Taverne des Loups
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 BG - Mellysandre

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Malheur
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MessageSujet: BG - Mellysandre   BG - Mellysandre Icon_minitimeMer 17 Sep - 17:37

BACKGROUND – NOM

Citation :
Nom : Mellysandre Octave dit "l'Ingénue"
Race : Empire
Sexe : feminine.
Age : Vingt trois ans.
Classe RP : Ancienne messagère « qui sait se défendre ».

Description physique : Chevelure rousse. De petite taille, à moitié musclée mais conservant quelques rondeurs enfantines. Les os fins, de petites épaules qui se carrent lorsqu’elle s’emporte, et un port de tête un peu fier. Visage expressif à souhait.

Informations supplémentaires : Mellysandre est quelque peu candide, de nature spontanée, elle a tendance à s’enthousiasmer facilement ; elle se montre souvent impatiente, aussi. Toutefois, elle est susceptible, et a mauvais caractère ; mais son emportement s’efface rapidement, elle n’est pas rancunière dans l’âme. Elle peut s’obstiner, autant pour ses idées que pour des choses dérisoires, et cet entêtement est du à un besoin de challenge personnel et inconscient et par refus de baisser les bras. Elle fait parfois même preuve de mauvaise foi quand elle est convaincue de n’avoir pas tort.

Tes attentes [en tant que joueur (se)] : Par rapport au jeu en lui-même, je cherche à m’amuser, passer d’agréables moments. Je ne me suis jamais investie à fond dans le pve ou le pvp, et je ne pense pas que ce sera le cas sur war non plus ; j’aime bien à petites doses, mais je monte à mon rythme. Par rapport à une guilde RP, je recherche à m’immerger réellement dans mon personnage, avec la rigueur du rp, la profondeur des personnes qui l’entourent, les petits travers de son existence qui la rendent palpitante. M’intéresser aux autres personnages et à ce qu’ils véhiculent, ce qu’ils ont à raconter, ce qu’ils veulent transmettre.

Tes attentes [pour le Rp de ton (tes) personnage(s)] : Pour le moment, je souhaite m’intégrer déjà, puis pour la suite évidemment ça me plairait d’avoir un poste un peu élevé, seulement il faut que je surveille mon implication pour ne pas délaisser les cours. Du coup, je compte tenter de grimper un peu les échelons, mais je sais aussi que je suis plutôt limitée niveau temps à y consacrer. Donc à voir selon comment ça se passe (et puis j’ai le temps, vu qu’il faut 9 mois avant de devenir quelqu’un chez les Loups xD ) Pour ce qui est de Mellysandre, je compte la faire évoluer au travers de la guilde. Elle débarque encore jeune, et selon ce qui lui arrivera, elle évoluera d’une manière ou d’une autre.

- Entretien avec le sergent recruteur.


Dernière édition par Malheur le Jeu 25 Sep - 19:09, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: BG - Mellysandre   BG - Mellysandre Icon_minitimeMer 17 Sep - 17:52

[quote="Mellysandre Octave"]Lorsque je foulai à nouveau l’herbe tendre du Jardin, une flopée de sentiments me noua la gorge. Je mourrai d’envie d’ôter mes souliers au cuir durci, et de glisser mes pieds dans les petites pousses tiédies par les rayons du soleil, comme l’aurait fait la petite fille que j’avais été. Malgré le fait que mon père, en ce temps là, désapprouvait me voir gambader pieds nus, le sourire jusqu’aux oreilles, les cheveux dans le vent ; seulement, le Jardin était l’un des seuls lieux qui me conférait assez d’aplomb pour me moquer éperdument du consentement paternel. Peut-être était-ce parce qu’il n’y avait pas les murs pour m’oppresser, ou le parquet bruyant pour témoigner de mes fantaisies, je ressentais un certain bien-être dans le Jardin.

Comment avais-je pu oublier cet épicéa centenaire, qui se dressait de tout son orgueil au dessus de l’élégante table blanche ? Il avait été le professeur de mon agilité, mon maître d’escalade à proprement parler.Trois misérables années, et il me semblait redécouvrir le Jardin qui m’avait soutenu dans les moments les plus délicats de mon interminable enfance.

Je m’avançai encore un peu ; je savais où je devais aller. Il était là, m’attendait dans une immobilité sévère, assis dans un mélange de raideur et de souveraineté. Mon père.

Mellysandre, prononça-t-il simplement, en guise de salutation.

Je répondis sur le même ton :
Quimper.

Je fus incapable d’ajouter le moindre mot, et demeurai figée sous le regard scrutateur de mon père qui fouillait mon visage. Malgré les multiples questions qui se pressaient à mes lèvres, c’était moins l’orgueil, la rancune encore tenace, que l’émotion mêlée de nostalgie qui m’empêchait de parler. Trois années faites de rancoeurs à son égard, et à peine rencontrai-je son regard que ma gorge se nouait au souvenir de mon enfance.

Enfin, il parla, de sa voix impassible, joignant ses deux mains :
― Mellysandre, les conséquences de notre conflit me désolent.

Moi aussi, songeai-je. Seulement, l’image de son visage transformé par la fureur, parmi ceux de mes oncles, demeurait gravée à ma mémoire désagréablement, et me retint d’exprimer ma pensée.

