L’homme qu’on lui avait désigné comme étant le sergent recruteur de la fameuse Compagnie des Loups d’Ostland, regarde sa choppe d’un air absent en se curant négligemment ses ongles à l’aide de sa dague effilée. De temps à autre il crache par terre la chique qu’il mâche bruyamment, laissant parfois un fil de bave se perdre dans sa barbe hirsute comme un insecte dans un buisson de chardon. Sans attendre une quelconque autorisation Lorenzo vint se placer sur la chaise face au sergent recruteur, ce dernier visiblement très mécontent de ce manque de savoir vivre lança un regard noir à l'homme en le détaillant des pieds à la tête. Dans un silence gênant il poursuit sont inspection méticuleuse comme pour juger si son apparence pourrait lui sembler assez acceptable pour ne pas fracasser le tronche à l'intru. Quant enfin il y consent c’est d’une voix rauque et avec un accent à couper au couteau qu’il s’adresse à Lorenzo.
- « T'va me dire p'quoi tu t'calle à ma table sans m'demander ! S'ta pas d'bonne raisons, Par les Saints Couillons du Grand Théogoniste j'te fais bouffer chaque pieds de chaise de la taverne. »
Devant le mutisme de l'homme, le sergent extrêmement patient ce jour là, le relance aimablement.
- « T’es là pour quoi ? Cause vite, ta gueule me fout la gerbe, dépêche avant que j'ten colle une. »
- « Je suis Lorenzo Renero, Fils Bernado Renero ... »
Sans attendre la suite le sergent sans même se lever retourna un coup de poing bien placé dans la mâchoire de l'homme qui n'eu pas le temps d'espérait esquiver pris au dépourvu par cette assaut inattendu.
- « Je t'ai dit d'bouger ton cul ! Va droit au but ! »
Tenter de rendre la monnaie de sa pièce au sergent dans sa taverne était purement suicidaire et cela risquerait de créer quelques problèmes pour adhérer à cette compagnie. Lorenzo n'avait pas broncher suite au coup de poing et malgré sa air dégoûté, le sergent semblait plutôt content de la résistance de Lorenzo ... De nouvelle tarte en perspective.
- « Je veux rejoindre votre compagnie. »
Toujours aussi froidement, le sergent après un instant de silence à transpercer Lorenzo d'un regard haineux poursuivit.
- « Et qu’est-ce qui t’fait croire que tu peux d’venir mercenaire péquenaud ? T’as vu des peignasses chez nous ? On r’crute pas chez les buveurs de lait à moins que tu veuille d'venir une tête à claques ... Et c'est pl'tot bien parti ! Mais la ta place c'est d'hors avec les mendiants. »
- « Quand j'étais encore à Luccini, j'étais un commerçant très réputé ... Vente, achat, stockage, comptabilité, transfert plus ou mois discret.
J'ai suivi l'enseignement d'un maître d'arme toute ma jeunesse, agilité et précisions sont mes atouts et mon arme mes armes sont des sabres fins ou des dagues. Le corps à corps brute n'est pas mon domaine, la discrétion et la vitesse font ma force car j'utilise la force de mon adversaire contre lui. »
En vous écoutant d’un air distrait, le sergent recruteur tapote contre la table, la lame de sa dague qui commençait à accumuler la saleté raclée sous ses ongles noirs. Il relève la tête vers vous d’un air blasé et vous interroge à nouveau.
- « Et tu as appris quoi quand tu chialais dans les jupes de ta mère ? A faire la boustifaille ? Et donne pas dans les sentiments, le larmoyant ça m’donnera surtout envie de t’foutre la gueule dans la boue et d’y marcher d’ssus. »
- « Je tiens aussi bien un inventaire qu'un lame, l'or ou la gloire ... personnellement je préfère l'or voir même les deux. Pour que les guerriers se battent il faut bien quelqu'un qui les armer et qui trouve leur provisions pour ne pas qu'ils meurent de faim et par l'arme je me tiens à leurs cotés car seul un homme à peu de chance de survivre. »
D’un air dubitatif, le sergent griffonne quelques notes à la suite de ce qu’il avait déjà pris depuis le début de votre semblant d’entretien.
- « Mouais… crois pas qu’tu vas m’convaincre avec ça… y’a des pisseuses dans l’coin qu’j’ai plus de raison d’engager qu’toi. Quand on s’engage chez nous c’est pour la vie… C’est pas une maison d’accueil pour les paumés dans l’genre. Si t’es là pour trouver ton papa perdu et t’barrer quand tu l’as r’trouvé tu peux retourner vers la sortie et d’casser d’là en priant que j’te refasse pas la tronche d’m’avoir pourri mon temps. T’en es conscient ? Alors comment tu vois ton futur chez nous si jamais on estime que ta carcasse peut y v’nir y prendre des coups ? »
- « Le père et la vie d'antan ne m'acceuilleront plus à bras ouvert je le crains ... Je cherche à rejoindre votre compagnie pour un nouveau départ, une nouvelle vie.
J'ai toujours fait dans le commerce, recherche de contrat de vente etc etc ... Je pense que je peux aussi trouver des contrats de mercenariat, je pourrai également filer un coup de main à votre intendant si le besoin s'en fait sentir. Le champ de bataille manque un peu de finesse à mon goût ... »
Sans changer d’attitude, bien au contraire, le sergent vous écoute d’un air féroce, comme s’il allait vous sauter sur le râble d’un instant à l’autre pour se passer les nerfs sur vous.
- « T’as que’qchose à rajouter avant de t’barrer d’ma table avant que j'ten recolle une ? Après ça sera trop tard, laisse nous au moins un endroit où t’faire appeler si l’Capitaine il est intéressé par toi. »
- « J'loge chez le bûcheron depuis mon arrivé ici à l'entrée du bourg. Passez une bonne soirée. »
En passant près du comptoir, Lorenzo s'arrêta hésita à offrir un bière au sergent qui le regardait partir la haine dans le regard ... Histoire de détendre l'atmosphere mais une voix derrière lui l'en dissuada.
- « Psss, si t'veux en payer une au sergent oublie d'suite y v'te casser la tronche, s'pas un mendiant qui te dira ! »
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Dim 13 Juil - 9:59
