10 ans plus tôt...
Dans la région de l'Ostland, non loin de Roezfels, au pied des montagnes du Milieu, se trouvait un camp de bûcherons, où vivait un homme parmis d'autres, son nom était Edwan Taillebois. Cet homme avait une femme, Helena Taillebois, et un fils qui était âgé de 12 ans, Blaze. Un soir comme tant d'autres, Edwan rentrait d'une journée de travail épuisante, où il avait abattu nombre d'arbres. Cependant ce soir là, Edwan se rendit compte qu'il avait oublié son outil de travail: sa hache. Trop éreinté pour aller la chercher lui-même, il demanda à son fils de s'en occuper pour lui. Son grand garçon, n'ayant pas peur de la nuit, s'arma d'une lampe à huile, et s'enfonça dans la forêt à la recherche de la hache de son père. Cependant dans sa précipitation, il n'avait pas vraiment fait attention à l'endroit où il allait, et se retrouva bien loin de la maisonnée familiale, seul dans la forêt. Et le garçon, aussi téméraire qu'il était, n'était encore qu'un enfant, et la nuit dans la Forêt des Ombres n'était pas forcément rassurante...Prenant son courage à deux mains, il ne perdit pas de vue son objectif, continuant à chercher la hache de son père, et finalement, il la trouva. Il eu du mal à la soulever, et tomba au sol. En se relevant, il put distinguer dans la pénombre deux yeux jaunes, puis quatre, puis six, puis dix, puis il y eu quelques grognements, et enfin les animaux sortirent de leur cachette: des loups. Le petit Blaze se mit alors à courir, sans savoir où il allait, essayant seulement de semer les cinq bêtes. Puis, emporté par le poids de la hache, il trébucha, s'écorchant les coudes sur le sol. Il avait du mal a retenir ses larmes, et en se relevant, il vit a nouveau les loups lui faire face. Il leva maladroitement la hache devant lui, tentant de faire face. Puis il ferma les yeux de peur lorsque l'un des loups se mit à bondir. Il sursauta en entendant une détonation puis un gémissement. Une autre détonation se fit entendre, et les loups détalèrent en aboyant. Un main se voulant rassurante se posa sur son épaule, et une voix grave, légèrement rocailleuse parvint à ses oreilles.
- "Ca va gamin?"
Blaze se retourna, et leva la tête: il resta bouche bée. Face à lui, un homme vêtu d'une armure en cuir assez abîmée, un chapeau légèrement déchiré et un long manteau rongé par les mites. Le visage de l'homme était un peu sale, ses joues creusées à peine visibles à cause d'une barbe mal entretenue. Mais malgré son aspect minable, il se dégageait de ses yeux verts quelque chose de fort, et le fusil qu'il portait sur son épaule était magnifique.
- "Gamin?"
Blaze éclata en sanglot dans les bras de l'homme qui l'emmenait dans sa demeure, une cabane placée sur la montagne. L'homme allongea l'enfant sur ce qui lui servait de lit, tandis que celui-ci calmait ses larmes.
- "Merci monsieur..."
- "Pas de mal. Que faisais-tu seul dans la forêt ?"
- "Je voulais récupérer la hache de mon papa...vous êtes qui monsieur? Je ne vous ai jamais vu."
L'homme regarda l'enfant que la fatigue commençait à assommer.
- "Je ne suis rien d'autre qu'un Loup solitaire, qui se cache parce qu'il a commis un erreur..."
- "Une erreur ?" lui demanda l'enfant innocemment.
- "J'ai fait comme tout à l'heure, j'ai tiré sur un Loup après une altercation..." lui répondit-il, le regard perdu dans le vague.
- "Pourtant c'est vilain les loups!" s'indigna l'enfant. L'homme ria de bon coeur.
- "C'était un autre genre de meute, et je regrette...je n'ai pas osé m'acquitter de ma dette, alors maintenant je vis ici. Et toi pet..."
Il s'arrêta de parler, le petit Blaze venait de s'endormir. Il soupira, puis souleva l'enfant. Lorsque le garçon ouvrit les yeux le lendemain matin, il était dans son propre lit, chez lui, et se dit qu'il avait fait un rêve. Ses parents ne lui dévoilèrent pas que dans la nuit, un inconnu l'avait ramené, ainsi que la hache du père, puis s'en était aller sans rien demander en retour, s'enfonçant dans la forêt et disparaissant petit à petit....
De nos jours...
