Aelwyd Anwyl [Validé]

J’ai bien vite appris qu’une fois de plus ; tout allait de travers au point que nous devions nous engager dans une guerre où nous risquions l’extinction. J’ai vu la lune rougir et entendu les rumeurs d’invasion dans les rues d’Altdorf. J’ai aussi reçu des lettres qui m’apprenaient que notre souverain venait prêter main forte à l’Empire malgré les menaces de nos très chers cousins. Inactive, je ne pouvais le rester. Alors, sur tous les choix qui s’offraient à moi, je pris celui que me suggéraient mon orgueil et ma fierté personnelle. Ma fierté d’Asur m’aurait indiqué une toute autre chose, mais je ne l’écoutais pas. J’aurais pu, j’en suis certaine, retrouver les troupes de mon roi et les servir, d’une manière ou d’une autre. J’aurais pu, oui. Mais j’ai préféré tenté ce que je n’aurais jamais osé ou même imaginé faire tant que je n’étais pas sur les terres des Hommes. Me battre parmi eux. Et si ce défi que je m’imposais se révélait bien trop difficile à supporter, rien ne m’empêchait de revenir sur ma décision – encore que, on aurait très bien pu me l’imposer.

J’ai voyagé pour trouver où combattre, j’ai interrogé bien des Hommes, en ai déstabilisé plus d’un à faire une telle demande. Une elfe, une femme, prête à prendre les armes contre les monstruosités errantes. Pensez donc !

J’ai remonté les rumeurs avant de remonter le Talabec, et j’ai fini à côté des ruines d’une ville ravagée. Wolfenburg. Ravagée à tel point qu’une autre ville a été fondée à côté, faite de toiles, de bric et de broc. Je m’y suis surtout rendue pour l’autre ville, un camp d’une compagnie mercenaire qui siège ici en temps de repos. Encore une fois, j’ai posé des questions et, il le fallait bien tôt ou tard, j’ai fait mon choix. Passant la porte du seul bâtiment qui tenait debout tout en étant occupé par autre chose que des goules affamées, m’avançant vers la table où siégeait cet impitoyable rustre. Il a fallu que se passe un bon nombre de minutes avant qu’il ne me fasse remarquer qu’il m’avait bel et bien vue avec un air des plus dédaigneux. Son regard incisif détailla ma silhouette dans les moindres détails, depuis la pointe de mes bottes jusqu’à la moindre mèche de cheveux passant par mégarde sur mon front. Sans compter bien sûr sur son regard lubrique qui s’attarda sur d’autres détails, même si j’avais pris soin de ne pas les mettre en valeur.

« Me r’garde pas comme si t’allais chialer, ça m’fout en rogne. Tu veux quoi ? C’est pas un bordel de luxe ici. Alors fous l’camp et va faire tes courses ailleurs. »

Cela avait le mérite d’être clair. J’avalais difficilement ce discours cru et amer, difficilement mais je le fis. On m’avait clairement prévenue de la différence qui existait entre leur monde et le nôtre, et même au sein de l’Empire on m’avait avertie que, généralement, les mercenaires n’étaient pas du genre à faire dans la dentelle du fait de leur rythme de vie et de leur manque d’éducation pour la plupart. Pour autant, se faire traiter de prostituée par un être qui ne ressemble à rien fait toujours peu plaisir, même si l’on s’y prépare à l’avance et que l’on méprise son interlocuteur. Le masque de neutralité que j’affichais s’affaissa, mais je me retins d’aller plus loin.

« T’es bouchée ? J’t’ai dit d’te barrer ! Faut que j’te l’explique comment ? Avec une dague entre les yeux ?

- Hé là, un peu de calme ! De une je ne suis pas une catin, de deux je ne viens pas vous voir pour vous voler. Mes intentions sont plus…

- Bon tu t’magnes ou tu fous l’camp, puterelle de mes deux ! »

J’entendais la petite voix de l’orgueil dans ma tête qui me poussait à répondre à ses provocations sur le même ton avant d’aller plus loin dans la violence pour que mon honneur ne s’en trouve pas entaché. Ce qui aurait été un pas vers le suicide vu l’assemblée qui observait la scène, l’air désinvolte quoique toujours à l’affût. Ma nuque sentit le poids de leurs yeux de prédateurs lorsque je posai la main sur le pommeau de mon épée, geste qui devait simplement m’aider à vider ma colère et non mon fourreau.

