Erasar - [Validé]

L’homme qu’on vous a désigné comme étant le sergent recruteur de la fameuse Compagnie des Loups d’Ostland, regarde sa choppe d’un air absent en se curant négligemment ses ongles à l’aide de sa dague effilée. De temps à autre il crache par terre la chique qu’il mâche bruyamment, laissant parfois un fil de bave se perdre dans sa barbe hirsute comme un insecte dans un buisson de chardon. Alors que pour la troisième fois vous tentiez un raclement de gorge pour signaler à nouveau votre présence que le sergent semblait ignorer proprement, ce dernier consent enfin à sortir de ses penser en vous détaillant des pieds à la tête. Dans un silence gênant il poursuit sont inspection méticuleuse comme pour juger si votre apparence pourrait lui sembler assez acceptable pour vous répondre. Quant enfin il y consent c’est d’une voix rauque et avec un accent à couper au couteau qu’il s’adresse à vous.

- « Si t’attends qu’j’te tire la chaise tu peux dégager du plancher bouseux… tu m’déranges ! »

Voyant dans votre regard et probablement un peu à votre accoutrement que vous n’êtes ni le saltimbanque qui vient de pousser la chansonnette, pas plus que le pilier de comptoir qui cherchait quelque part ou s’affaler, il vous relance alors.

- « T’es là pour quoi ? Cause vite, ta gueule me fout la gerbe, ça va m’couper l’envie d’boire. »

- L'on me nomme Erasar. Je suis ici pour vous proposer de me mettre au service des Loups d'Ostland.

- « Et qu’est-ce qui t’fait croire que tu peux d’venir mercenaire péquenaud ? T’as vu des feignasses chez nous ? On r’crute pas chez les buveurs de lait »

- Oh... je ne crois pas pouvoir devenir mercenaire...
J'en suis juste parfaitement persuadé.

En vous écoutant d’un air distrait, le sergent recruteur tapote contre la table, la lame de sa dague qui commençait à accumuler la saleté raclée sous ses ongles noirs. Il relève la tête vers vous d’un air blasé et vous interroge à nouveau.

- « Et tu as appris quoi quand tu chialais dans les jupes de ta mère ? A faire la boustifaille ? Et donne pas dans les sentiments, le larmoyant ça m’donnera surtout envie de t’foutre la gueule dans la boue et d’y marcher d’ssus.»

- J'ai appris l'art de la guérilla et de l'embuscade ; la patience, l'attente à l'affût, pour frapper ensuite soudainement en un éclair, sans bruit.
J'ai appris à contenir ma rage ; pour mieux la libérer sur mon adversaire et le terrasser.

D’un air dubitatif, le sergent griffonne quelques notes à la suite de ce qu’il avait déjà pris depuis le début de votre semblant d’entretien.

- « Mouais… crois pas qu’tu vas m’convaincre avec ça… y’a des pisseuses dans l’coin qu’j’ai plus de raison d’engager qu’toi. Quand on s’engage chez nous c’est pour la vie… C’est pas une maison d’accueil pour les paumés dans l’genre. Si t’es là pour trouver ton papa perdu et t’barrer quand tu l’as r’trouvé tu peux retourner vers la sortie et d’casser d’là en priant que j’te refasse pas la tronche d’m’avoir pourri mon temps. T’en es conscient ? Alors comment tu vois ton futur chez nous si jamais on estime que ta carcasse peut y v’nir y prendre des coups ? »

*L'Elfe serre les poings*
- Ne mettez pas en doute ma loyauté !

*la phrase, tel un cri, reste en suspens ; un temps s'écoule, comme si Erasar écoutait l'écho de ses propres mots*

- Je... je ne vois pas mon futur chez vous ; je veux simplement vous apporter mes aptitudes : je veux servir. Je n'ai que faire des gains ; un tant soit peu de reconnaissance me suffira amplement si je rempli parfaitement les tâches que vous m'assignerez. Être accepté, tel que je suis ; voilà ce à quoi je prétend et c'est ce que j'espère si nous avons un avenir commun.

Sans changer d’attitude, bien au contraire, le sergent vous écoute d’un air féroce, comme s’il allait vous sauter sur le râble d’un instant à l’autre pour se passer les nerfs sur vous.

- « T’as que’qchose à rajouter avant de t’barrer d’ma table ? Après ça sera trop tard, laisse nous au moins un endroit où t’faire appeler si l’Capitaine il est intéressé par toi. »

- Je reviendrai dans cette auberge chaque jour pendant une semaine, vous pourrez ainsi me contacter avec facilité.
Le dernier point dont je souhaite vous faire part c'est pourquoi j'ai porté mon choix sur les Loups d'Ostland plutôt en particulier.

*Erasar plonge son regard dans les yeux du Sergent*

Ce n'est pas la solide réputation d'une compagnie franche âgée de près de quatre cent ans qui m'a séduit, oh non !
Mais nombreux sont ceux qui m'ont parlé des Loups comme étant ceux qui n'ont qu'une parole ; qui ne trahissent jamais un employeur, quoiqu'il advienne !
C'est pour cela que je me présente à vous aujourd'hui, car si cela est vrai, alors plus que jamais je suis disposé à devenir l'un des vôtres : je n'ai qu'une parole !