Nous nous sommes tous un peu trop emportés. Je juge la décision prise par les Octave-Pouverell à ton attention plus radicale qu’il n’en était la peine.

« Radical » me semblait un terme bien insignifiant pour évoquer la sentence familiale. Mes oncles et mon père, en proie à une colère effroyable, m’avaient reniée. Mais il n’avait pas tort : il s’agissait davantage d’une décision impulsive dictée par la fureur, que d’un verdict de sang-froid. Néanmoins, cela faisait trois années que je n’appartenais plus aux Pouverell.

Je suis d’ailleurs prêt à considérer ton insubordination telle une erreur de jeunesse que tu saurais effacer.

Quimper, je n’ai fais que refuser un mariage inapproprié.

Manifestement irrité, il fronça les sourcils, accentuant le pli mécontent qui marquait son front depuis toujours.

Il n’est pas de ton ressort de juger la qualité d’un mariage. Benedict Octave était tout à fait convenable.

Sa dernière phrase éveilla chez moi une ancienne angoisse. Je ne saisissais que trop bien le sous-entendu discret qu’il avait glissé dans le mot « convenable ». Une très vieille coutume exigeait des Octave et des Pouverell qu’ils demeurent une même famille unie, par le biais du mariage. Chaque génération voyait les filles Pouverell prendre pour époux les fils Octave, en même temps que leur nom, et vice versa ; aussi les deux familles étaient à la fois bien distinctes et fusionnées. Et malgré le certain tabou qui régnait sur le point suivant, nous savions tous que les arrangements paternels unissaient les filles les moins dociles de la famille aux fils les plus implacables ; c’était le moyen de recadrer les marginales, ou les têtues, afin que leurs fantaisies n’apportent pas le déshonneur sur la famille.

Du reste, Benedict Octave était le fils inflexible de notre génération. Cadet de trois garçons, il avait fini par prendre la place de l’aîné aux yeux de son père. Enfants, nous ne nous entendions pas trop mal, en dépit de nos disputes passagères. Il n’aimait déjà pas qu’une personne lui tienne tête. Puis l’adolescence l’avait changé. Nous n’avions tout à coup plus rien en commun ; s’amuser était devenu pour lui l’activité des petites filles et j’avais appris par ses frères qu’il préférait écoper les tavernes, à la recherche d’hommes ivres à provoquer en duel. Benedict avait une sainte horreur de l’alcool.

Je savais que dans le fond, il n’était pas un mauvais bougre ; il n’aurait jamais frappé une femme par exemple. Mais il avait des idées très arrêtées sur le rôle d’une épouse, et elles différaient bien trop des miennes. Je m’étais donc opposé à notre mariage. La réaction de la famille ne s’était pas fait attendre ; elle m’avait tout simplement imposé la pire des humiliations : me renier, me retirer mon nom et mon appartenance aux Pouverell. C’était irrévocable. Mais peu à peu, l’accablement s’était mué en ressentiments face à cette sentence bien trop injuste. Et voici que mon père, trois années plus tard, m’invitait à l’entretenir.

Sa voix s’éleva à nouveau, coupant court à mes souvenirs.
Je suis prêt à faire l’impasse sur ta désobéissance, Mellysandre, et à t’accepter de nouveau chez les tiens.

Me rendriez-vous mon nom ?

Naturellement
, répondit-il avec un léger sourire qui me fit chaud au cœur, malgré mon désir de ne pas pardonner trop vite.

Me permettriez-vous de juger de la qualité de mon mariage, cette fois ?

Il me dévisagea, son sourire se dissipant peu à peu. Je craignis que mon insolence ne le pousse une nouvelle fois dans une colère noire, mais finalement, une expression lasse se saisit de ses traits.

Ta mère est atteinte d’une maladie qui ne fait qu’empirer. Va la voir, elle a réclamé ta présence.
Ainsi donc, la prise de conscience à propos de l’injustice qui m’avait été faite n’avait pas été le facteur principal du soudain volte-face de mon père à mon égard. Et je me trouvais fort étonnée que ma mère, cette femme acariâtre et désagréable, ait pu formuler le désir de me revoir.

Nous parlerons de ton mariage plus tard, ajouta-t-il, indiquant que la conversation était terminée.

Qimper, répondez à ma question, s’il-vous-plait.

Tu sais où est sa chambre. C’est tout.

Bien
, capitulai-je de peur de provoquer son courroux par trop d’insistance.

Mais alors que je m’éloignai, sa voix me parvint :
Mellysandre, je ne te forcerai pas à prendre un époux que tu juges inapproprié.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Il me sembla qu’une vie nouvelle s’ouvrait devant moi, une vie où ma famille ne représenterait peut-être plus seulement les barrières et les obligations, mais désormais une possibilité d’échange d’opinion, et de prise de décision ensemble. Il me sembla que j’allais avoir une place véritable dans cette famille patriarcale, aussi incroyable que cela pouvait être. Pourtant, il n’en était rien. Qimper Pouverell avait déjà tout prévu ; il connaissait mon désir le plus ardent, la grande faille que je chérissais, et en avait fait son affaire personnelle. Il savait déjà que j’allais quitter la famille, cette fois-ci de mon plein gré, ce qui était en soi pire que de se confronter au châtiment du bannissement familial. Ainsi, ceux des Octave ou Pouverel qui doutaient encore de ma dépravation immorale seraient désormais sûrs et certains que ma conduite étaient intolérable, et seraient prêt à me jeter des pierres si par mégarde je croisai leur route.
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MessageSujet: Re: BG - Mellysandre   BG - Mellysandre Icon_minitimeMer 17 Sep - 17:53

La chambre de ma mère était plongée dans l’obscurité ; seuls les rayons de soleil qui perçaient à travers les volets permettaient de distinguer le mobilier. Et sa silhouette, allongée en travers du grand lit. Non seulement cette pénombre m’était désagréable, mais en plus, il me semblait que la pièce n’avait pas été aérée depuis plusieurs jours ; il régnait une atmosphère étouffante, faite de la chaleur de la fièvre, et de l’odeur aigre du renfermé. Respirant à petites inspirations, je m’approchai du chevet de ma mère.