« Pour reprendre en bons termes avec vous, je viens vous déranger dans vos passionnantes activités quotidiennes puisque vous êtes le sergent recruteur de la compagnie des Loups d’Ostland. Et que mon intention serait d’enter dans votre compagnie, tout naturellement. »

L’homme fit soudain résonner un rire gras et tonitruant, discordance qui chagrina au plus haut point mon ouïe habituée à des moqueries plus en finesse. J’attendis qu’il finisse de se gausser, tapant de son poing crasseux sur la pauvre table qui n’avait rien demandé à personne.

« Tu crois qu’une donzelle d’ton genre peut de’vnir mercenaire ? Déjà t’es mal barrée, t’es qu’une femme. Et puis y’a qu’à voir tes fringues et ta sale tronche, t’as pas l’air du genre à pouvoir supporter c’genre de vie. J’te vois même pas servir sous les tentes, tu parles trop. Va voir ailleurs si j’y suis, ici c’est pas pour toi.

- Soit. Si j’avais estimé un seul instant que je n’étais pas capable de supporter un personnage dans votre genre, ni tous les inconvénients de la vie que vous menez, je n’aurais pas fait un seul pas dans votre direction pour gaspiller mon temps. En fait, je n’aurais jamais estimé une telle chose, sauf peut-être si j'y avais pensé quand j’étais un nourrisson il y a une éternité de cela. Je connais les ficelles de l’art de la négociation et du faux-semblant, marchande que j’ai été. Je peux aider à réparer les ouvrages de bois et même à les fabriquer, bien que je ne sois pas spécialiste du gros-œuvre. J’ai déjà été amenée à le faire. Et pour finir, j’ai déjà vécu plusieurs fois l’expérience de l’embuscade ou du combat sur un champ de bataille. »

Le tout prononcé sur un ton à la limite de l’insolence avec un air indolent sur le visage. Il essayait du mieux qu’il pouvait de laisser son regard fixé sur moi tout en infligeant quelques douloureuses ratures à sa feuille. Je suis certaine qu’il poursuivait cet entretien à contrecœur. Sinon, il m’aurait sauté à la gorge dès la première réplique.

« C’est pas ça qui va m’convaincre. Y’a des gamines dans l’coin qui s’raient pour sûr plus dégourdies et moins chiantes. Si par malheur t’arrive à convaincre l’capitaine avec ton foutu discours, j’te préviens qu’ce s’ra pas des vacances pour toi, jusqu’à c’que ton cadavre finisse dans une fosse. Tu t’engages à vie, et crois pas qu’si tu nous lâches tu vas pouvoir vivre tranquille. Si on t’retrouve, t’es sûre de passer un mauvais quart d’heure, tu prieras même cette putain de mort de t’ach'ver. »

Cause toujours tu m’intéresses !

« Et tu t’vois comment plus tard, si tu viens ? »

Il était à la limite du grincement de dents.

« Là où vos supérieurs jugeront bon de me mettre suivant mes compétences. Tant que ce n’est pas en tant que catin officielle, bien sûr.

- Où on peut t’app’ler si l’capitaine veut t’voir ? Après casse toi, j’ai les oreilles qui vont péter à force d’t’entendre. »

Et je quittai la taverne sans plus tarder, dès qu’il eut pris note de mon nom et de l’emplacement de ma tente. C’était plus sage et plus diplomatique.

[HRP ON]

Bonjour à toi,

Il ne te reste plus qu'à me faire parvenir le BG de ton personnage via PM avant de poursuivre sur les entretiens HRP puis RP.

A très bientôt !

LJD Malheur

[HRP OFF]

Logan s'engagea d'un pas rapide sur les courts escaliers menant à la porte de la taverne. "Crache-Lait" trébuchant et gémissant tout au long du trajet, il leur avait fallu, à lui et au "Noiraud", plus d'une journée pour rentrer du campement de Raffle-au-Corbeau, et avec la chevauchée qu'ils avaient effectué la nuit précédente pour aller chercher cet abruti, il en avait véritablement plein les bottes. La première bleusaille qui allait croiser sa route, avait intérêt à s'occuper utilement, sinon ça allait chauffer pour elle... En attendant, il devait effectuer son rapport au Capitaine, et ce qu'il allait lui dire allait pas vraiment l'enchanter. Réajustant le sac sur son épaule, dont le bruit clinquant ne laissait aucun doute quant à son contenu, il se retourna à moitié, jetant un oeil au campement en contrebas, à la recherche d'un tire-au-flanc.