Couvert de poussière et de terre, Nizdrann rentra dans la taverne par la petite porte située derrière le bar. Sans un regard pour ce qui se passait autour de lui, il se dirigea vers le patron et commanda une bière.
Saisissant sa chope à deux mains, comme si elle était son bien le plus précieux, il s'assit à une table non loin. Après une longue gorgée, le nain consentit à regarder autour de lui et dévisagea le nouvel arrivant qui était au prise avec le sergent.
D'un petit geste narquois qui pouvait signifier "bonne chance" il leva sa bière vers l'individu. Puis se concentrant sur le liquide délicieusement ambré qui tournoyait au fond de sa chope, il soupira et laissa échapper :

"par Valaya enfin"

Comme chaque matin, la taverne était paisible. Dehors on pouvait pourtant entendre une activité intense, au travers les percussions des masses sur les piquets de bois pour consolider sans cesse le campement. Il y avait aussi les cris, rugis, des supérieurs sur les troupes qui s'entraînaient à diverses sciences du combat. Là-bas, on dressait des chevaux ou des chiens dans le brouhaha des hennissements et aboiements.

Mais à cette heure là, rien ne perturbait le sergent recruteur. Celui-ci, se balançait sur sa chaise, en regardant d'un air paisible, le plat de ragoût aux pommes de terre, dont le fumet délicieux flattait ses narines. L'assiette était brûlante et il y avait comme une jouissance à pouvoir attendre qu'il refroidisse alors que les hommes dehors, debout depuis l'aube, transpiraient à grosse goutte dans le froid mordant. Il y avait là comme le couronnement d'une carrière bien menée et dont enfin on pouvait calculer le profit.

Laissant glisser la chaise doucement, il revint se placer face au frugal repas et se saisi de la cuillère d'un air vorace.

- "TILL !!!" Le sergent lâcha la cuillère de dépit. "J'avais pas d'mander à avoir les dossiers hier soir !? T'es bouché en c'moment ou c'est qu'tu tiens plus l'alcool !?"

- "Rah merde... désolé c'ptaine... c'parce qu'hier..." tcommença à répondre le sergent Till.

- "C'est parce que quoi ? Parce qu'hier t'as pas réussi à trouver la porte !? Ta gueule ! J'ai pas d'mander des raisons ! j'ai demande une réponse crétin ! T'as intérêt à me rapporter ça dans l'arrière salle en moins d'temps qu'il en faut pour le dire !"

Le sergent s'exécuta bien malgré lui, jetant un regard navré à sa tambouille qui allait définitivement refroidir avant qu'il ne ressorte de la pièce où le capitaine ne manquerait pas de le retenir un bon moment.

Plusieurs heures plus tard, alors que le ventre du sergent grognait pour sonner l'heure du déjeuner bien passé, Malheur, consenti enfin à le laisser disposer, après avoir fait le tour des notes des candidats au recrutement. Lorsqu'il ressortit, le sergent Till marcha à grand pas pour rejoindre sa table. Table de laquelle avait disparu l'assiette gourmande qu'il chercha alors d'un regard mauvais.

- "VA M'LES CHERCHER J'AI DIT !!!!" le hurlement du capitaine ne laissa aucune place à l'investigation du sergent qui pris sa cape et sortit rapidement.

Après de longues minutes à parcourir le camp de long en large, il tomba enfin sur Erasar aux abords du campement. A peine arrivé à sa hauteur, il déversa sa bile sans manière.

"Ah t'es là toi ! T'as bien d'la chance qu't'a gueule intéresse le c'ptaine... Parce qu'à moi elle m'revient pas ! Il t'attend alors tu vas te bouger les oreilles et tu vas éviter d'me l'faire attendre ! ALLEZ ON SE GROUILLE ! Il meule ici !"

Erasar observait l'agitation qui régnait dans le camp depuis plusieurs heures. Il était fasciné par le comportement des jeunes races qui, sans cesse, exprimaient leurs sentiments sans retenue.

Le Sergent Recruteur déboula et après plusieurs parcours au travers du camp, il porta ses yeux sur Erasar et sa mine patibulaire fit une grimace comme si l'Elfe semblait être à l'origine de tous ses problèmes du moment.

Il vint vers lui d'un pas pressé. Sa démarche faisant penser à ces gros molosses un peu empâtés qu'on trouvait ici dans les tavernes.
Il brailla littéralement au visage de l'Elfe tout en postillonnant.

"Ah t'es là toi ! T'as bien d'la chance qu't'a gueule intéresse le c'ptaine... Parce qu'à moi elle m'revient pas ! Il t'attend alors tu vas te bouger les oreilles et tu vas éviter d'me l'faire attendre ! ALLEZ ON SE GROUILLE ! Il meule ici !"

Erasar recula légèrement la tête en arrière pour éviter les postillons et parce que cet homme lui donnait quelques frissons dans le dos. Il essaya de comprendre rapidement ce qu'il tentait de lui dire en lui criant ainsi dessus.
Une fois qu'il eu compris, il acquiesça d'un geste de la tête et se dirigea d'un pas alerte vers le bâtiment, réajustant sa longue cape sur ses épaules et ne prêtant plus attention au Sergent Recruteur.

**Erasar sort de l'arrière-salle d'un pas assuré, jetant un coup d'oeil rapide dans toute la grande salle de l'auberge.
Puis il dit d'une voix étonnament forte :**

Je cherche Le Chanceux ! Qui peut me dire où il se trouve ?

Un des loups releva la tête. Il s'agissait d'une femme avec un grand charme et un sourire moqueur.

"Tu le trouveras dehors louveteau ! Il fait... une bonne seance d'intégration"

Sa tablée se mit à rire.

[hrp] suite : https://lesloupsdostland.forumperso.com/rp-le-campement-f6/le-campement-se-dresse-sur-les-rives-de-wolfenburg-t114.htm#591 [/hrp]

[HRP ON]

Erazar dit "Le Ruminant" a officiellement passé sa période d'essai chez les Loups d'Ostland et accède au rang de "jeune loup".

Comme dirait Malheur ; "T'as pas beaucoup plus le droit d'ouvrir ta gueule, mais t'as le droit de poser des questions, du moment que c'est à bon escient !"

[HRP OFF]