à travers ta plume avec tant d’aisance alors que je n’ai souvenirs d’aucun apprentissage ??



Adric
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MessageSujet: Re: [Adric dit "le Bègue"] Journal d'un Mercenaire   [Adric dit "le Bègue"] Journal d'un Mercenaire Icon_minitimeVen 20 Mar - 17:06

Cher journal,


Enfin, je peux reprendre notre discussion…Ou mon monologue, devrai je dire, tant est que tu te contentes d’ouvrir tes pages compréhensibles au fil de mes mots accueillant mes pensées sans que jamais tu ne m’interrompes. Bien loin des sarcasmes continuels de «La Barbaque »…


Bref,…


Notre retour à Wolfenburg fut périlleux, les dieux eux-mêmes semblant s’être unis pour nous punir d’un quelconque péché, déversant sur nos épaules la violence glaciale d’un blizzard, vomissant des cieux des monticules neigeuses, châtiment divin telle une douche purificatrice pour une faute inavouée ?


3 jours de marches dans ces conditions, 3 jours rudes pour une rédemption forcée, lavant sans nul doute nos âmes des affres impies qu’elles se sont entachées. Le jour, nous dûmes nous tracer un sillon dans la croute immaculée, la marche de mes frères d’armes transformant bientôt le chemin en gadoue, chaque pas amenant son lot d’effort dans un bruit de succion rappelant le gargouillis d’une quelconque créature, vexée que l’on échappe à son emprise. La nuit, outre le froid qui nous enlaçait de ses bras, étreinte mortuaire d’une amante frigide, c’était les tigres à dent de sabre qui jouèrent avec nos nerfs, la faim faisant fi de la prudence. Leur plus terrible charge fut celle du deuxième jour où la pénombre était presque totale, la lune se voilant peut être la face pour ignorer la fureur féline qui allait éclater ou alors, d’un esprit complice, joua-t’elle le jeu de ces animaux en nous privant de sa clarté ?
Mais aucun mort ne fut à déplorer…Du moins aucun loup…
Même durant ces 3 jours infernaux, aucun ne manqua à l’appel quand enfin se dessina devant nous Wolfenburg, ces ruines s’entrecoupant à l’horizon boisé comme une plaie à peine cicatrisée, blessure pesteuse puante et suintante toute sa maladie.


Et pourtant,…Il est étrange comme un lieu familier peut raviver en vous cette chaleur si particulière, il est même surprenant que cet état vous transcende tant qu’elle chasse l’amertume d’un périple difficile. Qu’importe les non morts pestiférés alentours, qu’importe l’odeur de pourriture qu’ils dégagent, qu’importe le crissement de leurs pas sur les pavés de l’ancienne cité ou même leur beuglement de rage en sentant dans l’air notre arrivée…Ou plutôt celle d’un éventuel repas, non qu’importe tout ceci quand vous vous considérez chez vous et Wolfenburg se rapproche le plus d’un foyer à mes yeux… Bien triste quelque part, non ?


J’en viens à me souvenir de cette boutade lancée par le Boiteux alors que les hommes s’extasiaient d’avoir retrouvé leur campement.


« Rentrer au bercaille, hein…c’est bon, les gars…Ca vous chamboulerait presque l’slibard, pas vrai ? Bah, j’vais vous dire, moi, profitez bien c’moment. C’est un peu comme d’retrouver sa grognasse attitrée. Sur l’coup, elle fleure bon l’parfum, elle a la peau douce et on en vient à s’demander l’chibre en main l’pourquoi not’départ…Et pis, deux trois jours passent et un matin on s’retourne dans l’plumard, on regarde not’régulière et on s’rend compte qu’finalement elle a une haleine de chacal au réveil, qu’sa peau r’ssemble à une orange en fin d’vie et dés qu’elle parle, elle devient chiante au possible »


Quand on y pense, derrière ses diatribes vulgaires, le Lieutenant a souvent des propos réfléchis, posé avec justesse. Bon, il est vrai, cher journal, qu’il faut faire le tri et coupé dans le gras pour en garder l’esprit seulement, les grossièretés en moins. Mais ses dires ne sont pas faux…


Et je m’en rendis compte quelques minutes après, les hommes riaient encore de bon cœur, chantaient tout en installant le camp, trop heureux que nous étions d’être enfin revenu de cet enfer hivernal et d’avoir retrouvé un lieu stable, nous les éternels arpenteurs des routes, charognards de guerre qui, guidés par l’odeur du sang et de l’or, vagabondons de champs de batailles en champs de batailles pour, au final, ne laisser derrière nous que charnier. Nous disais je, n’allions pas tarder à être rattrapé par notre porte bannière, …La mort !!


C’est sous l’aspect d’une lourde boite descendu d’un chariot qu’elle vint frapper, un rectangle de bois mort accueillant un corps l’étant tout autant. Je suivis alors du regard son ascension, 4 loups le transportant à l’écart, 4 chiens de guerre pour seule procession funèbre et, tandis que cette image se figea dans mon esprit, je les vis s’éloigner, la pénombre les enveloppant tel un linceul.