Soudain, la porte de la taverne s'ouvrit et une silhouette en sortit prestemment. Logan, emporté par son élan, et percutant de plein fouet cette personne, n'eut que le temps de lâcher son sac et d'attraper la rembarde pour se retenir. Considérant cet acte comme une agression, en regard de ce qu'il transportait, son regard glissa sur la silhouette désormais affalée par terre, tandis que son autre main dégainait habilement son fusil. Une fois celui-ci fermement en pogne, il prit enfin le temps d'examiner son assaillant. C'était une femme qui se tenait au sol, et plus précisément, une elfe. Elle l'observait, le regard teint de surprise, ce qui décida Cyrix à l'écarter de la catégorie menace potentielle. Il fit brièvement tournoyer son arme avant de la ranger dans son holster.

Mais, recrue ou contrat ? Voire même autre chose. Dans tous les cas, la prudence était de mise. Ramassant tout d'abord le sac qu'il avait laissé échappé, Logan tendit ensuite une main amicale vers l'inconnue afin de l'aider à se relever, tout en prononcant "" Holà, Dame. Rien de cassé ?""

«Bon, déjà ça de moins. Avec de la chance, j'ai passé le pire. »

Heureuse de quitter l'aimable compagnie du sergent, je poussai la porte d'un geste ferme. Je ne tournai la tête qu'une fois la porte claquée, autant dire que je ne remarquai l'obstacle qui se dressait sur ma route que trop tard. Il en résulta une collision suivie d'une chute de ma part. Malheureusement pour moi, puisque j'étais la seule des deux à n'avoir pas été assez vive pour rester debout. Mais encore, se ridiculiser devant un inconnu, même si potentiellement il pouvait y avoir toutes les chances pour qu'il soit un mercenaire, donc un futur camarade ou supérieur, ce n'était rien.

Rien à côté de se retrouver avec une bouche de pistolet pointée entre ses deux yeux.

« Ah... »

Il faut dire que je ne m'attendais pas à être menacée de mort pour une simple bousculade en haut des escaliers d'une taverne miteuse. Je levai timidement les mains, paumes ouvertes, de manière à lui montrer que je ne pouvais rien contre lui. Et que je ne comprenais rien à la situation non plus. Je n'aurais pas pensé que les brigands pouvaient agir au vu et au su de tous. A mon grand soulagement, il rangea son arme et me tendit la main pour m'aider à me relever. Je ne lui fis pas l'offense de refuser son offre.

« Holà, Dame. Rien de cassé ?

- Tout va bien, merci ! »

Malgré le sourire poli que je lui adressais, il paraissait méfiant à mon égard. Cela m'inquiétait d'autant plus qu'il avait toujours la possibilité de dégainer à nouveau. Et personne ne viendrait se formaliser du devenir d'une inconnue. Au contraire les charognards se feraient un plaisir de faire le tri dans mes affaires. C'était inacceptable ! J'époussetai ma robe qui méritait un nettoyage une fois que j'aurais échappée à ce fou. C'était à dire plus tard. Je n'allais pas prendre le risque d'intensifier ses soupçons en prenant la poudre d'escampette. C'était risqué, lâche et malpoli.

« Vous voulez que je vous offre un verre à boire ? J'ai beau sortir de la taverne à l'instant même, il me faut bien vous prier de pardonner mon étourderie, n'est-ce pas ? »

La perspective de m'exposer à nouveau au regard du sergent était déplaisante, encore qu'avec lui, au moins, j'avais des chances de survie face à sa dague et à sa crasse plus élevée que face à ce nouvel arrivant. Plus déplaisant encore l'idée de pouvoir mourir à cause d'une simple chute.

""Vous voulez que je vous offre un verre à boire ? J'ai beau sortir de la taverne à l'instant même, il me faut bien vous prier de pardonner mon étourderie, n'est-ce pas ?""