Bonjour Valériane, la saluai-je.

Sa voix acide me parvint, à peine plus faible et plus éraillée que dans mes souvenirs :

Bonjour ? Je reconnais bien là ton égoïsme, Mellysandre. On voit que ce n’est pas toi qui es clouée à un lit depuis plusieurs mois. Bonjour, me dis-tu en plus…

C’est ce que les personnes se disent pour se saluer.


Elle fut prise d’une quinte de toux qui dura plusieurs minutes, et la laissa essoufflée. Il me sembla ressentir un soupçon de compassion envers cette femme qui avait du s’ennuyer tout au long de sa vie.

Une fille qui n’a pas vu sa mère depuis des années n’a que « bonjour » à lui dire ?

J’allais répliquer, mais mes yeux s’habituant à la pénombre, je la surpris à me scruter de haut en bas. La bouche pincée, elle siffla :

Tu es bien dodue, Mellysandre. On voit que tu as mangé plus qu’à ta faim tous les jours, tu dois facilement peser deux fois mon poids maintenant.

Arrêtez, vous vous faîtes méchante lorsque vous parlez ainsi
, me plaignis-je.

Il n’y a à ma connaissance guère peu de professions qui permettent de se nourrir aussi grassement.

J’ai été messagère.


Nos yeux se rencontrèrent ; les siens n’étaient pas aussi durs que sa voix le laissait penser. Ils étaient simplement un peu tristes. Malheureusement, elle reprit, aigre :

Parfait. Tu as du voir du paysage.

Pas tant que cela.


En vérité, je n’en n’avais pas vu du tout. Quelques temps après mon bannissement de la famille, il avait bien fallu que je puisse gagner ma vie. Je m’étais rendue deux villages plus loin, et m’étais renseignée sur les hypothétiques offres d’emploi. Les gardes de la ville requéraient les services d’une messagère ; il était précisé qu’elle devait être vive, discrète, hardie et dégourdie. Je n’avais pas mis longtemps à faire mes preuves, et encore moins à déchanter sur la qualité de l’offre ; il s’agissait davantage d’un travail de coursier, qui me faisait courir d’un garde à l’autre, du poste de surveillance sud, au poste de surveillance nord, apportant des informations pour le moins inintéressantes la plupart du temps. De surcroît, la solde était si minime qu’elle me suffisait tout juste à payer ma chambre à l’auberge, toutefois, malgré la médiocrité de ce rythme de vie, j’avais un espoir. Pour moi, les Octave-Pouverel n’avaient pas encore disparu de ma vie, et il me restait un membre cher qui devait tout faire basculer.

Parlez-moi de la famille, Valériane. Donnez-moi des nouvelles de mes cousins s’il-vous-plait.

Dis-moi d’abord comment tu as vécu pendant ces trois ans.

Il n’y a pas grand choses à dire. Je transmettais les messages toute la journée, et je logeais dans une auberge.


Ce que je préférai omettre, c’est que n’ayant pas assez d’argent pour me payer le repas, j’aurai tout aussi bien pu expirer durant le premier mois. Seulement, le vieux père de l’aubergiste m’avait prise d’affection. Il me permettait de manger aux frais de la maison, tandis qu’en contrepartie je lui tenais compagnie tout au long de la soirée, l’aidant à nettoyer l’établissement souvent. En vérité, j’eus le temps de prendre conscience qu’il n’était pas un homme d’une sainte bonté généralement ; je l’avais vu plusieurs fois dédaigner des mendiants mourants de faim qui se présentaient à lui. Pourtant, moi il me sauvait chacun des jours où il remplissait mon assiette, et je ne posais aucune question sur cette disparité. Et puis, je l’appréciais réellement ; il n’était jamais à court d’anecdotes concernant sa jeunesse, et qu’elles fussent vraies ou non, seul la gaieté du moment comptait. Mais à vrai dire, j’avais beaucoup de mal à croire qu’il ait pu côtoyer des mercenaires avant de racheter l’auberge, même à l’aperçu de son moignon de bras encore empreint des marques d’une brûlure grave…

Alors, allez-vous me donner des nouvelles de mes cousins ?

Ma mère se tassa légèrement dans son lit, et porta sa main à son front.

Benedict Octave a épousé une de vos cousines éloignées. Tu ignores ce que tu as perdu Mellysandre, à l’éconduire. Les mariages arrangés entre Octave et Pouverell peuvent rendre heureuse.

Je ne pus m’empêcher de laisser les mots franchir mes lèvres, avant même d’avoir formulé clairement la pensée :

Il suffit de vous voir pour s’en convaincre.

