Voici ce qu’Erasar pourrait conter concernant son passé.
Qui se souvient de Nagarythe comme mes ancêtres me l’ont conté ?
Trop peu des mes frères sans doute…
C’est durant la Période de Morvael l’Impétueux que nos parents nous donnèrent la vie, à moi et à ma sœur jumelle. Le premier acte du Roi-Phénix Morvael fut de lancer une expédition punitive contre les Elfes Noirs. Bien qu’érudit, son expérience de la politique et de la guerre était médiocre. Les Elfes Noirs se dirigeaient vers Ulthuan. Ce fut le début de la troisième invasion d’Ulthuan par les Elfes Noirs. S’emparant de l’Ile Blafarde, ils débarquèrent sans peine sur les côtes du Pays des Ombres qui fut autrefois un magnifique royaume nommé Nagarythe. J’en étais le descendant. Ma famille durant la guerre civile résista à la corruption générale et s’exila, en compagnie d’autres. Ils prirent les armes face à leur frères corrompus et ils furent appelés « elfes sombres » par leurs pairs.
Les Elfes Noirs reprirent les ruines de la cité maudite d’Anlec et reconstruisirent la grande forteresse.
Ils envahissèrent ensuite tout le Pays des Ombres, et mon père parti alors mener des attaques furtives en compagnies des autres guerriers de notre communauté. Appelés « Guerriers Fantômes », ils étaient épris de justice, et tous les moyens étaient bons pour faire payer aux corrompus le fait d’avoir éclaboussé le sol de Nagarythe avec le sang de nos frères pour les trahisons du Roi Sorcier. Pour chacun d’entre eux qui périssaient, ils menaient des actions d’éclat pour décimer au moins dix de nos frères corrompus. Leur soif de justice s’épanchait dans la vengeance, et c’est dans cet état d’esprit que nous avions grandit, ma sœur et moi. Nous apprirent alors à nous battre, formés par les Guerriers Fantômes restaient pour veiller sur notre petite communauté.
Lorsque nous fûmes en âge de combattre, ma sœur et moi allions prêter main forte à nos compagnons lors de raids éclairs ; nous nous battions avec valeur et dévouement pensant, durant chaque affrontement, à nos ancêtres qui l'avaient eux même fait tant d'années auparavant. La guerre ne nous aurait permis de vaincre Malékith, mais notre ingéniosité nous permettait de tendre des embuscades dévastatrices à ses troupes ; nous étions devenus des ombres pour faire face à eux. La guerre fut sanglante et jeta à jamais son ombre sur ma vie. Le bon droit était avec nous et personne n'allait nous vaincre.
Derniers représentants Elfes de Nagarythe, nous étions devenus nomades. Evitant les pièges de la civilisation Haut Elfe. J’ai découvert bien plus tard, lorsque mon père voulu nous faire vivre en Avelorn, qu’au lieu d’être reçu en héros, nous étions mal considérés par nos frères qui voyaient en nous un mal nécessaire. C’est ainsi que ma sœur et moi grandîmes entourés de notre fier peuple qui nous faisait sentir jour après jour que nous étions différents. Notre réputation d’être belliqueux et cruels, quoique sans doute à peine à moitié vraie, finie par véritablement forger nos caractères. Quoique respectés, nous n’étions pas aimés de nos pairs.
Lorsque notre père mourut, nous décidâmes de partir, ma sœur et moi, rejoindre d’autres Guerriers Fantômes.
C’est ainsi que des années durant, nous traquions les Elfes Noirs sur les terres désormais souillés d’Ulthuan. Ceux que nous capturions vécurent des souffrances effroyables…
Ma sœur parti prêter main forte entre le Pays des Ombres et Ellyrion, alors que je m’engagé avec un groupe de compagnons vers les côtes pour mener des actions de guérilla contre les forces de nos ennemis.
Quelques années plus tard, nous nous retrouvâmes en périphérie du siège de la Porte du Griffon. C'est là que je me suis trouvé face à ma sœur. Son port autrefois altier était souillé du sang des purs, ses yeux d'un bleu profond devenus deux fenêtres ouvertes sur la noirceur de sa haine. Elle m'invita la rejoindre, mais je savais ma cause juste. Corrompue, elle avait perdu toute loyauté envers le Roi Phénix et tentait de m’inviter à la rejoindre.
Offensée, elle tira sa lame pour m'attaquer et je détournai son coup en l'implorant d'ouvrir les yeux sur ses actes. Hélas, le mal s'était emparé d’elle et avait refermé ses griffes sur son cœur Une fois de plus, elle revint sur moi, son épée s'enfonça profondément dans mon épaule et cette blessure m'est aussi douloureuse en cette heure qu'elle le fut à la seconde où la pointe de métal froid transperça ma chair. Sa dague faillit mettre fin à ma vie, ce qui me força à purger son âme. Une prière sur les lèvres, je suppliai Asuryan de ne pas être trop sévère dans son jugement en poussant au plus profond de son cœur l'épée de notre père. Elle s'écroula de tout son poids sur moi et la douleur de ma blessure me fit perdre conscience.
A mon réveil, le siège de la Porte du Griffon était finalement brisé. Le reste des troupes elfes noires battait en retraite vers Anlec.
Après plusieurs années de guérilla contre les Elfes Noirs, Mentheus lança une grande armée vers Anlec. La résistance des Elfes Noirs était forte et acharnée et les deux armées eurent des pertes immenses. Finalement l'armée dirigée par Mentheus arriva à traverser le Pays des Ombres et à prendre d'assaut la forteresse d'Anlec dans une bataille des plus violentes. Les dernières forces Elfes Noir dans le Pays des Ombres furent exterminées par les soldats citoyens hauts elfes. Les Elfes Noirs fuirent d'Ulthuan en direction de leur royaume. Nous avions réussi à arrêter la seconde invasion elfe noire, mais au prix de plusieurs milliers de morts.
Mes compagnons et moi poursuivîmes nos traquent pendant longtemps, exterminant sans relâche nos ennemis à chaque occasion.
Jusqu’au jour où je me suis mis à douter. Malgré toute la haine que j’éprouvais envers eux, les tortures que nous infligions à nos prisonniers prenaient parfois une ampleur vertigineuse ; des souffrances démesurées pour assouvir notre soif de vengeance.
Je finis un jour par en parler ouvertement à mes compagnons. Ils mirent alors en doute ma loyauté, pourtant indéfectible envers le Roi Phénix. Ne pouvant leur faire comprendre mon propre doute, je décidai de les quitter, et de poursuivre ailleurs mon combat.
Suivant les pas de Finubar le Roi Phénix, j’embarquai sur un navire en direction du Vieux-Monde. Peut-être là-bas trouverai-je des réponses au doute qui me taraude ? Arrivé sur les terres de l’Empire, je me mis en quête pour trouver ma place parmi les jeunes races. Le plus simple semblait de rejoindre un groupe de combattants indépendants qui monnaie ses services : des mercenaires. Ainsi, entouré de combattants esseulés, je retrouverai peut-être un semblant de famille. Et tel Finubar, j’apporterai mon aide dans l’Empire, espérant que mes frères sauront protéger Ulthuan de leur côté.