l'hiver avec la période de calme pour les compagnie franche était là et bien là. cela faisait plus d'une semaine que la neige s'amoncelait aux alentour de Wolfenbourg. Les loups étaient rentrés de leur dernière campagne dans le sud il y a un mois environ et le calme de l'écrin de blancheur de la ville invitait plus à rester terré chez soit qu'au vagabondage dans les rues.
La lune était presque couchée et les nuages déversaient à nouveau leur lourd fardeau quand une ombre se fraya difficilement un passage jusque sous l'enseigne de l'auberge principale de la ville. Un visage fin au nez rougit par le froid apparu brièvement alors que, levant la tête, l'individu vérifiait qu'il était au bon endroit.
La porte de l'auberge s'ouvrit sur une grande salle commune, à cette heure de la nuit la salle était presque vide. Deux tablées comptaient encore six personnes et un dernier individu était assis face à une petite table ronde située prés de l'angle sud.
Analysant rapidement la situation, l'inquiétude se lue sur le visage d'Ysaelle, peut être l'avait on encore une fois prise de vitesse et pire l'aurait on trompée??
Non! Personne ne la trompait, comme elle ne pouvait tromper personne. A sa naissance Verena lui avait fait un don rare mais empoisonné, elle savait quand on lui mentait pire parfois elle pressentait ce que les gens ne voulaient pas dire en contre partie elle était incapable de mentir et de nos jours cela était peu pratique pour trouver un emploi. Imaginez donc une vendeuse ou une serveuse chargée de vous vanter ses produits ou encore de vous flatter sur votre apparence...risible...
Ysaelle secoua la tête tant pour ôter la neige de ses cheveux que pour discipliner son esprit divaguant. Elle se dit en elle même « Concentre toi Ysaelle, applique ce que l'on t'a enseigné »
Après avoir refermé la porte, elle observa de nouveau la salle le plus innocemment possible, elle se dirigea vers le comptoir où l'aubergiste était occupé à nettoyer les verres.
Les deux tablées étaient constituées de soudards plus ou moins propres.
La tablée la plus au sud devait être celle de mercenaires aguerris en permission car leurs armes étaient stratégiquement placées en vue d'éventuels ennuis, à la seconde grande table ce qui devait être des miliciens à la mise douteuse finissaient leur soirée.
Placé dans l'ombre du fond de salle, le dernier client paraissait plus alerte et elle ne douta pas qu'il avait au moins remarqué son plus grand intérêt pour les convives que pour l'aubergiste joufflu et vieillissant.
Satisfaite de ce qu’elle venait de remarqué cousu sur le pourpoint de l’homme, elle reporta enfin son attention sur le patron de l’établissement alors qu’elle arrivait à son niveau et commanda une coupe d’hypocrate tiède. Laissant la douce chaleur lui réchauffer les mains, puis la gorge à la première goulée, elle partie en direction de l’homme qui lui paraissait le plus à même d’être le sergent recruteur.
Arrivé à la table elle salua d’un mouvement de tête l’homme qui venait de finir sa bière. Le sergent se fit rapidement son idée, elle devait mourir de froid avec sa tenue de cuir, pas une paire de mitaine pour protéger ses mains et ces bottes de cavalier n'en parlons même pas si elle avait encore des orteils qu'elle n'espère pas les garder longtemps... Enfin elle était venue jusque là, elle avait soit du caractère et était inconsciente, soit elle arrivait de Wolfenbourg et était trop sensible au froid.
« Salutation à vous Condottièré, désolée de vous déranger à cette heure tardive » si elle attendit une réponse quelques seconde elle n’en reçu aucune. Elle reprit donc son monologue « Je suis Ysaelle Feuerluft et je souhaite signer un contrat avec le Capitaine Malheur. » Tiens le bougre a daigné lever un sourcil ! Serait-il muet ? « J’ai ici une missive de recommandation du Précepteur qui employa jadis à quelques reprise le capitaine alors qu’ Einar le Constant dirigeait la compagnie des loups d’Ostland ». L’ennui se lisait sur le visage du sergent recruteur mais elle laissa tout de même le courrier sur la table par devant lui et fit un pas en arrière avant de faire un demi tour martial parfaitement exécuté.
Le sergent en avait assez de ces jeunes femmes qui se croyaient tout permis sous prétexte qu’elles avaient un joli minois. Les règles étaient strictes dans la confrérie et son poste de sergent l’obligeait à observer scrupuleusement la plupart des usages pourtant, il ne s’était pas senti le courage de lui répondre à celle-ci. La lame qu’elle portait au coté n’aurait su parer le moindre coup et le pistolet qui la jouxtait devait être trop lourd pour qu’elle le soulève.
Il prit cependant la lettre qu’elle avait laissée sur la table, il fut étonné de trouver un mot l’accompagnant à son attention. Ce mot était écrit avec des lettres bien lisible et juste assez grosses pour qu’il les déchiffre sans soucis sans laisser l’impression qu’il était pris pour un illettré.
« Sergent, Je resterais ici le temps qu’il faudra, mais il faut que cette missive parvienne au Capitaine dans les plus bref délais. La personne qui m’a recommandé à votre Capitaine dans ce courrier y a surement glissé d’autres informations de la plus haute importance.
Ysaelle »