Le camp de bûcherons s'était petit à petit vidé de ses occupants, la faute à une rumeur trop effrayante pour de simples paysans: un troupeau d'Orks auraient été aperçus il y a quelques années, installés dans les grottes de la forêt. La battue de la garde du Roezfels n'ayant rien donnée, il n'y eu pas de suite. Mais la disparition de deux ou trois bûcherons et de grognements étranges provenant de la forêt n'allait pas dans le sens de la réponse de la garde. Si bien que de nos jours, soit 3 ans après ces incidents, il ne restait plus qu'une famille dans ce camps à l'abandon, la famille Taillebois. La décision du père Taillebois venait du fait que son père, et avant lui son grand-père, et encore avant le père de celui-ci, avaient vécu dans ce camps, et étaient bûcherons de père en fils. Il n'était pas question de quitter la "terre" de ses ancêtres donc. Son fils, Blaze, était aujourd'hui un homme de 22 ans, svelte et athlétique, bien loin du pleurnichard surprotégé par sa mère qu'il était il y a peu. Ce changement de comportement, il le devait à un homme qu'il avait rencontré, et qu'il continue d'aller voir: cet homme qui disait ne pas avoir de nom était un ancien répurgateur devenu mercenaire, car il voulait se détacher des chaînes imposées par son "ordre", et voyait en cette vie de mercenaire une vie de liberté. Cependant il avait expliqué à Blaze qu'il avait quitté les siens car il avait commis une erreur, et par lâcheté avait refusé de payer le prix du sang. Voyant en Blaze des capacités, ou peut-être simplement le moyen de faire quelque chose de bien, ou peut-être même encore parce que ça lui donnait l'impression d'avoir un fils, il avait accepté d'enseigner à Blaze la méthode de combat des Répurgateurs dès ses 18 ans. Et il faut dire que si Blaze n'est pas très à l'aise avec une hache, avec une épée légère il est plutôt bon combattant. Le seul problème, c'est qu'il ne peut s'entraîner au tir; les balles se font rares dans la forêt...
Et puis un soir comme un autre, alors qu'il allait voir le vieux mercenaire pour s'entraîner, il se rendit compte que quelque chose n'allait pas: l'air était malsain, les animaux n'étaient plus aux alentours...Il se mit à courir jusqu'à la cabane du vieil homme: la porte de celle-ci était en morceaux, et il y avait des traces de combat. Il se précipita à l'intérieur et vu l'homme en sang, la main crispée sur son fleuret. Blaze le souleva pour le poser sur le lit, et la voix autrefois puissante de l'homme semblait comme sur le point de s'éteindre.
- "Blaze", dit le vieil homme.
"Le camps...tes parents...dépêche toi..." prononça t-il d'une voix faible.
- "Mais maître! Je dois vous soigner!" lui répondit un Blaze affolé. L'homme lui lança un regard sévère.
- "Je te les donnes...tout...urgh...sois digne..."
- "Maître !" hurla Blaze.
"Petit...vite...ne te retourne pas...un ordre..." dit le vieil homme tremblotant, mais sûr de lui. Blaze ferma les yeux, se frottant les yeux, puis pensa à ses parents. Il devait les sauver! Il attrapa le fusil qu'il mit en bandoulière, enfila le manteau et le chapeau typique des rédempteurs que possédait son maître, et retira le fleuret des mains de son maître. En sortant, il pu entendre les dernières paroles de l'ancien Loup: "Ne te retourne pas". Sur le coup, Blaze ne pouvait comprendre que le sens premier de ces mots...Il se mit à courir en direction du camps, et s'arrêta net quand il se trouva face à un Ork et un gobelin.
- "Kissé ?" demanda l'Ork au gobelin.
- "Sépa mé tu dois lui kassé le krâne !" lui répondit sur le ton de l'évidence le gobelin. Pendant ce temps, Blaze avait eu le temps de se cacher, et de mettre en joue les deux peaux vertes. L'Ork se retourna et se gratta la tête.
- "Où k'il é passé l'humain ?" se questionna à voix haute l'Ork.
- "Imbécile! Toussa cé ta fôte é cé tout !" vociféra le gobelin. La réaction fut simple et prévisible: l'Ork flanqua un gros coup de kikoup' au gobelin dont la tête vola. Pour Blaze, ce fut un signe, et il tira en pleine tête de l'Ork.
- "Ca fé bobo..." constata l'Ork avant de s'écrouler comme une masse sur le sol. Blaze rangea le fusil en bandoulière, et fut horrifié par le sentiment qui l'envahissait: il avait pris la vie d'un être vivant, et cela le comblait de joie. Il ressentait en lui l'envie de tuer encore plus de peau-vertes, pour se venger de ce qu'ils avaient fait à son maître, mais aussi à tout les hommes. Ce fut le déclic qui amorça sa haine des peau-vertes, équivalente à celle des nains pourraient dire certains. Mais il ne pourrait plus faire face à ses parents, car ils l'avaient élevé dans le respect de toute vie. Et puis même, il ne pourrait jamais accomplir "sa tâche" en devenant bûcheron. Il sentit en lui l'envie d'en savoir plus, sur la méthode de combat des rédempteurs, sur le monde. Il voulait devenir un homme comme l'ancien mercenaire, sans faire ses erreurs. Et pour cela, la première étape, était de trouver sa meute, et donc de devenir...un Loup.