Quelle insolence
, cracha-t-elle. Tu penses peut-être avoir une chance de t’en sortir mieux que moi, avec ton mauvais caractère et ton audace, mais inutile de concevoir de tels rêves ma pauvre fille. Dans cette famille, tu dois te plier, c’est tout.

Je fermai les yeux un instant. Je ne parvenais pas même à lui en vouloir pour ses propos. Je la voyais telle qu’elle était : une femme aigrie, mécontente, et stricte ; toutefois je tentai de l’imaginer telle qu’elle avait été, avant ses noces. Selon la logique des unions familiales, je songeai avec affliction qu’elle avait du être une jeune fille effrontée et dotée d’un fort tempérament pour être assignée à mon père, l’intransigeant Quimper Pouverell, qui aurait su mater une guerrière.

N’avez-vous pas des choses à m’apprendre des frères de Benedict, demandai-je afin de faire dévier la conversation.

Elle ricana, et planta son regard acerbe dans le mien.

Tu veux rire ? Tu as bien failli gangréner notre famille. Ton jeune cousin, Odoric Octave, le petit frère de Benedict, a voulu suivre ton exemple. Il a manifesté des signes de rébellion vis-à-vis des Octave.

Qu’a-t-il fait ?

Il a émis des idées à l’encontre des codes familiaux. Mais tes oncles et ton père étaient cette fois-ci prêts à se confronter à la situation. Ils se sont montrés d’autant plus convaincants qu’un garçon ne peut se voir retirer son nom, et la famille ne saurait souffrir d’un Octave ou d’un Pouverell banni qui jetterait l’opprobre sur nos noms.

Et maintenant ?

Il a consenti à épouser ta jeune sœur Marianna.


J’étais désolée pour lui. Non que je n’appréciais pas ma cadette, mais elle représentait l’équivalent de Benedict. Bien que femme, sa rigidité aurait tôt fait d’éteindre l’étincelle de liberté qui semblait animer mon cousin Odoric. Si la famille rangeait ses filles les plus insoumises avec les fils les moins cléments, la réciproque pouvait aussi se produire. Rarement.

Marianna et Karisse sont ici ?

Oui. Tu ferais mieux d’aller leur présenter tes excuses. Imagines-tu un seul instant la honte qu’elles ont ressenti à avoir une sœur bannie ? Et ma propre honte ? J’ai donné naissance à une bannie, la première depuis des générations ; voila trois années que je vis dans la honte, chaque fois que l’un des membres de la famille croise mon regard. Ils se moquent tant de moi dans mon dos, mais cela, bien entendu, t’es parfaitement égal. Tu n’as pas enduré le déshonneur de l’échec, pour avoir mis au monde l’enfant marginal…


Sans mot dire, je décidai que le moment était relativement opportun pour quitter la chambre étouffante. Elle ne chercha pas à me retenir par des paroles, et je ne retournai pas en fermant la porte.
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MessageSujet: Re: BG - Mellysandre   BG - Mellysandre Icon_minitimeMer 17 Sep - 17:54

Je trouvai mes sœurs dans la salle à manger. Elles étaient debout près de la table, et parlaient à voix basse ; lorsqu’elles m’aperçurent, il y eut quelques seconde de flottement. Puis j’ouvris mes bras lentement, et elles coururent me sauter au cou. Elles m’avaient manquées. Autant, nous étions toutes trois incroyablement différentes, autant nous avions énormément d’affection les unes pour les autres. D’apparence, on pouvait nous trouver semblables : nous avions la même manière de nous émerveiller de peu, et de nous enthousiasmer très vite. Mais, cela mis à part, nos caractères différaient. Karisse, l’aînée, se montrait toujours très patiente et très douce, tandis que Marianna, la benjamine était d’une rigueur presque militaire, aimant aboyer plutôt que parler. Pour ma part, je
me jugeais entre les deux, bien que possédant mes propres traits de caractères auxquels aucune des deux ne pouvait prétendre.

Mellysandre, tu es revenue pour de bon ?

Oui. Je fais à nouveau partie de la famille.


Comme au cours de toutes retrouvailles chaleureuses, nous échangeâmes des banalités ; elles me contèrent quelques potins familiaux, et nous rîmes de concert, tandis que je leur relatai les épisodes les plus cocasses de mon poste de messagère. Cependant, au fur et à mesure, j’eus la curieuse sensation qu’elles bavardaient de choses et d’autres sans s’y intéresser pour autant. Comme pour m’éloigner d’un sujet. Pour couper court à mes tergiversations, je posai la question cruciale, point que je n’avais eu le courage d’aborder ni avec mon père, ni avec ma mère.

Comment va Philéandre ?

Il se porte bien,
répondit Karisse en se passant la main dans les cheveux.

Mais, que devient-il ?

Je les surpris à échanger un coup d’œil embarrassé entre elles. Mon cœur se mit à battre plus vite. Je répétai ma question, plus sèchement. Alors, Marianna me fixa droit dans les yeux, non sans une ombre soucieuse dans les prunelles, et m’annonça de son ton brusque :

Il est marié, Mellysandre.

Je clos les yeux un instant, tandis que mon monde, ma chimère, s’effondrait sous mes pieds. Je n’avais soudainement plus aucune raison de me trouver ici. Ou même ailleurs. Je n’avais plus aucune raison de rien ; Philéandre ayant été toute ma vie l’espoir fou qui m’avait fait me battre pour des idées.