Il la renversait, et elle s'excusait. Mieux encore, elle lui offrait même un verre. Le genre de situation paradoxale que Logan appréciait. Il avait toujours été doué pour estimer rapidement la valeur des personnes. Mais pour elle, il hésitait à la juger beaucoup trop naïve, ou au contraire suffisament maligne pour espérer tirer quelquechose de cette altercation. Malgré la fatigue qui lui pesait, il se dit que l'affaire était suffisament digne d'intérêt pour être poursuivie.

""Impossible pour moi de refuser une telle invitation. Ce sera avec plaisir"" lui répondit Logan, avant d'ajouter ""Je vous suis"" Il lui emboita donc le pas, tandis qu'elle retraversait le seuil de la porte restée ouverte. Comme à chaque entrée, les regards des clients quasi-permanents se tournèrent instantanément dans leur direction. Cyrix, en retrait derrière l'elfe, fit un signe de la main à l'assemblée : un mouvement plat au niveau de son cou, signifiant qu'ils devaient se taire. Changeant son sac d'épaule, il apostropha ensuite le tavernier avant même que sa mystérieuse inconnue ne puisse ouvrir la bouche""Ribald, tu nous en mets deux."" Ce dernier, en train de donner un coup de torchon sur un coin du comptoir, lui répliqua ""Et deux jus qui piquent. Ca marche !"".""Une affaire à régler""poursuivit Cyrix, s'adressant cette fois-ci à son accompagnatrice ""Ce ne sera pas long.""Puis il s'éloigna en direction de l'arrière-salle...


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Comme annoncé, cinq minutes plus tard, Logan réapparu et rejoignit son hôte de soirée. Le sac qu'il portait tantôt avait disparu, et, probablement en conséquence, son attitude semblait beaucoup plus décontractée. Observant pendant quelques instants l'étrangère, il passa sa main sur sa joue, frottant légèrement la vilaine cicatrice qui lui descendait de l'oeil à la bouche, puis, bloquant son holster sur sa cuisse, il s'assit et commença d'une voix amicale ""Je me nomme Logan Cyrix.""

Une fois que son interlocutrice se soit elle-même presentée, il poursuivit""Et bien enchanté. Mais, dites-moi... Qu'est-ce qui vous amène dans ces sombres contrées ? Il est rare de voir ceux de votre race par ici, surtout avec ce qui se passe actuellement sur vos terres...""

Je n'avais pas envie de m'épancher sur la question. Et je pense que l'homme n'aurait pas eu la tête à m'écouter raconter ma vie ou me plaindre quant aux problèmes que nous posaient les Druchii depuis qu'ils existaient. Même si je percevais moins d'agacement dans sa voix depuis qu'il était revenu sans le paquetage qui lui pesait sur l'épaule. C'était beaucoup plus rassurant à présent, sans que cela m'explique pour autant la raison de son geste menaçant. Une bousculade et un sac trop lourd n'étaient pas une justification suffisante. Peut-être qu'il devait absolument mettre son barda à l'abri. Ou qu'il craignait qu'on ne l'assassine. Le genre d'affaires dont il ne valait mieux pas se mêler. S'il n'avait rien à redouter de moi, il ne ferai rien. Je me détendis, parlant comme si cela avait été un simple incident.

« Pour être honnête, il n'y a pas de quoi faire tout un plat des raisons pour lesquelles je ne suis pas sur Ulthuan en ce moment. Je suis à Wolfenburg, venue me jeter dans la gueule du Loup, c'est tout ce qui compte. »

Je fronçai légèrement les sourcils, pour faire paraître plus de perplexité que d'inquiétude ; c'eût été indigne d'avoir l'air apeurée devant un mercenaire, si l'insigne qu'il portait marquait bien son appartenance à la troupe.

« Le coup du pistolet, c'est un essai réservé à toutes les éventuelles recrues ou un véritable avertissement ? Je ne voudrais pas voir les crocs du Loup se refermer soudainement sur moi alors je n'ai pas avancé d'un pas. Encore moins sans en connaître la raison. »

[HRP ON]

Eelwyd dite "L'Orgueilleuse" a officiellement passé sa période d'essai chez les Loups d'Ostland et accède au rang de "jeune louve".

Comme dirait Malheur ; "T'as pas beaucoup plus le droit d'ouvrir ta gueule, mais t'as le droit de poser des questions, du moment que c'est à bon escient !"

[HRP OFF]