Qui était ce ?


Aucun loup n’était mort pendant le trajet….Non aucun…


Ce n’est que quelques heures après que j’ai su…De la bouche même du Boiteux…L’aristo….Herr Baumstein était mort…


De folie ou de froid ?


De faim ou de faiblesse ?


Ou alors l’œuvre de ces fanatiques…L’ordre du Saint Marteau comme la rumeur laissait penser…


Et moi…Moi qui me sentait proche de cet homme tant mon bégaiement me cloisonnait dans ce même silence que la folie semblait l’avoir plongé, allais je avoir droit à leur visite..Et encore une fois, la faucheuse l’accompagnant ?



Adric *une larme semble avoir perlé à cet endroit*
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Le Boiteux
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MessageSujet: Re: [Adric dit "le Bègue"] Journal d'un Mercenaire   [Adric dit "le Bègue"] Journal d'un Mercenaire Icon_minitimeLun 30 Mar - 16:43

Cher journal,


Ca y est… Une page se tourne dans la vie de la compagnie, une page bien remplie, noircie d’encres par pas moins de 400 années passées en cette région d’Ostland, point d’attache sempiternel des Loups et voilà que nous laissons notre campement s’éloigner, derrière nous tandis que notre convoi s’étale à l’horizon, ligne mouvante tracée dans la poussière.


Je revois encore ce jour où « le Boiteux » nous a fait l’annonce de ce départ, à quelques compagnons et moi, l’avantage de faire partie de sa Lance personnelle, surement.


Je me rappelle, disais-je, ce soir là quand, entre deux jets de dés, le Lieutenant nous informa de l’ordre du Capitaine, de l’imminence du départ et je ne sais pourquoi, ses mots, cette annonce, m’attristèrent, sentant une boule se nouer dans ma gorge alors que les larmes me montaient aux yeux. Je me souviens des paroles du « Boiteux », ce discours qu’il me souffla en pleine poire avec sa délicatesse coutumière : « Et merde, qu’est c’qu’y a l’Bègue ? C’est quoi l’problème ? Rassures moi, t’as trop serré les miches pour cont’nir un gaz suite à la bouffetifaille de c’soir et à force de r’fouler tes flatulences, il t’remonte par l’bec ? Genre un goût d’merdaille dans l’gosier et les iris qui piquent !! Parce qu’si tu m’racontes qu’c’est l’fait d’quitter Wolfenburg qui turlupine comme une pucelle qui s’rendrait compte qu’le type qu’elle s’était amourachée en avait plus après son cul qu’son cœur, j’vais t’remettre les idées au clair !! »


S’en était suivi une longue tirade durant laquelle le Lieutenant m’expliqua avec ses mots le véritable sens de mes regrets, il m’expliqua qu’un foyer, aussi douillet soit il, n’avait de l’importance que grâce aux personnes qui le partageaient et que sans cette union, sans ce lien, un foyer n’était rien d’autre qu’un toit entouré de murs en pierres, une coquille vide, un coquillage qui n’aurait que le vague écho d’un océan à jamais perdu comme bruit de fond.


J’ai compris, un matin, le deuxième jour de notre arrivée au Reikland, la justesse de son laïus. J’avais sans nul doute peur de perdre mes repères, de perdre cette stabilité rassurante qu’était mon quotidien à Wolfenburg mais en voyant mes frères d’armes s’entrainer, les jeunes loups s’user le dos à la construction de palissade, en entendant les ordres des sergents de part et d’autre du campement, j’ai su…Qu’importe l’endroit, un loup restera un loup…


Il faut d’ailleurs reconnaitre que l’intuition du Capitaine fut bonne. Les racines de la guerre ont beaux s’enfoncer profondément dans les terres impériales, c’est près de ce tronc nommé Aldorf que la récolte est prometteuse.


Depuis notre déménagement, plusieurs recrues sont venir grossir la meute, comme cet homme, « petite main », ou encore cette femme, « l’écervelée » je crois, et puis ce nain à la coupe de cheveux particulière prénommée « le tiède ».


Je tacherai de faire plus ample connaissance avec eux ainsi que les autres nouveaux, oui j’y tacherai…


Depuis la mort de ces trois gars lors de la mission d’escorte, je me suis promis, O cher ami, cher journal, que jamais, plus jamais je ne laisserai l’indifférence générale des loups envers les recrues déteindre sur moi, plus jamais je ne me comporterai comme « la barbaque » et ses cornards d’acolytes, plus jamais je n’oublierai que je suis, certes Adric dit « le Bègue », jeune loup d’Ostland mais surtout Adric, celui qui s’est mieux que quiconque ce qu’est la solitude pour en avoir trop souvent partagé sa couche.


Adric
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