Philéandre Octave était le frère aîné de Benedict et d’Odoric. Enfants, nous avions déjà une complicité hors paire ; l’adolescence avait fait naître en nous un amour que j’avais toujours cru invincible. Nous nous voyons de temps en temps, échangions souvent des lettres langoureuses, et pensions toujours l’un à l’autre. J’aimais la famille parce qu’il en était. Je m’épanouissais de tout ce qui touchait à lui. Puis nous avions jugé intolérable que je puisse être l’épouse de son frère ; je ne pouvais appartenir qu’à Philéandre, et il en serait mort de douleur qu’un autre que lui soit mon époux. Notre passion avait cela de beau qu’elle était persuadée de sa dimension éternelle. Elle était naïve, en vérité. J’étais naïve.

A mon bannissement, il m’avait juré qu’il me prendrait pour épouse dès que le courroux des Octave-Pouverel se serait calmé. Ces trois années que j’avais vécu loin de lui, dans la précarité d’un poste peu fiable, dans le froid de son absence, tout juste réchauffé par ses rares lettres où il repoussait d’un peu plus notre mariage. Mais j’y croyais encore, et m’étais obstinée à attendre le moment venu. Dans le vent.

Les rêves se dissipaient.

Je demandai, la voix étrangement rauque :

Qui est son épouse ?

Moi
, répondit Karisse, avec un misérable sourire de compassion.

Mes yeux me brûlèrent, débordants de larmes que je peinais à réprimer. Mais je serrai les dents, je voulais d’abord connaître tous les tenants et les aboutissements, avant de laisser éclater mon désespoir.

Tu savais, pourtant, l’accusai-je.
Marianna vint à sa rescousse, émettant d’une voix à peine voilée par la confusion :

Ce n’était un secret pour personne, Mellysandre. Toujours est-il que tu étais reniée, et que lui se devait de prendre une épouse pour ne pas aller à l’encontre de la famille.

J’hochai la tête, incapable de produire un son, mais toisai Karisse sans bienveillance. Soudain, elle fut tout contre moi, se cramponnant à ma robe, enfouissant son visage dans le tissu rêche, et gémissait :

Désolée, pardonnes-moi ma sœur, mon amie… Toi, tu ne m’aurais jamais infligé ça, tu ne m’aurais jamais trahi … mais Quimper m’a tellement menacé, j’étais impuissante, je n’avais pas le choix… Je ne suis pas aussi forte que toi, je n’aurais jamais survécu au bannissement. Et c’était ça ou le mariage… Excuse-moi, ma Melly…

Je la repoussai doucement, et prononçai :

Allons, relèves-toi Karisse, tu es ridicule de te mettre dans cet état.

Elle s’écarta à peine, mais ne lâcha pas ma robe. Je me tournai vers Marianna froidement, il fallait que je sache.

Et Philéandre ? A-t-il été dur à décider ?

D’une certaine manière oui. Mais Quimper a eu les arguments qu’il fallait.

De cette tournure évasive, elle désignait quelque chose de très précis. Encore un tabou familial que personne n’ignorait. L’on pouvait retirer son nom à une jeune fille pas encore mariée, et ainsi la bannir tranquillement, sachant qu’elle n’entacherait pas l’honneur de la famille, quoi qu’il advienne d’elle. Pour un garçon, les choses étaient plus délicates ; on ne pouvait le priver de son nom, et un Octave ou un Pouverell banni se baladant dans le monde au grand déshonneur familial, c’était inconcevable. Ne restait que l’élimination. Un jeune homme banni gardait son nom, mais craignait pour sa vie. C’était la dure loi des Octave-Pouverell.

Très bien. Au revoir, mes sœurs.

Tu reviendras, Mellysandre, n’est-ce pas ?


Je posai mes yeux sur Karisse. Elle sanglotait en silence ; ce n’était pas de sa faute, et pourtant, elle avait détruit un pan de ma vie. Je ne lui en voulais pas personnellement, je désirais simplement l’exclure de ma vie. Je répondis avec douceur :

Bien sûr, je suis de nouveau parmi vous, de toute façon.

Mais ni elle, ni moi n’étions dupes de ce mensonge.



*** *** ***


Je rejoignis mon père d’un pas résolu, sur la terrasse. Je devais serrer les dents pour ne pas éclater en sanglots, mais j’avais encore quelques petites choses à terminer. Il leva les yeux vers moi, comme s’il m’attendait.

Alors Mellysandre, les retrouvailles ont-elles été bonnes ?

Il savait. Il savait avant même de m’envoyer sa lettre d’invitation, un mois auparavant.

Excellentes, Quimper. J’ai particulièrement apprécié d’apprendre la nouvelle à propos de Philéandre.

Je suis satisfait de constater que tu saches te réjouir du bonheur d’autrui.

Cessons ce petit jeu. Vous saviez très bien que mon vœu le plus cher était d’épouser Philéandre. Pourquoi lui avoir assigné ma sœur ?


Nullement troublé, il eut un sourire résigné.

Parce que les Octave-Pouverell ne cèdent pas aux caprices de leurs enfants. Karisse a toujours été une fille idéale, elle méritait le plus agréable des fils Octave.

J’inspirai profondément. Je l’avais toujours su autoritaire et à l’esprit étriqué, mais je le découvrais désormais perfide.

Je vous annonce, Quimper, que je quitte la famille.

Il hocha la tête. Cela aussi, il le savait à l’avance. Il déclara :

C’est entendu. Pour cela, je suis obligé de te retirer ton nom. Tu sais bien que ma plus grande honte serait qu’un Octave-Pouverell parcoure le monde, nom sans se soucier de l’honneur familial.

Je ne désire rien d’autre que d’être cette personne,
lâchai-je malgré moi.

Cesses, Mellysandre. De mon vivant, personne ne quittera la famille en portant le nom d’Octave ou de Pouverell. J’en fais une affaire personnelle.
Cette fois-ci, il était vraiment temps de partir.


*** *** *** ***


Je ne marchai pas longtemps ; une heure tout au plus, et je n’en n’ai guère de souvenirs. Mon esprit était vide, à l’image de ma propre personne soudainement. Je fis face, au détour d’un chemin, à un immense épicéa ; j’y grimpai. Là au moins, personne ne m’atteindrait.

Une fois là-haut, je pleurai, pleurai et pleurai encore, de tout mon soul, de tout mon désespoir, je laissai jaillir mon anéantissement ; et pourtant les larmes elles-mêmes me semblèrent trop douces, trop fades pour toute la peine qu’elles avaient à exprimer. A la nuit tombée, de la cime de mon conifère, je mêlai ma voix à celles des loups dans de longs hurlements affligés ; il existe peu de cris plus mélancoliques et sinistres que les leurs, et je poussai les miens jusqu’aux limites encore inconnues de ma douleur, sous l’œil moqueur de la lune. Je hurlai encore longtemps, et cette nuit là il n’y eut d’autres bruits dans la forêt que celui de ma funeste voix expiant le mal, si fort que se répercutant aux montagnes voisines, me parvenait l’écho de mon propre déclin.

J’avais tout perdu, mon titre, mon nom, mon amour et l’espoir qui régissait ma vie depuis mon enfance. Au matin, pourtant, je pris conscience qu’il était possible de rebondir ; franchir le fossé qui s’était creusé entre ma vie de toujours, et celle qui démarrait tout à coup, sans repères ni visée. Peut-être s’agissait-il de la vie elle-même qui se proposait à débuter pour moi ; une vie que je régirai seule et sans influence d’autrui, ni attente déçue.

Une idée germa en moi. Il me fallait rencontrer mon jeune cousin.
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MessageSujet: Re: BG - Mellysandre   BG - Mellysandre Icon_minitimeMer 17 Sep - 17:54

Le domaine des Octave était semblable en tout point à celui des Pouverell. Une belle architecture, majestueuse, une grande cour et un Jardin de vie. Mon petit doigt m’encouragea à ne pas manifester de trop ma présence ; on ne sait jamais comment peuvent réagir les ex-membres de sa famille, surtout lorsqu’il s’agit des Octave-Pouverell. Par chance, Odoric Octave ne fut pas trop long à pointer le bout de son nez non loin de moi ; je le hélai discrètement et il me suivit sans poser de questions jusqu’en bordure de chemin, à l’abri des regards. Lorsque nous fûmes face à face, nous nous dévisageâmes un court moment. Les sourcils un peu froncés, il demanda avec dans la voix rien qu’une curiosité polie :

Qui es-tu ?

Mellysandre… Euh, ton ancienne cousine.


Sa réaction me surprit quelque peu : un sourire chaleureux illumina tout à coup son visage, et il me serra dans ses bras. Je me laissai aller à l’étreinte inattendue, relâchant mon souffle par petites expirations.

En vérité, ce n’était pas étonnant qu’il ne m’ait pas reconnue. Enfants, je ne l’avais guère côtoyé, m’entendant davantage avec ses grands frères Philéandre et Benedict ; plus âgés, son tendre aîné monopolisait toute mes attentions, et n’avait pas laissé de place pour Odoric.

Il s’écarta, s’assit dans l’herbe et m’invita à en faire autant. Puis, m’observant curieusement, il demanda avec une grande simplicité :

Alors ?

Je compris aussitôt le sens de sa question. Elle portait sur tout. Nous ne nous connaissions que par le biais des commérages familiaux, et certainement voulait-il connaitre les tenants et les aboutissements de ma condition. Je lui en fis le compte-rendu détaillé, après tout nous avions le temps. Avec lui seul jusqu’à présent j’évoquai les travers de mon poste de messagère, auquel il s’intéressa beaucoup.

Transmettre les informations n’était pas mon unique rôle. Ils n’avaient pas demandé une personne « hardie » pour rien. Durant les heures creuses, certains gardes m’ont appris quelques techniques de bataille, et m’avaient équipé d’une dague.

Tu as du t’en servir… contre des hommes ?

Oui.

Souvent ?


Je gardai le silence quelques minutes, avant de répondre :

C’est sans importance. Un homme abattu, ou bien cent, assassin, ou héro de guerre, ça ne compte pas. Dès le premier tué, peu importe combien suivent, le sang est déjà sur mes mains.

Ce fut tout à ce sujet.

A son tour, il me conta son histoire. Ou plutôt sa non-histoire, à l’instar de la mienne. Il s’était morfondu toute son enfance dans cette trop grande demeure, trop vide, trop dénuée de vie, confrontés à ses Octave de parents qui refusaient de lui apprendre l’histoire ainsi que la géographie du monde extérieur. Tout comme j’avais étudié la couture, il avait assimilé la joaillerie, les deux seuls occupations à but lucratif de la famille. Sa vie avait pris un sens quelques années auparavant, tandis qu’il tombait réciproquement amoureux d’une jeune domestique fraîchement arrivée.

Ces quelques années avec Sabina ont été magiques. Nous nous aimions, nous vivions sous le même toit, et malgré notre différence de rang, rien ne savait entacher la beauté de nos sentiments.

Son regard se perdit dans le vague, et je crus y déceler une profonde nostalgie.

J’étais insouciant, et surtout inconscient du danger dans lequel je l’emmenai. J’ai annoncé à mon père que je désirai l’épouser. Tu te doutes bien de sa réponse. Je me suis obstiné ; lui aussi. Ca a provoqué un certain scandale chez les Octave-Pouverell, jusqu’à ce que je clame mon départ de la famille…

Il se mordit la lèvre nerveusement.

Quimper a rappliqué aussitôt, et m’a évoqué la menace qui planerait constamment sur la tête d’un Octave banni de la famille. J’ai eu peur. J’ai pensé pouvoir plutôt poursuivre ma relation officieuse avec Sabina.

Et ensuite
, le relançai-je doucement, voyant qu’il s’égarait à nouveau dans ses lugubres pensées.

Il n’y a pas longtemps, elle est tombée du balcon en nettoyant la balustrade. Elle s’en est tiré avec une balafre sur le crâne, mais elle ne sera plus jamais la même… Le choc de la chute a effacé sa mémoire, et une grande partie d’elle-même. Mais ce n’était pas un accident ! Je l’ai vu faire des milliers de fois, et Sabina était très adroite, elle ne serait jamais tombée.

Je ne sus que dire. Je ne tentai même pas d’imaginer ce qu’il pouvait ressentir. Mais il poursuivit, de sa voix enflammée par une rage sourde :

J’ai découvert que ce n’était pas le premier phénomène étrange dans la famille. Héloïse Octave, l’aînée de Valériane Octave, ta mère, est décédée sois disant d’une maladie incurable avant même d’avoir vingt ans. A peine quelques jours avant, un jeune domestique de qui elle était trop proche fut démis de ses fonctions, suite à une maladresse qui lui carbonisa le bras. Coïncidence, encore ?

Tu ne t’imagines même pas à quel point ma haine pour cette famille peut être forte,
lâchai-je lentement.

Si. Et je ne me contente pas d’imaginer.

Un silence tomba, mêlé de violence et de douleur. Odoric finit par reprendre :

Je m’apprêtai à quitter la famille. J’espérai te rencontrer avant de m’en aller.


Partons ensemble, lui proposai-je. Au moins pour un petit bout de chemin.


Je comprenais très bien qu’il ait envie d’exclure de sa vie tout ce qui pourrait lui rappeler les Octave-Pouverell. Il en allait de même pour moi.

Ils vont chercher à m’éliminer, j’ai besoin de me fondre dans la masse, et pour ça je dois être seul. Tu sais bien qu’un Octave-Pouverell banni qui se balade dans le monde, c’est terrible pour la famille…

Et tu sais ce qui est pire que ça,
questionnai-je vivement, en proie à une idée justicière.

Il haussa un sourcil en signe d’ignorance. Je clamai :

Deux Octave-Pouverell qui se baladent de toute leur insolence dans le monde.

Il ne réagit pas.

Marions-nous. Ainsi, je prendrai le nom d’Octave, et celui-ci, personne ne pourra me le retirer. Toi, tu n’y perdras rien, et moi j’y gagnerai l’occasion d’apporter toute la honte méritée à notre famille. C’est aussi ce que tu désires, n’est-ce pas ?

Après tout, j’avais une belle dette envers mon paternel ; aussi, je savais que ceci le rendrait fou de rage, et puis, il me fallait une idée à laquelle m’accrocher. Je n’avais plus rien, sinon.

Il nous faut un témoin.

J’ai un ami dans une ville pas très loin d’ici. Il m’a sauvé la vie déjà une fois, peut-être acceptera-t-il de sauver mon nom ?



*** *** *** ***


Tout fut extrêmement rapide. Nous nous rendîmes à l’auberge dans laquelle j’avais vécu trois années, et mon vieillard bienfaiteur nous accueillit à bras ouverts. Pas littéralement bien entendu si l’on prend en compte son moignon. Il accepta d’être notre témoin de mariage, et la cérémonie eut lieu le jour même, en petit comité qui se réduisait à nous trois et le prêtre. Ce dernier eut quelques réticences dues à l’absence d’une prétendue robe blanche, mais j’eu tôt fait de me rabattre sur les aspects les plus pittoresques de mon vocabulaire, et il parut saisir l’urgence de la situation. J’entendis notre témoin chuchoter à l’adresse d’Odoric :

Elle est plutôt impatiente, vot’future femme.

Et très mal élevée,
rétorqua mon cousin, et ce que je perçus dans sa voix ressemblait à de la fierté.

Je pris le nom de Mellysandre Octave. L’ironie de la situation m’aurait achevée en d’autres circonstances : je m’étais battue durant vingt-trois ans contre un mariage par intérêt, et ce jour-là, j’étais obligée d’avouer que c’étaient précisément les motifs de celui-ci. Tout cela pour en arriver là, me répétai-je intérieurement.

Quand ce fut bouclé, nous restâmes quelques minutes devant l’auberge sans plus savoir quoi se dire. Je finis par lâcher avec un clin d’oeil, feignant la plaisanterie :

Alors mon époux, tu tiens réellement à la nuit de noces, ou on se l’épargne ?

Si on veut vraiment être encore entier demain, je regrette, mais il va falloir faire l’impasse sur le seul moment intéressant du mariage.


Nous nous étreignîmes, nous souhaitâmes bonne chance, et il s’en alla vers le nord. Je n’étais pas certaine de le revoir un jour. Je resserrai autour de mes épaules l’élégant manteau signé Octave qu’il m’avait donné en quittant le domaine familial en espérant de toutes mes forces qu’il serait heureux.

Je me tournai vers le vieil homme.

Je peux te poser une question, mon ami ?

Je t’en prie, Mellysandre.

Pourquoi m’as-tu aidé, aujourd’hui comme ces trois dernières années ? Pourquoi moi ?


Il eut un rictus étrange, fait de tristesse et de colère, avant de m’exhiber son moignon de bras carbonisé, en retroussant sa manche.

Un vieux souvenir des Octave-Pouverell pour avoir osé aimer et être aimé de l’une des leur… Ca laisse une haine cuisante, crois-moi.

Je baissai les yeux.

C’était toi, le domestique amoureux de ma feue tante Héloïse ?

Il ne se donna pas la peine de répondre à ma question évidente ; au lieu de cela, il poursuivit :

J’aurais fait n’importe quoi pour porter préjudice à cette famille de malheur. Maintenant, il va falloir que tu t’en ailles, Mellysandre, très loin. Je connais une bonne compagnie de mercenaires, si tu ne sais que faire. Ils t’apprendront la vie et le monde, et ils ne paient pas trop mal ; cela te fera des relations, des gens sur qui tu pourras peut-être compter si les Octave-Pouverell cherchent à t’éliminer.



Ce ne fut que lorsque plusieurs heures de marche nous séparèrent que je me rendis compte que j’ignorais encore son nom. Ce vieux bonhomme ridé empli de désirs vengeurs m’avait sauvé la vie, et venait de m’en offrir une nouvelle. J’avais à nouveau un objectif, une destination ; il était temps d’aller vers l’inconnu.
J'avais envie de dire à Odoric qu'il était plus qu'un époux pour moi, un frère, un ami ; je pensais également à mes soeurs. Elles méritaient une certaine volée de jurons, tout comme Philéandre. Mais finalement, il était temps de laisser cela derrière moi.
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MessageSujet: Re: BG - Mellysandre   BG - Mellysandre Icon_minitimeVen 28 Nov - 22:42

Citation :
Fiche de personnage – Mellysandre Octave

Race : Humain
Classe RP : Eclaireur/assassin
Niveau : 14 (+10 points de carac)
Rang de guilde : Louveteau
Points d'expérience restant : 0

- Caractéristiques[180 + 10]

Force : 15 / total : 15
Endurance : 35 / total : 35
Agilité : 20 (+10) / total : 30
Intelligence : 30 / total : 30
Force Mentale : 40 / total : 40
Sociabilité : 40 / total : 40

- Compétence de base [4 points + 1 compétence de base gratuite (raciale).]

Commérage (Acquisition - rang 0 - gratuite/raciale) : 0
Commandement [1 point] : 0
Dissimulation [1 point] : 0
Déguisement [1 point] : 0
Charisme [ 1 point ] : 0

- Compétence avancée [6 points + 2 compétences avancées gratuites (raciales)]

Connaissances générales (Empire) (Acquisition - rang 0 - gratuite/raciale) : 0
Langage Secret (Langage de Bataille) (Acquisition - rang 0 - gratuite/Loup) : 0
Langue Reikspiel (Acquisition - rang 0 - gratuite/raciale) : 0
Filature [2 points] : 0 (Mellysandre, entre le moment de son bannissement familial et celui où elle entre chez les Loups, a constamment espionné les personnes qu’elle rencontrait, craignant qu’il s’agisse d’envoyés de son père pour l’éliminer. De ce fait, elle a appris à filer sans être aperçue.)
Pistage [2 points] : 0 (Quand les personnes soupçonnées s’avéraient être effectivement engagées pour la tuer, elle était forcée de les traquer afin de les éliminer loin des villes. )
Lire/écrire [2 points] : 0 (Elle a reçu une éducation digne de la bourgeoisie, et a longuement appris à lire et écrire, chose qui était capitale dans sa famille.)


[b]- Talents [2 talents gratuits de base]


Sociable : Vous bénéficiez d’un bonus permanent de +10% en Sociabilité.
Sain d’esprit : Votre détermination est votre rempart contre les chocs psychologique. Vous bénéficiez d’un bonus de +10% aux tests de Force Mentale liée à la Folie.


- Futures acquisitions/améliorations

Filature [7 points au total] : envisage le rang 1 et 2. (A faire vivre en jeu puisque déjà acquis.)
Pistage [7 points au total] : envisage le rang 1 et 2. ( A faire vivre en jeu puisque déjà acquis.)
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